TOKYO, 19 novembre (Xinhua) -- Le patron du groupe automobile Renault-Nissan Carlos Ghosn a été arrêté lundi soir, soupçonné d'avoir dissimulé ses revenus au fisc et et utilisé les biens de l'entreprise à des fin personnelles, ont rapporté lundi les médias locaux .

Avant son arrestation, M. Ghosn a été interrogé lundi par le parquet de Tokyo pour une fraude présumée consistant en la sous-évaluation de sa rémunération dans des rapports financiers à hauteur de plusieurs millions de dollars.

Ayant promis de collaborer avec la justice, le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé qu'il allait proposer au conseil d'administration de démettre son patron de son poste pour ses multiples malversations, dont l'utilisation de biens de l'entreprise à des fins personnelles.

L'entreprise va aussi renvoyer Greg Kelly, membre de son conseil d'administration, qui a été arrêté le même jour que M. Ghosn.

Selon la société japonaise, les malversations de M. Ghosn ont été révélées il y a quelques mois par un lanceur d'alerte.

D'après les rapports de Nissan, il avait touché quasiment 1,1 millard de yens (9,73 millions de dollars) pour la période d'avril 2016 à mars 2017 et 735 millions de yens (6,52 millions de dollars) pour l'année suivante.

Selon la presse japonaise, le siège de Nissan à Yokohama, près de Tokyo, a été perquisitionné par le parquet de Tokyo dans la soirée.

En 1999, Carlos Ghosn est arrivé à Tokyo pour redresser Nissan, tout juste uni au français Renault. Il a été nommé PDG deux ans plus tard. Surnommé le "cost killer" (tueur de coûts), il a sauvé Nissan de la faillite et forgé seul l'alliance Renault-Nissan en cumulant les fonctions comme aucun autre dirigeant ne l'avait fait avant lui.

Il est plus tard resté à la tête du conseil d'administration tout en se concentrant sur l'alliance entre Renault et Mitsubishi Motors, après avoir passé le relais en avril 2017 à son dauphin Hiroto Saikawa.