PARIS, 10 octobre (Xinhua) -- Fonctionnaires, retraités, salariés, lycéens et étudiants ont répondu mardi partout en France à l'appel à manifester lancé par les syndicats (CGT, FO, Solidaires) et organisations de jeunesses (UNEF, FIDL et UNL) contre la politique sociale du gouvernement. Une première mobilisation syndicale de la rentrée sans grands incidents à Paris.

Des milliers de personnes ont manifesté contre la "destruction du modèle social" français. L'appel à la mobilisation des syndicats a été observé notamment dans les grandes villes comme Paris, Marseille, Bordeaux, Lyon ou encore Nantes.

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 160.000 personnes ont défilé dans toute la France, dont 11.500 à Paris d'après la préfecture de police. La CGT annonce de son côté 300.000 manifestants au niveau national et 50.000 à Paris.

Le cortège parisien, qui est parti de la gare Montparnasse en direction de Place d'Italie, était dirigé par les différents leaders syndicaux qui ont appelé à davantage de mobilisation pour défendre le modèle social.

"Il faut encore plus de monde, dans les entreprises, les services, il faut que les chômeurs s'en mêlent. Les jeunes sont là avec leurs propres revendications pour que le gouvernement soit un peu plus structuré. Je ne pense pas que tous les mécontents sont dans la rue, donc il faudra à nouveau remettre ça", a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

Pascal Pavageau, secrétaire général de FO, a appelé le chef de l'Etat et le gouvernement à maintenir le modèle social. "Nous avons besoin que le chef de l'Etat et son gouvernement défendent bien le modèle social, donc d'arrêter la division, l'individualisation, d'arrêter cette vision de chacun pour soi et de déprotection qui est à l'œuvre depuis un an et demi", a dénoncé le syndicaliste.

A chaque secteur d'activité ses propres revendications : les fonctionnaires ont manifesté pour l'amélioration de leur pouvoir d'achat et s'opposent aux suppressions de postes dans la fonction publique, alors que les retraités ont protesté contre la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) et contre tout projet de réforme qui mettrait fin à la retraite "par répartition avec la création d'un système universel de retraite par points".

Quant aux lycéens et étudiants, ils dénoncent vigoureusement la sélection engendrée par la plate-forme Parcoursup qui limite selon eux l'accès à l'enseignement supérieur. "Plus de 3.000 bacheliers sont toujours sans affectation dans l'enseignement supérieur après la fin de la procédure sur la plate-forme Parcoursup", ont expliqué de jeunes manifestants.

La préfecture de police a annoncé l'interpellation de cinq personnes en marge du défilé parisien. Il s'agit "d'individus qui se sont livrés à des provocations et jets de projectiles sur les effectifs de police puis à des dégradations de mobilier urbain", indique le communiqué de la police. Des échauffourées qui ont fait deux blessés, un manifestant et un policier, selon le même document.