WASHINGTON, 14 novembre (Xinhua) -- Le département d'Etat américain a déclaré mardi qu'il n'avait pas entendu les enregistrements audio liés à la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Cependant, il a laissé entendre que la partie américaine prendrait davantage de mesures contre l'Arabie Saoudite dans cette affaire.

Lors d'une conférence de presse, la porte-parole du secrétaire d'Etat, Heather Nauert a déclaré que "le département d'Etat n'avait entendu aucun enregistrement audio. Il y a eu une annonce à ce sujet, et je pense que nous avons tenté de clarifier cela. Je pense que le secrétaire a clairement indiqué qu'il n'avait entendu aucun enregistrement audio".

"Cela reste valable aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Toutefois, elle a déclaré que les actions américaines "ne se limiteraient pas à la révocation de visas et à l'interdiction pour certains responsables saoudiens d'entrer aux Etats-Unis".

S'adressant à la presse mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que les enregistrements audio liés à la mort de M. Khashoggi avaient été transmis à l'Arabie Saoudite, aux Etats-Unis, à la France, au Canada, à l'Allemagne et au Royaume-Uni.

Ces enregistrements étaient si "atroces" qu'ils ont choqué un agent des renseignements saoudiens, qui n'écarte pas la possibilité qu'un des criminels ait été sous emprise d'héroïne, a-t-il ajouté.

Toutefois, la partie française aurait démenti avoir reçu des enregistrements audio de la part de la Turquie.

Mme Nauert a ajouté que lors de sa conversation téléphonique avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane le 11 novembre, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo "avait déclaré que le gouvernement américain rassemblait certaines de ses propres données et examinerait les faits".

"Nous recoupons les informations de différentes sources, comme le ferait tout gouvernement", a-t-elle noté.

Le Congrès américain a demandé une enquête approfondie sur le meurtre de M. Khashoggi et a menacé de prendre davantage de mesures contre l'Arabie Saoudite si les commanditaires n'étaient pas tenus pour responsables, par exemple en suspendant les ventes militaires américaines à l'Arabie Saoudite et en sanctionnant le royaume.