SHANGHAI, 23 novembre (Xinhua) -- Des géants de l'e-commerce chinois, comme Tmall du groupe Alibaba et JD.com, ont retiré les produits de la marque italienne de luxe Dolce & Gabbana de leurs plates-formes, en plein scandale de racisme.

D'autres sites importants de vente en ligne, tels que Suning.com, NetBase et Vip.com ont fait de même.

Selon Vip.com, les détaillants présents sur son site ont suspendu les ventes de produits D&G et suivent de près l'évolution de l'affaire.

D&G a suscité l'indignation du public après que la marque a posté trois vidéos sur ses comptes Instagram et Sina Weibo le week-end dernier pour promouvoir son événement de mode à Shanghai.

Sur ces vidéos, une mannequin asiatique bataillait pour manger une pizza et d'autres plats italiens avec des baguettes, tandis qu'une voix off masculine imitait l'accent anglais des Chinois et se moquait de la prononciation chinoise du nom de la marque.

Les vidéos ont provoqué un tollé sur Internet. De nombreux internautes ont accusé la marque d'insensibilité à la culture et de racisme. Ces vidéos ont plus tard été supprimées du compte officiel de Weibo de D&G.

La situation s'est aggravée après qu'un abonné d'Instagram a posté des captures d'écran de ses messages privés avec le co-fondateur de la marque italienne, Stefano Gabbana, qui a insulté la Chine, lorsqu'il a riposté face aux accusations de racisme.

Le défilé de mode de D&G, prévu mercredi soir à Shanghai, a été annulé par la suite.

D&G a répondu à l'incident par le biais de son compte officiel de Weibo, en disant que le compte Instagram de M. Gabbana avait été piraté et en postant une image avec les mots "NOT ME" ("pas moi") sur les captures d'écran de l'échange.

"Nous n'avons que du respect pour la Chine et le peuple chinois", a déclaré la société italienne.

Mais cette déclaration n'a pas apaisé l'indignation du public. Les internautes se sont dits "insatisfaits", car D&G n'avait pas demandé pardon aux consommateurs chinois.

"D&G doit tirer la leçon de cet incident", a déclaré Yi Shen, chercheur du Centre de recherche sur la gouvernance du cyber-espace mondial relevant de l'Université Fudan, ajoutant que "chaque entreprise doit être responsable de son comportement".