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Le président français réaffirme le cap de sa politique à bord du porte-avions Charles de Gaulle (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-11-15 à 07:42

PARIS, 14 novembre (Xinhua) -- Lors d'une interview télévisée, mercredi soir, à bord du porte-avions Charles de Gaulle, le président français Emmanuel Macron s'est montré offensif et a réaffirmé le cap de sa politique, étrangère comme intérieure, défendant la souveraineté européenne et appelant à la "mobilisation de toute la Nation".

M. Macron a visité mercredi après-midi le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle tout juste rénové, le seul porte-avions européen à propulsion nucléaire, qui croise actuellement à 15 kilomètres au large de Toulon, et sur lequel il a accordé dans la soirée une interview à la chaîne de télévision TF1.

Interrogé d'emblée sur la série de tweets virulents du président américain Donald Trump à son encontre, il a cherché à en minimiser la portée, jugeant que M. Trump "faisait de la politique américaine", et restant ferme sur sa position.

Les Etats-Unis et la France "ont été des alliés", a-t-il dit. "On se doit de le rester, et je ne veux rien entendre du reste, je ne veux pas répondre à des tweets, mais que nous continuons cette histoire importante."

"Les Etats-Unis sont notre allié historique, mais être allié, ce n'est pas être vassal. Nous ne devons pas dépendre d'eux", a poursuivi M. Macron avant d'insister : "Entre alliés, on se doit le respect".

Face aux pays qui se "remilitarisent", "est-ce que je peux remettre toute votre sécurité dans la main des États-Unis d'Amérique? Non", a-t-il lancé, après avoir plaidé la semaine dernière en faveur d'une armée européenne, suscitant l'ire de M. Trump.

"Nous avons décidé de réinvestir avec la loi de programmation militaire. Il y a de nouvelles menaces. Il faut se ré-équiper. C'est le deuxième budget de la nation. Et je veux le faire au niveau européen. Je veux le faire avec nos partenaires européens. Il faut pouvoir les protéger", a-t-il défendu. "Je crois dans la souveraineté européenne", a-t-il insisté.

Interrogé sur la construction d'un nouveau porte-avions, M. Macron a rappelé que les études avaient été lancées. "Ce choix, on le fera en 2020, rien n'est exclu aujourd'hui".

Dans un contexte de grogne sociale, à trois jours d'une journée d'action contre la hausse du prix des carburants qui cristallise le mécontentement dans l'Hexagone et a donné naissance au mouvement des "gilets jaunes", la seconde partie de l'interview a été consacrée aux dossiers de politique intérieure.

"J'entends la colère et je pense que c'est un droit de pouvoir l'exprimer. Ceux qui pensent ne pas être entendus ont le droit de le dire, et ils le feront samedi", a dit le chef de l'Etat tout en mettant en garde contre la récupération du mouvement.

Sur la question des impôts et des taxes, M. Macron a voulu faire de la pédagogie. "La réalité, c'est que le montant de nos impôts, rapporté à ce que nous produisons, baisse", a assuré le président qui s'est engagé à une baisse des impôts équivalente à 1% du PIB avant la fin de son mandat. "Ces impôts permettent aussi de financer des dépenses", a-t-il poursuivi, citant les budgets de l'Éducation nationale et de la Santé. "Tous les travailleurs ont vu leur cotisations sociales diminuer", a-t-il plaidé.

Concernant la hausse du prix des carburants, il a rappelé que "les trois quarts de l'augmentation du prix à la pompe sont dus au prix du carburant au niveau mondial, qui a augmenté".

"La taxe diesel, je l'assume totalement. (...) Il faut davantage taxer les énergies fossiles pour financer les énergies renouvelables. (...) La transition doit se faire, elle va prendre plusieurs années", a-t-il ajouté.

"Ceux qui travaillent tous les jours et doivent prendre leur voiture, on doit les aider à changer", a poursuivi le président, en écho aux mesures annoncées par le gouvernement dans la matinée.

M. Macron s'est ensuite longuement exprimé sur sa détermination à garder le cap de ses réformes. "Quand je regarde beaucoup de mes prédécesseurs, quand les choses se sont compliquées, ils ont changé de cap. Je ne le ferai pas", a-t-il assuré. "Il faut s'attaquer aux causes profondes du problème, pour corriger les choses à la racine", a dit le président.

"Je considère que le constat que j'ai fait au moment de mon élection est le bon. Il faut donc accepter l'idée que nous avons pris des décisions qui n'avaient pas été prises depuis des décennies", a insisté le Chef de l'Etat. "Je ne veux pas changer la ligne, nous sommes dans un moment de transition", a-t-il dit.

Interrogé sur son image auprès des Français alors que sa cote de popularité est en berne, le président Macron a répondu: "Je ne suis pas parfait. (...) Quand vos sondages ne sont pas bons, je ne vais pas dire que cela fait plaisir. Nous allons devoir réformer l'État en profondeur. Nous allons devoir transformer en profondeur les retraites, ouvrir ce chantier de la dépendance, la bioéthique, la réforme de l'organisation de certaines religions, avec de grands sujets européens. Pensez-vous que je peux m'arrêter ou déplorer?"

Le chef de l'État s'est dit conscient de "l'impatience" et de la "colère" des Français, regrettant de ne pas avoir réussi à "réconcilier le peuple français avec ses dirigeants". "Nos concitoyens veulent qu'on les considère, qu'on les protège, qu'on leur donne des solutions", a-t-il dit. "Un vaste programme qui requiert la mobilisation de toute la Nation", a-t-il conclu.

 
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Le président français réaffirme le cap de sa politique à bord du porte-avions Charles de Gaulle (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-11-15 à 07:42

PARIS, 14 novembre (Xinhua) -- Lors d'une interview télévisée, mercredi soir, à bord du porte-avions Charles de Gaulle, le président français Emmanuel Macron s'est montré offensif et a réaffirmé le cap de sa politique, étrangère comme intérieure, défendant la souveraineté européenne et appelant à la "mobilisation de toute la Nation".

M. Macron a visité mercredi après-midi le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle tout juste rénové, le seul porte-avions européen à propulsion nucléaire, qui croise actuellement à 15 kilomètres au large de Toulon, et sur lequel il a accordé dans la soirée une interview à la chaîne de télévision TF1.

Interrogé d'emblée sur la série de tweets virulents du président américain Donald Trump à son encontre, il a cherché à en minimiser la portée, jugeant que M. Trump "faisait de la politique américaine", et restant ferme sur sa position.

Les Etats-Unis et la France "ont été des alliés", a-t-il dit. "On se doit de le rester, et je ne veux rien entendre du reste, je ne veux pas répondre à des tweets, mais que nous continuons cette histoire importante."

"Les Etats-Unis sont notre allié historique, mais être allié, ce n'est pas être vassal. Nous ne devons pas dépendre d'eux", a poursuivi M. Macron avant d'insister : "Entre alliés, on se doit le respect".

Face aux pays qui se "remilitarisent", "est-ce que je peux remettre toute votre sécurité dans la main des États-Unis d'Amérique? Non", a-t-il lancé, après avoir plaidé la semaine dernière en faveur d'une armée européenne, suscitant l'ire de M. Trump.

"Nous avons décidé de réinvestir avec la loi de programmation militaire. Il y a de nouvelles menaces. Il faut se ré-équiper. C'est le deuxième budget de la nation. Et je veux le faire au niveau européen. Je veux le faire avec nos partenaires européens. Il faut pouvoir les protéger", a-t-il défendu. "Je crois dans la souveraineté européenne", a-t-il insisté.

Interrogé sur la construction d'un nouveau porte-avions, M. Macron a rappelé que les études avaient été lancées. "Ce choix, on le fera en 2020, rien n'est exclu aujourd'hui".

Dans un contexte de grogne sociale, à trois jours d'une journée d'action contre la hausse du prix des carburants qui cristallise le mécontentement dans l'Hexagone et a donné naissance au mouvement des "gilets jaunes", la seconde partie de l'interview a été consacrée aux dossiers de politique intérieure.

"J'entends la colère et je pense que c'est un droit de pouvoir l'exprimer. Ceux qui pensent ne pas être entendus ont le droit de le dire, et ils le feront samedi", a dit le chef de l'Etat tout en mettant en garde contre la récupération du mouvement.

Sur la question des impôts et des taxes, M. Macron a voulu faire de la pédagogie. "La réalité, c'est que le montant de nos impôts, rapporté à ce que nous produisons, baisse", a assuré le président qui s'est engagé à une baisse des impôts équivalente à 1% du PIB avant la fin de son mandat. "Ces impôts permettent aussi de financer des dépenses", a-t-il poursuivi, citant les budgets de l'Éducation nationale et de la Santé. "Tous les travailleurs ont vu leur cotisations sociales diminuer", a-t-il plaidé.

Concernant la hausse du prix des carburants, il a rappelé que "les trois quarts de l'augmentation du prix à la pompe sont dus au prix du carburant au niveau mondial, qui a augmenté".

"La taxe diesel, je l'assume totalement. (...) Il faut davantage taxer les énergies fossiles pour financer les énergies renouvelables. (...) La transition doit se faire, elle va prendre plusieurs années", a-t-il ajouté.

"Ceux qui travaillent tous les jours et doivent prendre leur voiture, on doit les aider à changer", a poursuivi le président, en écho aux mesures annoncées par le gouvernement dans la matinée.

M. Macron s'est ensuite longuement exprimé sur sa détermination à garder le cap de ses réformes. "Quand je regarde beaucoup de mes prédécesseurs, quand les choses se sont compliquées, ils ont changé de cap. Je ne le ferai pas", a-t-il assuré. "Il faut s'attaquer aux causes profondes du problème, pour corriger les choses à la racine", a dit le président.

"Je considère que le constat que j'ai fait au moment de mon élection est le bon. Il faut donc accepter l'idée que nous avons pris des décisions qui n'avaient pas été prises depuis des décennies", a insisté le Chef de l'Etat. "Je ne veux pas changer la ligne, nous sommes dans un moment de transition", a-t-il dit.

Interrogé sur son image auprès des Français alors que sa cote de popularité est en berne, le président Macron a répondu: "Je ne suis pas parfait. (...) Quand vos sondages ne sont pas bons, je ne vais pas dire que cela fait plaisir. Nous allons devoir réformer l'État en profondeur. Nous allons devoir transformer en profondeur les retraites, ouvrir ce chantier de la dépendance, la bioéthique, la réforme de l'organisation de certaines religions, avec de grands sujets européens. Pensez-vous que je peux m'arrêter ou déplorer?"

Le chef de l'État s'est dit conscient de "l'impatience" et de la "colère" des Français, regrettant de ne pas avoir réussi à "réconcilier le peuple français avec ses dirigeants". "Nos concitoyens veulent qu'on les considère, qu'on les protège, qu'on leur donne des solutions", a-t-il dit. "Un vaste programme qui requiert la mobilisation de toute la Nation", a-t-il conclu.

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