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L'Anhui : un fabricant de pinceaux de calligraphie maintient en vie cet art traditionnel chinois

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-10-12 à 16:30

HEFEI, 12 octobre (Xinhua) -- Examiner scrupuleusement des sacs entiers de poils de chèvre afin de ne sélectionner que ceux qui présentent les meilleures qualités pour la fabrication de pinceaux de calligraphie chinois peut être considéré comme étant difficile et fastidieux, mais c'est une tâche à laquelle est habitué Zhang Wennian, 50 ans, un des héritiers de cet artisanat traditionnel.

Cette première étape est la plus difficile et la plus importante dans le processus de fabrication du pinceau chinois, explique-t-il.

"La laine doit être prise sur le cou et derrière les pattes de chèvres blanches pesant moins de 25 kg. Seule une petite quantité de poils de chèvre - ni trop épais ni trop doux - est susceptible de convenir pour confectionner un pinceau", précise M. Zhang, qui a pris la suite de son père en 2009 à la tête de l'entreprise de fabrication de pinceaux.

Le pinceau à encre, le bâton d'encre, le papier de riz, et la pierre à encre constituent les quatre trésors du lettré chinois. Les différents types de calligraphies chinoises, ainsi que la peinture chinoise à l'encre, nécessitent une grande variété de pinceaux.

En Chine, la fabrication traditionnelle de pinceaux est riche d'une histoire de plus de 2.000 ans, et l'atelier familial produit des pinceaux à base de poils de chèvre, de belette et de lapin, ajoute-t-il.

Pour sa plus grande fierté, de nombreux calligraphes et peintres chinois contemporains célèbres, dont Liu Haisu, Wu Zuoren et Ouyang Zhongshi, sont des fidèles des pinceaux fabriqués par son atelier, situé à Xuancheng, ville de la province chinoise de l'Anhui (est).

Il y règne une forte odeur de laine et d'eau de chaux, et c'est toujours Zhang Wennian qui se charge de sélectionner les matières premières.

Xuancheng, ainsi que Huzhou dans la province voisine du Zhejiang (est), sont connues pour être les endroits qui produisent les meilleurs pinceaux du pays. Leurs pinceaux ont acquis la réputation d'être un hommage local à la cour impériale et d'être recherchés par les nobles depuis l'Antiquité.

Lorsque son père dirigeait l'atelier, ce dernier était capable de produire plus de 200 variétés de pinceaux avec une production annuelle de plusieurs centaines de milliers d'unités à son apogée. Certains ont même été exportés au Japon et vers des pays d'Asie du Sud-Est, se souvient Zhang Wennian.

"Encore récemment presque tous les foyers de la commune de Xikou fabriquaient des pinceaux pour la calligraphie, mais il n'en reste que très peu aujourd'hui. Nos voisins se sont tournés vers d'autres métiers, ont ouvert de petites boutiques, ont pris la tête de fermes, ou sont allés chercher du travail en ville", raconte-t-il.

De nos jours, la calligraphie traditionnelle avec les pinceaux à encre est devenue le domaine réservé des artistes, et les jeunes générations sont de plus en plus habituées à la lecture électronique et à l'écriture "sans papier", ajoute Zhang Wennian.

L'atelier produit actuellement 100.000 pinceaux par an. Plus de la moitié de son chiffre d'affaires annuel provient de petites quantités de produits haut de gamme destinés aux artistes, tandis que les élèves et les étudiants constituent l'essentiel de ceux qui apprennent la calligraphie avec des pinceaux bon marché, explique-t-il.

En raison de la baisse de la demande, l'offre de matières premières a fortement chuté. Zhang Wennian rencontre de plus en plus de difficultés pour acheter des poils d'animaux pour ses pinceaux. Cependant, il est loin d'être pessimiste et a sa propre vision de l'avenir de ce secteur en déclin.

"Avec un marché plus petit, nous sommes obligés de rechercher la qualité et il est important de continuer à faire vivre cet artisanat ancien et cette culture traditionnelle", souligne-t-il.

D'ailleurs, afin de se garantir un approvisionnement régulier en laine de qualité, Zhang Wennian se lancera bientôt dans l'élevage de chèvres.

En 2003, le gouvernement local a commencé à développer le tourisme culturel, consistant à convier les touristes à s'essayer sur place à la fabrication des pinceaux à encre. Le but est tout à la fois de protéger le patrimoine culturel et de stimuler l'économie.

Cette technique de fabrication traditionnelle a été inscrite sur la "Liste nationale du patrimoine culturel immatériel" de la Chine en 2008, et l'atelier de M. Zhang a été choisi en 2011 pour représenter cet art. Il a ensuite été sélectionné en 2012 en tant qu'héritier national de cet artisanat.

En plus de son travail, Zhang Wennian conserve également dans ses archives des documents historiques, que ce soient des livres, des photos ou des vidéos, sur la fabrication des pinceaux à encre, sur les histoires d'anciens peintres et également sur son entreprise familiale, afin d'offrir aux touristes une visite de son atelier plus riche, plus vivante et plus intéressante.

"Le pinceau véhicule à travers les siècle la culture chinoise. Peut-être que plus tard j'ouvrirai un musée d'art traditionnel", espère-t-il.

 
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L'Anhui : un fabricant de pinceaux de calligraphie maintient en vie cet art traditionnel chinois

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-10-12 à 16:30

HEFEI, 12 octobre (Xinhua) -- Examiner scrupuleusement des sacs entiers de poils de chèvre afin de ne sélectionner que ceux qui présentent les meilleures qualités pour la fabrication de pinceaux de calligraphie chinois peut être considéré comme étant difficile et fastidieux, mais c'est une tâche à laquelle est habitué Zhang Wennian, 50 ans, un des héritiers de cet artisanat traditionnel.

Cette première étape est la plus difficile et la plus importante dans le processus de fabrication du pinceau chinois, explique-t-il.

"La laine doit être prise sur le cou et derrière les pattes de chèvres blanches pesant moins de 25 kg. Seule une petite quantité de poils de chèvre - ni trop épais ni trop doux - est susceptible de convenir pour confectionner un pinceau", précise M. Zhang, qui a pris la suite de son père en 2009 à la tête de l'entreprise de fabrication de pinceaux.

Le pinceau à encre, le bâton d'encre, le papier de riz, et la pierre à encre constituent les quatre trésors du lettré chinois. Les différents types de calligraphies chinoises, ainsi que la peinture chinoise à l'encre, nécessitent une grande variété de pinceaux.

En Chine, la fabrication traditionnelle de pinceaux est riche d'une histoire de plus de 2.000 ans, et l'atelier familial produit des pinceaux à base de poils de chèvre, de belette et de lapin, ajoute-t-il.

Pour sa plus grande fierté, de nombreux calligraphes et peintres chinois contemporains célèbres, dont Liu Haisu, Wu Zuoren et Ouyang Zhongshi, sont des fidèles des pinceaux fabriqués par son atelier, situé à Xuancheng, ville de la province chinoise de l'Anhui (est).

Il y règne une forte odeur de laine et d'eau de chaux, et c'est toujours Zhang Wennian qui se charge de sélectionner les matières premières.

Xuancheng, ainsi que Huzhou dans la province voisine du Zhejiang (est), sont connues pour être les endroits qui produisent les meilleurs pinceaux du pays. Leurs pinceaux ont acquis la réputation d'être un hommage local à la cour impériale et d'être recherchés par les nobles depuis l'Antiquité.

Lorsque son père dirigeait l'atelier, ce dernier était capable de produire plus de 200 variétés de pinceaux avec une production annuelle de plusieurs centaines de milliers d'unités à son apogée. Certains ont même été exportés au Japon et vers des pays d'Asie du Sud-Est, se souvient Zhang Wennian.

"Encore récemment presque tous les foyers de la commune de Xikou fabriquaient des pinceaux pour la calligraphie, mais il n'en reste que très peu aujourd'hui. Nos voisins se sont tournés vers d'autres métiers, ont ouvert de petites boutiques, ont pris la tête de fermes, ou sont allés chercher du travail en ville", raconte-t-il.

De nos jours, la calligraphie traditionnelle avec les pinceaux à encre est devenue le domaine réservé des artistes, et les jeunes générations sont de plus en plus habituées à la lecture électronique et à l'écriture "sans papier", ajoute Zhang Wennian.

L'atelier produit actuellement 100.000 pinceaux par an. Plus de la moitié de son chiffre d'affaires annuel provient de petites quantités de produits haut de gamme destinés aux artistes, tandis que les élèves et les étudiants constituent l'essentiel de ceux qui apprennent la calligraphie avec des pinceaux bon marché, explique-t-il.

En raison de la baisse de la demande, l'offre de matières premières a fortement chuté. Zhang Wennian rencontre de plus en plus de difficultés pour acheter des poils d'animaux pour ses pinceaux. Cependant, il est loin d'être pessimiste et a sa propre vision de l'avenir de ce secteur en déclin.

"Avec un marché plus petit, nous sommes obligés de rechercher la qualité et il est important de continuer à faire vivre cet artisanat ancien et cette culture traditionnelle", souligne-t-il.

D'ailleurs, afin de se garantir un approvisionnement régulier en laine de qualité, Zhang Wennian se lancera bientôt dans l'élevage de chèvres.

En 2003, le gouvernement local a commencé à développer le tourisme culturel, consistant à convier les touristes à s'essayer sur place à la fabrication des pinceaux à encre. Le but est tout à la fois de protéger le patrimoine culturel et de stimuler l'économie.

Cette technique de fabrication traditionnelle a été inscrite sur la "Liste nationale du patrimoine culturel immatériel" de la Chine en 2008, et l'atelier de M. Zhang a été choisi en 2011 pour représenter cet art. Il a ensuite été sélectionné en 2012 en tant qu'héritier national de cet artisanat.

En plus de son travail, Zhang Wennian conserve également dans ses archives des documents historiques, que ce soient des livres, des photos ou des vidéos, sur la fabrication des pinceaux à encre, sur les histoires d'anciens peintres et également sur son entreprise familiale, afin d'offrir aux touristes une visite de son atelier plus riche, plus vivante et plus intéressante.

"Le pinceau véhicule à travers les siècle la culture chinoise. Peut-être que plus tard j'ouvrirai un musée d'art traditionnel", espère-t-il.

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