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France : le président Macron invite les "gilets jaunes" à une concertation nationale sur la transition écologique (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-11-28 à 14:05

PARIS, 27 novembre (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron a invité mardi dans son discours sur la transition écologique les "gilets jaunes" à un débat national, afin de construire une méthode qui permettra de se mettre à l'abri de nouvelles hausses des cours du pétrole.

"Dans les 3 mois qui viennent, je souhaite que vous puissiez structurer une méthode de construction pour apporter des solutions concrètes (...) Que les 'gilets jaunes' dans chaque région puissent y prendre part et proposer des solutions", a indiqué M. Macron, dans un discours très attendu, après une dizaine de jours de mobilisation des "gilets jaunes" contre la hausse des taxes sur le carburant.

Selon le président français, cette grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale aura pour mission de construire, en apportant des solutions, des méthodes d'accompagnement, le nouveau modèle économique, social et territorial dont le pays a besoin.

"Ce que je retiens ces derniers jours c'est qu'il nous faut changer de méthode de travail parce que nos concitoyens considèrent que ce cap, on leur a imposé d'en haut par des décisions et des changements de règles ou par des taxes sans toujours leur apporter des solutions qui étaient aussi concrètes que la taxe elle-même", a-t-il expliqué.

"Il faudra alors, ensemble, construire une méthode pour nous mettre à l'abri et ainsi adapter toute nouvelle hausse de la taxe des carburants à l'évolution des marchés internationaux du pétrole", a déclaré le chef de l'Etat français.

Outre cette méthode qui permet en quelque sorte d'atténuer le coût pour le citoyen français d'une envolée des cours du pétrole, M. Macron attend de ce débat national des réponses concrètes pour le pouvoir d'achat des Français dans les trois mois à venir. Il invite sous ce rapport le gouvernement à rendre concret et accessible les méthodes d'accompagnement. Car "le problème que nous avons aujourd'hui, c'est la déclinaison pragmatique des solutions que nous apportons", a-t-il indiqué.

Emmanuel Macron n'a donc pas renoncé à la hausse des taxes sur le carburant comme le réclament les "gilets jaunes", et explique sa décision par l'urgence environnementale.

"Vouloir traiter l'urgence sociale en renonçant à toute ambition environnementale et énergétique, c'est installer nos concitoyens les plus fragiles, nos travailleurs les plus modestes dans la situation dans laquelle nous les avons plongé depuis des décennies", a-t-il souligné.

Le président français a ainsi rappelé l'objectif principal de sa politique qui est de sortir de l'énergie fossile. L'utilisation massive de pétrole, fuel, charbon, gaz naturel a des conséquences dramatiques pour notre pays, notamment en matière de santé, a-t-il expliqué, tout en soulignant que la pollution causait 48.000 décès par an en France.

Un discours vivement critiqué par l'opposition qui regrette le manque de réponse concrète du chef de l'Etat à la colère des Français qui s'exprime à travers le mouvement des "gilets jaunes" depuis une dizaine de jours.

"A ceux qui se demandent comment boucler leur budget dans 3 jours, Emmanuel Macron répond : rendez-vous dans 3 mois", raille sur son compte Twitter la présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen.

Pour le vice-président de LR, Damien Abad, Emmanuel Macron a servi un discours déconnecté de la réalité. "On a eu un discours de technocrate, déconnecté des préoccupations des Français, y compris de celles des 'gilets jaunes'. Il n'a apporté aucune réponse concrète", a-t-il regretté sur BFMTV.

"Faire dans ce moment un discours sans justice sociale, sans mesures d'accompagnement, je dois dire que j'en suis totalement stupéfait", a critiqué sur la même chaine l'écologiste Yannick Jadot.

"On a un chef de l'Etat qui dit entendre la colère des Français mais qui ne leur répond pas. Il ne répond pas sur la question du pouvoir d'achat, qui était de savoir : qu'est-ce qu'on fait pour les retraités, les emplois aidés etc. Il ne veut pas changer de cap, or aujourd'hui c'est le cap qui est contesté", a estimé sur CNews le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Pour le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, "le président Macron ne prend pas la mesure de la gravité de la situation". Les "gilets jaunes" non plus ne sont pas satisfaits par le discours du président Macron. Priscilla Ludosky et Eric Drouet, porte-paroles des "gilets jaunes" qui été reçus mardi soir par le ministre de la Transition écologique François de Rugy, ont appelé au maintien de la manifestation prévue samedi prochain à Paris.

"Les Français n'ont pas du tout été convaincus (...) Le souhait des 'gilets jaunes' est de continuer chaque samedi", ont-ils indiqué au sortir de la rencontre. "C'est une ouverture, cependant ce n'est pas ça qui va changer quoi que ce soit, donc il faut trouver des solutions immédiates", a également déclaré, sur CNews, Jacline Mourou, "gilet jaune" dans le Morbihan.

 
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France : le président Macron invite les "gilets jaunes" à une concertation nationale sur la transition écologique (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-11-28 à 14:05

PARIS, 27 novembre (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron a invité mardi dans son discours sur la transition écologique les "gilets jaunes" à un débat national, afin de construire une méthode qui permettra de se mettre à l'abri de nouvelles hausses des cours du pétrole.

"Dans les 3 mois qui viennent, je souhaite que vous puissiez structurer une méthode de construction pour apporter des solutions concrètes (...) Que les 'gilets jaunes' dans chaque région puissent y prendre part et proposer des solutions", a indiqué M. Macron, dans un discours très attendu, après une dizaine de jours de mobilisation des "gilets jaunes" contre la hausse des taxes sur le carburant.

Selon le président français, cette grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale aura pour mission de construire, en apportant des solutions, des méthodes d'accompagnement, le nouveau modèle économique, social et territorial dont le pays a besoin.

"Ce que je retiens ces derniers jours c'est qu'il nous faut changer de méthode de travail parce que nos concitoyens considèrent que ce cap, on leur a imposé d'en haut par des décisions et des changements de règles ou par des taxes sans toujours leur apporter des solutions qui étaient aussi concrètes que la taxe elle-même", a-t-il expliqué.

"Il faudra alors, ensemble, construire une méthode pour nous mettre à l'abri et ainsi adapter toute nouvelle hausse de la taxe des carburants à l'évolution des marchés internationaux du pétrole", a déclaré le chef de l'Etat français.

Outre cette méthode qui permet en quelque sorte d'atténuer le coût pour le citoyen français d'une envolée des cours du pétrole, M. Macron attend de ce débat national des réponses concrètes pour le pouvoir d'achat des Français dans les trois mois à venir. Il invite sous ce rapport le gouvernement à rendre concret et accessible les méthodes d'accompagnement. Car "le problème que nous avons aujourd'hui, c'est la déclinaison pragmatique des solutions que nous apportons", a-t-il indiqué.

Emmanuel Macron n'a donc pas renoncé à la hausse des taxes sur le carburant comme le réclament les "gilets jaunes", et explique sa décision par l'urgence environnementale.

"Vouloir traiter l'urgence sociale en renonçant à toute ambition environnementale et énergétique, c'est installer nos concitoyens les plus fragiles, nos travailleurs les plus modestes dans la situation dans laquelle nous les avons plongé depuis des décennies", a-t-il souligné.

Le président français a ainsi rappelé l'objectif principal de sa politique qui est de sortir de l'énergie fossile. L'utilisation massive de pétrole, fuel, charbon, gaz naturel a des conséquences dramatiques pour notre pays, notamment en matière de santé, a-t-il expliqué, tout en soulignant que la pollution causait 48.000 décès par an en France.

Un discours vivement critiqué par l'opposition qui regrette le manque de réponse concrète du chef de l'Etat à la colère des Français qui s'exprime à travers le mouvement des "gilets jaunes" depuis une dizaine de jours.

"A ceux qui se demandent comment boucler leur budget dans 3 jours, Emmanuel Macron répond : rendez-vous dans 3 mois", raille sur son compte Twitter la présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen.

Pour le vice-président de LR, Damien Abad, Emmanuel Macron a servi un discours déconnecté de la réalité. "On a eu un discours de technocrate, déconnecté des préoccupations des Français, y compris de celles des 'gilets jaunes'. Il n'a apporté aucune réponse concrète", a-t-il regretté sur BFMTV.

"Faire dans ce moment un discours sans justice sociale, sans mesures d'accompagnement, je dois dire que j'en suis totalement stupéfait", a critiqué sur la même chaine l'écologiste Yannick Jadot.

"On a un chef de l'Etat qui dit entendre la colère des Français mais qui ne leur répond pas. Il ne répond pas sur la question du pouvoir d'achat, qui était de savoir : qu'est-ce qu'on fait pour les retraités, les emplois aidés etc. Il ne veut pas changer de cap, or aujourd'hui c'est le cap qui est contesté", a estimé sur CNews le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Pour le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, "le président Macron ne prend pas la mesure de la gravité de la situation". Les "gilets jaunes" non plus ne sont pas satisfaits par le discours du président Macron. Priscilla Ludosky et Eric Drouet, porte-paroles des "gilets jaunes" qui été reçus mardi soir par le ministre de la Transition écologique François de Rugy, ont appelé au maintien de la manifestation prévue samedi prochain à Paris.

"Les Français n'ont pas du tout été convaincus (...) Le souhait des 'gilets jaunes' est de continuer chaque samedi", ont-ils indiqué au sortir de la rencontre. "C'est une ouverture, cependant ce n'est pas ça qui va changer quoi que ce soit, donc il faut trouver des solutions immédiates", a également déclaré, sur CNews, Jacline Mourou, "gilet jaune" dans le Morbihan.

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