PARIS, 13 septembre (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron a présenté jeudi un plan très attendu de lutte contre la pauvreté qui sera doté d'un montant de huit milliards d'euros sur quatre ans. Une "stratégie nationale" sera axée sur la prévention de la précarité, notamment chez les plus jeunes, l'aide à la réinsertion vers l'emploi et la simplification du système social.

"Je crois en trois projets. Celui productif, de la création d'emplois qui permet l'émancipation de chacun. Je crois aussi au projet éducatif qui lui seul permet à chaque enfant de la République de construire son autonomie. Et je crois à un projet solidariste et humaniste qui responsabilise et qui fait que chacun dans la société doit construire la cohésion d'une nation", a-t-il déclaré lors de la présentation de ce plan au Musée de l'Homme à Paris.

"Nous sommes fiers du modèle français de redistribution. Ce modèle, hérité des Lumières, s'il permet de mieux vivre que dans de nombreux autres pays, il ne permet pas suffisamment de prévenir la pauvreté, de l'éradiquer", a insisté le chef de l'Etat.

"Il ne s'agit pas par ce plan pauvreté d'aider les pauvres à vivre mieux dans la pauvreté, mais de les aider, les accompagner, pour en sortir. Je veux que l'on donne aux personnes pauvres le choix de ne plus l'être et non de l'être un peu moins", a-t-il poursuivi. "Ce n'est pas un plan de charité", a-t-il renchéri.

Emmanuel Macron a développé la philosophie et les différents axes de sa stratégie : l'action pour la petite enfance (création de places en crèche, plan de formation pour les professionnels de la petite enfance, petit déjeuner à l'école...), l'accompagnement des jeunes et bénéficiaires du revenu de solidarité active vers l'emploi et la simplification du système social.

Le président a notamment annoncé la "création d'un service public de l'insertion" à l'horizon 2020, la rénovation du système de minima sociaux, un "revenu universel d'activité" et un "dispositif de suivi resserré de la mise en œuvre de cette politique".

Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 8,9 millions de personnes vivaient en 2015 en France sous le seuil de pauvreté monétaire, soit 1.015 euros par mois. Un enfant sur cinq, soit trois millions, vivait dans une famille pauvre et près de 36% de familles monoparentales vivaient sous le seuil de pauvreté.