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Un expert onusien appelle le Niger à privilégier les droits humains dans l'élaboration de ses politiques migratoires

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-10-12 à 10:58

NEW YORK (Nations Unies), 11 octobre (Xinhua) -- Un expert des droits de l'Homme des Nations Unies a exhorté jeudi le Niger, qui "est devenu une frontière méridionale virtuelle de l'Europe", à mettre les droits de l'Homme au cœur de ses politiques migratoires, et les partenaires internationaux à lui venir en aide dans la gestion des migrants.

A l'issue d'une mission de huit jours au début du mois au Niger, le rapporteur spécial sur les droits humains des migrants, Felipe Gonzalez Morales, s'est dit préoccupé par "des témoignages d'enfants non accompagnés, de femmes et d'hommes qui ont été victimes et témoins" de mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires, des violences sexuelles, des formes d'exploitation et d'esclavage, après avoir emprunté les routes migratoires.

Le rapporteur spécial s'est déclaré préoccupé par la mise en œuvre au Niger de la loi de 2015 sur le trafic illicite de migrants, qui s'est traduite par une interdiction de facto des migrations vers le nord. "En dépit de son objectif déclaré de prévention et de lutte contre le trafic illicite de migrants, la mise en œuvre de la loi a entraîné la criminalisation de la migration", a dit M. Gonzalez Morales.

Selon l'expert, les droits de l'homme doivent être une composante centrale des politiques migratoires et "ne peuvent uniquement reposer sur des considérations de sécurité". "Alors que des comptes rendus et données officiels indiquent que la migration vers le nord a considérablement diminué, de nombreuses sources ont indiqué que les migrants avaient plutôt opté pour des routes plus dangereuses, plus longues et plus coûteuses", a-t-il déploré.

Le rapporteur spécial a également appelé l'Algérie à mettre fin aux expulsions collectives de migrants nigériens et ouest-africains vers le Niger. Ils étaient respectivement plus de 12.000 et de 5.000 à avoir été refoulés depuis le sol algérien vers le territoire nigérien cette année.

Il a appelé les bailleurs de fonds internationaux à renforcer leur soutien au gouvernement nigérien dans le recentrage de sa stratégie de gestion des importants mouvements de migrants afin de créer un cadre conforme aux droits de l'homme.

"J'exhorte également l'Union européenne et les autres pays de destination à partager leur responsabilité dans la gestion de la migration mondiale en encourageant des canaux de migration réguliers et sûrs et en augmentant les possibilités de réinstallation", a dit M. Gonzalez Morales.

 
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Un expert onusien appelle le Niger à privilégier les droits humains dans l'élaboration de ses politiques migratoires

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-10-12 à 10:58

NEW YORK (Nations Unies), 11 octobre (Xinhua) -- Un expert des droits de l'Homme des Nations Unies a exhorté jeudi le Niger, qui "est devenu une frontière méridionale virtuelle de l'Europe", à mettre les droits de l'Homme au cœur de ses politiques migratoires, et les partenaires internationaux à lui venir en aide dans la gestion des migrants.

A l'issue d'une mission de huit jours au début du mois au Niger, le rapporteur spécial sur les droits humains des migrants, Felipe Gonzalez Morales, s'est dit préoccupé par "des témoignages d'enfants non accompagnés, de femmes et d'hommes qui ont été victimes et témoins" de mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires, des violences sexuelles, des formes d'exploitation et d'esclavage, après avoir emprunté les routes migratoires.

Le rapporteur spécial s'est déclaré préoccupé par la mise en œuvre au Niger de la loi de 2015 sur le trafic illicite de migrants, qui s'est traduite par une interdiction de facto des migrations vers le nord. "En dépit de son objectif déclaré de prévention et de lutte contre le trafic illicite de migrants, la mise en œuvre de la loi a entraîné la criminalisation de la migration", a dit M. Gonzalez Morales.

Selon l'expert, les droits de l'homme doivent être une composante centrale des politiques migratoires et "ne peuvent uniquement reposer sur des considérations de sécurité". "Alors que des comptes rendus et données officiels indiquent que la migration vers le nord a considérablement diminué, de nombreuses sources ont indiqué que les migrants avaient plutôt opté pour des routes plus dangereuses, plus longues et plus coûteuses", a-t-il déploré.

Le rapporteur spécial a également appelé l'Algérie à mettre fin aux expulsions collectives de migrants nigériens et ouest-africains vers le Niger. Ils étaient respectivement plus de 12.000 et de 5.000 à avoir été refoulés depuis le sol algérien vers le territoire nigérien cette année.

Il a appelé les bailleurs de fonds internationaux à renforcer leur soutien au gouvernement nigérien dans le recentrage de sa stratégie de gestion des importants mouvements de migrants afin de créer un cadre conforme aux droits de l'homme.

"J'exhorte également l'Union européenne et les autres pays de destination à partager leur responsabilité dans la gestion de la migration mondiale en encourageant des canaux de migration réguliers et sûrs et en augmentant les possibilités de réinstallation", a dit M. Gonzalez Morales.

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