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Le Premier ministre hongrois réfute les critiques du Parlement européen à Strasbourg (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-09-12 à 04:29

STRASBOURG, 11 septembre (Xinhua) -- Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a dénoncé mardi après-midi, à Strasbourg, le "chantage" des forces pro-migrants au sein de l'Union européenne contre son pays, avant un vif débat avec les eurodéputés, à la veille d'un vote sur le déclenchement de l'article 7 contre Budapest.

"Nous ne céderons pas au chantage des forces qui soutiennent les migrants contre la Hongrie. La Hongrie défendra ses frontières, stoppera l'immigration illégale et défendra ses droits", a affirmé M. Orban devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.

M. Orban a fait le déplacement à Strasbourg pour répondre aux critiques contenues dans le rapport de l'eurodéputée néerlandaise écologiste Judith Sargentini, qui recommande le déclenchement de l'article 7 contre Budapest, une procédure concernant le respect de l'Etat de droit, qui va être soumis au vote mercredi.

"Je sais que vous avez déjà décidé de voter, mais sachez que vous allez condamner un pays", a lancé M. Orban dans l'hémicycle strasbourgeois. "Ce rapport bafoue l'honneur des Hongrois" et "viole les traités européens", a-t-il affirmé, dénonçant une "stigmatisation" de son pays. Le rapport contient "37 erreurs factuelles graves", a-t-il déclaré.

"Vous souhaitez exclure un pays qui a fait son choix de voter pour un parti à 59% des voix. Se venger contre les Hongrois n'est pas honnête, n'est pas européen", a-t-il ajouté.

Le rapport de l'eurodéputée Judith Sargentini pointe du doigt des "menaces sur la liberté des médias", "la remise en cause de l'indépendance de la justice", "les attaques régulières contre les organisations non gouvernementales", "le regain d'antisémitisme", la politique migratoire en Hongrie ainsi que la remise en question de certains droits sociaux.

L'article 7 des traités de l'Union européenne ne peut être déclenché par le Parlement européen que si deux tiers des suffrages exprimés en plénière au moins votent dans ce sens. La gauche européenne, radicale et sociale démocrate, ainsi que les libéraux et démocrates et les Verts devraient soutenir ce rapport mercredi.

Les souverainistes (CRE, conservateurs et réformateurs, et ENF, l'Europe des nations et des libertés) et l'extrême droite le rejettent catégoriquement.

Le PPE (parti populaire européen/droite), auquel appartient le parti de M. Orban, le Fidesz, reste divisé. Le Président français Emmanuel Macron l'a appelé la semaine dernière à clarifier sa position. "On ne peut pas tout à la fois être du côté sur beaucoup de sujets de la chancelière Merkel et du Premier ministre Orban", a-t-il déclaré.

"Le groupe PPE a toujours soutenu l'action du Parlement européen pour suivre la situation en Hongrie. Sans volonté du gouvernement hongrois d'entamer un vrai dialogue, il faudra déclencher la procédure", a déclaré, mardi, lors du long et vif débat qui a suivi l'intervention de M. Orban, le chef de la droite européenne, Manfred Weber, indiquant que son parti devait arrêter sa position dans la soirée.

De nombreuses critiques ont dénoncé le "népotisme" et "l'abus des fonds européens" en Hongrie. "Vous représentez le système le plus corrompu au sein de l'Union européenne", a fustigé le leader des socialistes européens, Udo Bullmann tandis que l'eurodéputé libéral Guy Verhofstadt a estimé que "la Hongrie ne pourrait plus adhérer à l'Union européenne aujourd'hui".

M. Orban a cependant reçu le soutien de plusieurs parlementaires eurosceptiques. Le Britannique, fer de lance du Brexit, Nigel Farage s'est élevé contre "le harcèlement de la pire espèce" que subit à ses yeux M. Orban en l'appelant à "rejoindre le camp du Brexit".

L'eurodéputé polonais Ryszard Antoni Legutko, proche du Fidesz, a quant à lui ironisé en invitant les eurodéputés à "mettre le pays sous tutelle". "Le gouvernement hongrois est démocratiquement élu, il reçoit un soutien massif depuis 10 ans. Nommez un vice-roi de la Hongrie si cela ne vous plaît pas!", a-t-il lancé.

Le Français Nicolas Bay (Rassemblement national/ex FN) a dénoncé quant à lui "un procès en sorcellerie" et appelé M. Orban à rejoindre le groupe créé par Marine Le Pen, Europe Nations et Liberté (ENL).

Lundi soir, alors que le chancelier autrichien Sebastian Kurz a recommandé le vote en faveur de l'article 7, c'est son partenaire de coalition d'extrême droite, le FPÖ, qui avait invité M. Orban à rejoindre une coalition des extrêmes européens.

A neuf mois des élections européennes, ce vote sur l'article 7, au-delà du débat sur l'Etat de droit, revêt une dimension très politique.

 
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Le Premier ministre hongrois réfute les critiques du Parlement européen à Strasbourg (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-09-12 à 04:29

STRASBOURG, 11 septembre (Xinhua) -- Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a dénoncé mardi après-midi, à Strasbourg, le "chantage" des forces pro-migrants au sein de l'Union européenne contre son pays, avant un vif débat avec les eurodéputés, à la veille d'un vote sur le déclenchement de l'article 7 contre Budapest.

"Nous ne céderons pas au chantage des forces qui soutiennent les migrants contre la Hongrie. La Hongrie défendra ses frontières, stoppera l'immigration illégale et défendra ses droits", a affirmé M. Orban devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.

M. Orban a fait le déplacement à Strasbourg pour répondre aux critiques contenues dans le rapport de l'eurodéputée néerlandaise écologiste Judith Sargentini, qui recommande le déclenchement de l'article 7 contre Budapest, une procédure concernant le respect de l'Etat de droit, qui va être soumis au vote mercredi.

"Je sais que vous avez déjà décidé de voter, mais sachez que vous allez condamner un pays", a lancé M. Orban dans l'hémicycle strasbourgeois. "Ce rapport bafoue l'honneur des Hongrois" et "viole les traités européens", a-t-il affirmé, dénonçant une "stigmatisation" de son pays. Le rapport contient "37 erreurs factuelles graves", a-t-il déclaré.

"Vous souhaitez exclure un pays qui a fait son choix de voter pour un parti à 59% des voix. Se venger contre les Hongrois n'est pas honnête, n'est pas européen", a-t-il ajouté.

Le rapport de l'eurodéputée Judith Sargentini pointe du doigt des "menaces sur la liberté des médias", "la remise en cause de l'indépendance de la justice", "les attaques régulières contre les organisations non gouvernementales", "le regain d'antisémitisme", la politique migratoire en Hongrie ainsi que la remise en question de certains droits sociaux.

L'article 7 des traités de l'Union européenne ne peut être déclenché par le Parlement européen que si deux tiers des suffrages exprimés en plénière au moins votent dans ce sens. La gauche européenne, radicale et sociale démocrate, ainsi que les libéraux et démocrates et les Verts devraient soutenir ce rapport mercredi.

Les souverainistes (CRE, conservateurs et réformateurs, et ENF, l'Europe des nations et des libertés) et l'extrême droite le rejettent catégoriquement.

Le PPE (parti populaire européen/droite), auquel appartient le parti de M. Orban, le Fidesz, reste divisé. Le Président français Emmanuel Macron l'a appelé la semaine dernière à clarifier sa position. "On ne peut pas tout à la fois être du côté sur beaucoup de sujets de la chancelière Merkel et du Premier ministre Orban", a-t-il déclaré.

"Le groupe PPE a toujours soutenu l'action du Parlement européen pour suivre la situation en Hongrie. Sans volonté du gouvernement hongrois d'entamer un vrai dialogue, il faudra déclencher la procédure", a déclaré, mardi, lors du long et vif débat qui a suivi l'intervention de M. Orban, le chef de la droite européenne, Manfred Weber, indiquant que son parti devait arrêter sa position dans la soirée.

De nombreuses critiques ont dénoncé le "népotisme" et "l'abus des fonds européens" en Hongrie. "Vous représentez le système le plus corrompu au sein de l'Union européenne", a fustigé le leader des socialistes européens, Udo Bullmann tandis que l'eurodéputé libéral Guy Verhofstadt a estimé que "la Hongrie ne pourrait plus adhérer à l'Union européenne aujourd'hui".

M. Orban a cependant reçu le soutien de plusieurs parlementaires eurosceptiques. Le Britannique, fer de lance du Brexit, Nigel Farage s'est élevé contre "le harcèlement de la pire espèce" que subit à ses yeux M. Orban en l'appelant à "rejoindre le camp du Brexit".

L'eurodéputé polonais Ryszard Antoni Legutko, proche du Fidesz, a quant à lui ironisé en invitant les eurodéputés à "mettre le pays sous tutelle". "Le gouvernement hongrois est démocratiquement élu, il reçoit un soutien massif depuis 10 ans. Nommez un vice-roi de la Hongrie si cela ne vous plaît pas!", a-t-il lancé.

Le Français Nicolas Bay (Rassemblement national/ex FN) a dénoncé quant à lui "un procès en sorcellerie" et appelé M. Orban à rejoindre le groupe créé par Marine Le Pen, Europe Nations et Liberté (ENL).

Lundi soir, alors que le chancelier autrichien Sebastian Kurz a recommandé le vote en faveur de l'article 7, c'est son partenaire de coalition d'extrême droite, le FPÖ, qui avait invité M. Orban à rejoindre une coalition des extrêmes européens.

A neuf mois des élections européennes, ce vote sur l'article 7, au-delà du débat sur l'Etat de droit, revêt une dimension très politique.

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