PARIS, 30 novembre (Xinhua) -- L'augmentation du nombre d'effectif des forces de l'ordre, l'installation de vidéos de protection, le contrôle d'identité et la fouille systématique sont entres autres mesures de sécurité qui seront déployées samedi 1er décembre sur les Champs-Elysées en vue de la seconde manifestation des "Gilets jaunes" sur cette célèbre avenue à Paris.

Les autorités prennent ainsi les devants pour éviter que les violences de samedi dernier, qui ont fait 24 blessés, des dégâts matériels énormes et une centaine d'interpellation en marge de la manifestation des "Gilets jaunes" sur les Champs-Elysées, ne se reproduisent.

"Je ne veux pas interdire les Champs-Elysées, on va mettre un périmètre contrôlé sur tous les accès des Champs Elysées : les personnes seront systématiquement fouillées, nous pourrons contrôler les identités aussi", a expliqué vendredi sur la chaîne LCI, le ministre français de l'intérieur Christophe Castaner.

Il y aura également la vidéo de protection qui sera déployée, a ajouté M. Castaner tout en précisant que les piétons pourront ainsi pénétrer en toute sécurité sur le site pour faire leurs courses. Car "il y aura dans le périmètre hermétiquement protégé des forces d'intervention qui interpelleront ceux qui commettraient des actes de provocations ou des dégâts", a expliqué le ministre de l'intérieur.

Toujours dans le cadre de la prévention contre les dégradations et les violences, le nombre d'effectif des forces de l'ordre a fortement augmenté, passant de près de 3 000 la semaine dernière à 4 000 hommes. "On va avoir à peu près entre 3 500 et 4 000 hommes, CRS et gendarmes mobiles confondus. A titre de comparaison, c'est autant que le 11 janvier 2015 lors de la manifestation des Chefs d'Etat", a expliqué vendredi sur la radio RMC, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat unité SGP-F0.

Selon Mme Kebbab, il s'agit de la plus grande mobilisation de forces de l'ordre depuis 1968 pour sécuriser une manifestation de contestation.

Les autorités locales, notamment la mairie de Paris, ont également pris des dispositions pour parer à d'éventuelles violences. "Nous sommes en train de retirer tout ce qui pourrait servir de projectiles, de barrières de chantier. Il est hors de question que la situation de la semaine dernière se reproduise", a indiqué Emmanuel Grégoire, 1er adjoint au maire chargé du budget, lors d'une conférence de presse vendredi.

Les commerçants (boutiques, restaurants) installés sur les Champs-Elysées et aux alentours ont reçu de la part de la préfecture de police le consigne de protéger leur commerces et fermer les portes et accès.

Né de la colère contre la hausse des taxes sur le carburant, le mouvement des "gilets jaunes" poursuit ses actions malgré la volonté de dialoguer exprimée en début de semaine par le gouvernement et le président de la République, Emmanuel Macron. Il envisage une nouvelle manifestation sur les Champs-Elysées ce 1er décembre, alors que la première est marquée samedi dernier par de violents incidents qui ont fait 24 blessés, dont 5 forces de l'ordre, 103 personnes interpellées, dont 101 ont été placées en garde à vue, et des dégâts estimés à plus d'un million d'euros.