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Aquarius : le rejet de la demande d'autorisation de débarquement à Marseille fait polémique en France (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-09-26 à 18:25

PARIS, 26 septembre (Xinhua) -- Malte a de nouveau décidé d'accueillir, provisoirement, les 58 migrants à bord de l'Aquarius, après que la France a rejeté la demande d'autorisation "à titre exceptionnel" faite par SOS Méditerranée et MSF (qui ont affrété le navire), afin de débarquer au port de Marseille. Ce rejet des autorités françaises qui invoquent une "solution européenne" a fait une nouvelle fois polémique en France.

"Les 58 personnes à bord de l'Aquarius, parmi lesquelles 17 femmes et plusieurs enfants en bas âge, pourront être prises en charge à Malte dont nous saluons l'engagement humanitaire", a indiqué mardi soir dans un communiqué le gouvernement français.

Selon le document, ces personnes secourues seront réparties entre la France, l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal après avoir trouvé un accord pour leur répartition, et le navire Aquarius, qui n'a plus de pavillon, se rendra ensuite à Marseille.

La France a salué cette "solution européenne" qui "respecte deux principes essentiels de responsabilité et de solidarité : le débarquement dans un port sûr proche et une prise en charge solidaire des personnes à bord", lit-on dans le communiqué.

Cette nouvelle crise autour de l'Aquarius a fait polémique en France et surtout embarrassé les autorités. En effet face au refus de l'Italie et de Malte -- les ports les plus proches des côtes libyennes -- d'accueillir les bateaux humanitaires, MSF a demandé lundi dernier à la France une autorisation "à titre exceptionnel" afin de permettre à l'Aquarius de débarquer au port de Marseille.

Mais Matignon a écarté cette possibilité au nom du principe du droit maritime : "Le droit de la mer prescrit que les navires ayant recueilli des naufragés en mer, doivent les débarquer dans le port le plus proche. L'Aquarius doit respecter cette exigence", a déclaré mardi au Sénat, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors des questions au gouvernement.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie a également insisté mardi sur le même "respect des règles" sur RMC. "Pour l'instant, la France dit non ! (...) Si nous voulons avoir une politique migratoire cohérente, il faut respecter les règles européennes", a-t-il indiqué.

De quoi faire réagir les partis de gauche qui ont qualifié "d'hypocrisie" cette position du gouvernement français. "On ne peut plus continuer cette hypocrisie qui consiste pour monsieur Macron à prendre des grands airs face aux xénophobes et ensuite refuser l'accueil à une centaine de migrants", a dénoncé mardi sur RTL le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Selon lui, l'Aquarius doit pouvoir débarquer à Marseille parce qu'il y a "un devoir inconditionnel d'accueil de la détresse". Le porte-parole du Parti socialiste à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud a également critiqué sur BFMTV "un gouvernement désabusé qui regarde ailleurs", et estime que "ce serait l'honneur de la France" d'accueillir l'Aquarius et ses 58 migrants à bord.

Un discours aux antipodes de celui tenu par la droite et l'extrême droite sur le sujet. "Non et non ! L'Aquarius ne doit pas accoster à Marseille. En voulant faire de Marseille leur port d'attache, les passeurs de l'Aquarius veulent mettre les Français devant le fait accompli. C'est inadmissible !", a réagi mardi, la président du Rassemblement national, Marine Le pen sur son compte tweet.

Les Républicains (LR) n'en disent pas moins : "Je suis opposé à l'accostage de ces bateaux en France et en Europe. Donc la solution c'est de [les] reconduire vers le point de départ", a dit mardi sur LCI, le député LR Eric Ciotti.

La dernière polémique autour de l'Aquarius date du mois d'août dernier quand le port de Sète (Sud) et la Corse avaient proposé d'accueillir le même navire avec 141 migrants à bord. Selon un sondage de l'institut IFOP réalisé en juin dernier, 67% des Français sont opposés à l'accueil de bateaux humanitaires en France.

 
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Aquarius : le rejet de la demande d'autorisation de débarquement à Marseille fait polémique en France (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-09-26 à 18:25

PARIS, 26 septembre (Xinhua) -- Malte a de nouveau décidé d'accueillir, provisoirement, les 58 migrants à bord de l'Aquarius, après que la France a rejeté la demande d'autorisation "à titre exceptionnel" faite par SOS Méditerranée et MSF (qui ont affrété le navire), afin de débarquer au port de Marseille. Ce rejet des autorités françaises qui invoquent une "solution européenne" a fait une nouvelle fois polémique en France.

"Les 58 personnes à bord de l'Aquarius, parmi lesquelles 17 femmes et plusieurs enfants en bas âge, pourront être prises en charge à Malte dont nous saluons l'engagement humanitaire", a indiqué mardi soir dans un communiqué le gouvernement français.

Selon le document, ces personnes secourues seront réparties entre la France, l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal après avoir trouvé un accord pour leur répartition, et le navire Aquarius, qui n'a plus de pavillon, se rendra ensuite à Marseille.

La France a salué cette "solution européenne" qui "respecte deux principes essentiels de responsabilité et de solidarité : le débarquement dans un port sûr proche et une prise en charge solidaire des personnes à bord", lit-on dans le communiqué.

Cette nouvelle crise autour de l'Aquarius a fait polémique en France et surtout embarrassé les autorités. En effet face au refus de l'Italie et de Malte -- les ports les plus proches des côtes libyennes -- d'accueillir les bateaux humanitaires, MSF a demandé lundi dernier à la France une autorisation "à titre exceptionnel" afin de permettre à l'Aquarius de débarquer au port de Marseille.

Mais Matignon a écarté cette possibilité au nom du principe du droit maritime : "Le droit de la mer prescrit que les navires ayant recueilli des naufragés en mer, doivent les débarquer dans le port le plus proche. L'Aquarius doit respecter cette exigence", a déclaré mardi au Sénat, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors des questions au gouvernement.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie a également insisté mardi sur le même "respect des règles" sur RMC. "Pour l'instant, la France dit non ! (...) Si nous voulons avoir une politique migratoire cohérente, il faut respecter les règles européennes", a-t-il indiqué.

De quoi faire réagir les partis de gauche qui ont qualifié "d'hypocrisie" cette position du gouvernement français. "On ne peut plus continuer cette hypocrisie qui consiste pour monsieur Macron à prendre des grands airs face aux xénophobes et ensuite refuser l'accueil à une centaine de migrants", a dénoncé mardi sur RTL le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Selon lui, l'Aquarius doit pouvoir débarquer à Marseille parce qu'il y a "un devoir inconditionnel d'accueil de la détresse". Le porte-parole du Parti socialiste à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud a également critiqué sur BFMTV "un gouvernement désabusé qui regarde ailleurs", et estime que "ce serait l'honneur de la France" d'accueillir l'Aquarius et ses 58 migrants à bord.

Un discours aux antipodes de celui tenu par la droite et l'extrême droite sur le sujet. "Non et non ! L'Aquarius ne doit pas accoster à Marseille. En voulant faire de Marseille leur port d'attache, les passeurs de l'Aquarius veulent mettre les Français devant le fait accompli. C'est inadmissible !", a réagi mardi, la président du Rassemblement national, Marine Le pen sur son compte tweet.

Les Républicains (LR) n'en disent pas moins : "Je suis opposé à l'accostage de ces bateaux en France et en Europe. Donc la solution c'est de [les] reconduire vers le point de départ", a dit mardi sur LCI, le député LR Eric Ciotti.

La dernière polémique autour de l'Aquarius date du mois d'août dernier quand le port de Sète (Sud) et la Corse avaient proposé d'accueillir le même navire avec 141 migrants à bord. Selon un sondage de l'institut IFOP réalisé en juin dernier, 67% des Français sont opposés à l'accueil de bateaux humanitaires en France.

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