TUNIS, 23 novembre (Xinhua) -- Devant être exposé en plénière, à partir de ce samedi aux députés de l'Assemblée des représentants du peuple (Parlement tunisien), le projet de la nouvelle loi des finances 2019 a démasqué les grandes orientations du gouvernement Youssef Chahed fondées sur la relance économique, l'employabilité, la compétitivité des entreprises exportatrices outre un certain apaisement fiscal et un package social qui tient compte de la situation des catégories défavorisées.

La nouvelle loi des finances tunisiennes pour 2019 a été conçue en fonction de certaines hypothèses notamment une croissance de 3,1% aux prix courants, un baril de pétrole à 75 dollars, un déficit budgétaire stabilisé à 3,9% et un endettement à 70,9% du PIB, a appris vendredi Xinhua auprès du gouvernement tunisien.

Le budget de l'Etat tunisien pour l'exercice 2019 est estimé à 40.741 millions de dinars (un dinar vaut 0,34 dollar).

Selon un document officiel transmis à Xinhua, les dépenses devant être injectées dans le développement seront de l'ordre de 6.150 millions de dinars contre 5.893 millions de dinars en 2018.

Afin de renforcer le rendement et la compétitivité des entreprises tunisiennes, le gouvernement a décidé (pour 2019) de réduire la taxe de 25% à 13,5% dans plusieurs secteurs dont les industries manufacturières, les services et les technologies de l'informatique.

"Afin de préserver le pouvoir d'achat des Tunisiens, nous avons décidé de renforcer le mécanisme de subvention en allouant une enveloppe de 4.350 millions de dinars, soit 23,6% de hausse par rapport à 2018", peut-on lire dans le document sur les grandes orientations de la nouvelle loi des finances.

Côté sécuritaire, le gouvernement de Youssef Chahed a insisté sur l'impérative de consolider les efforts des deux ministères de l'Intérieur et de la Défense dans la lutte contre la menace terroriste, la contrebande et le crime organisé.

A noter dans ce sens, que les budgets de ces deux ministères représentent, ensemble, 15% de l'ensemble du budget de l'Etat tunisien pour l'année prochaine.

Etant l'un des vecteurs de la croissance de l'économie tunisienne (environ 8% du PIB), aux côtés de la filière agricole, le tourisme serait décisif dans la stabilisation des équilibres économiques de l'année 2019.

En effet, la Tunisie estime accueillir 8 millions de touristes cette année, selon les prévisions du gouvernement tunisien qui espère voir ce nombre franchir la barre de 10 millions en 2019.

Mieux encore, pas moins de 20 unités hôtelières seront opérationnelles à partir de l'année prochaine pour une capacité totale de 2.000 lits.

Economiquement parlant, le bilan prévoit une certaine amélioration dans la valeur ajoutée de plusieurs secteurs soit 4,2% des industries manufacturières, 8,4% pour les industries non manufacturières, 4,1% du côté des services commercialisés.

Les investissements devraient progresser de 9,1% aux prix courants pour atteindre 21.708 millions de dinars, l'équivalent de 6,18% du PIB tunisien. Pour ce qui est des IDE (investissements directs étrangers), les prévisions de 2019 augurent d'une enveloppe de 3.230 millions de dinars contre 2.500 millions de dinars prévus pour 2018.

Abritant les élections législatives et présidentielles (octobre-décembre prochains), l'exercice économique de 2019 sera des plus délicats depuis 2011 à la lumière des prémices de crise politique au sommet du pouvoir exécutif du pays.