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Frictions USA-RPDC : la balle est dans le camp de Washington (COMMENTAIRE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-08-30 à 17:09

BEIJING, 30 août (Xinhua) -- Le président américain Donald Trump a réaffirmé mercredi que la Chine était -en partie du moins- responsable de l'impasse dans laquelle se trouvent les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Il s'est dit "convaincu" que Pyongyang subit d'"énormes" pressions de la part de Beijing. Accusant la Chine d'apporter une aide considérable à la RPDC, il a aussi menacé de reprendre immédiatement les manoeuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud et le Japon et qu'elles seront "plus grandes que jamais".

Ce n'est pas la première fois que M. Trump fait de telles déclarations et ce ne sera sans doute pas la dernière. Une percée dans les négociations avec la RPDC, à n'en pas douter un véritable joyau pour sa couronne, serait un beau coup avant les élections de mi-mandat. Toute autre issue serait considérée comme un revers pour une Maison Blanche déjà mal en point.

En réalité, les provocations et les menaces militaires américaines n'ont jamais cessé, même lors du sommet du 12 juin à Singapour entre M. Trump et le dirigeant de la RPDC, Kim Jong Un. L'hostilité entre les deux parties semble difficilement surmontable.

La responsabilité des Etats-Unis est considérable étant donné leur réticence à apporter des garanties substantielles à la sécurité de la RPDC, leur inlassable exigence de dénucléarisation de la RPDC sur un an et leur grande exagération des résultats du sommet, rendant plus difficile l'acceptation par Washington de concessions plus minimes.

"La vérifiabilité" et "l'irréversibilité" sont les mots favoris de Washington lorsqu'il s'agit de la dénucléarisation de la RPDC. Mais ces exigences doivent fonctionner dans les deux sens.

Le Pentagone a ainsi fait savoir qu'il n'avait pas réfléchi à la poursuite l'an prochain de la suspension des manoeuvres conjointes, alors qu'il avait auparavant parlé d'une suspension "indéfinie".

La presse américaine a aussi rapporté mercredi que M. Trump avait dit à M. Kim qu'il était prêt à signer une déclaration proclamant la fin de la guerre de Corée peu après le sommet de Singapour, ce qu'il n'a pas fait.

A l'inverse, Washington "n'a cessé de réclamer à Pyongyang le démantèlement préalable de l'essentiel de son arsenal nucléaire, avant de signer un tel document", irritant la RPDC et jetant le doute sur la crédibilité des Etats-Unis.

Les accusations américaines selon lesquelles la Chine aide la RPDC ne tiennent pas non plus, contredisant le fait largement reconnu que Beijing se conforme strictement aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Il est souhaitable que Washington comprenne l'implication et les objectifs de ces résolutions, qui mêlent sanctions et dialogue, et oeuvre à une dénucléarisation définitive via la négociation et non des pressions maximales.

Cette distorsion délibérée des résolutions onusiennes, cette réticence à payer le juste prix de la sécurité et l'ignorance de décennies d'actions de la Chine en matière de maintien de la paix risquent d'obérer tout règlement politique dans la péninsule coréenne.

Au lieu de ressasser pareille rhétorique et d'exercer des pressions, il est grand temps que l'administration américaine réétudie sa politique envers la RPDC et en change le cours vers un cap plus constructif.

Patience et vision ne doivent jamais être sous-estimées dans une situation géopolitique aussi complexe que celle qui prévaut dans la péninsule coréenne. De nombreux moyens pour la régler sont en cours de discussion, mais les tentatives de tout vouloir sans rien donner en échange ou de vouloir tirer les marrons du feu ne doivent pas en faire partie.

Désormais, la balle est dans le camp des Etats-Unis, pas dans celui de la Chine.

 
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Frictions USA-RPDC : la balle est dans le camp de Washington (COMMENTAIRE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-08-30 à 17:09

BEIJING, 30 août (Xinhua) -- Le président américain Donald Trump a réaffirmé mercredi que la Chine était -en partie du moins- responsable de l'impasse dans laquelle se trouvent les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Il s'est dit "convaincu" que Pyongyang subit d'"énormes" pressions de la part de Beijing. Accusant la Chine d'apporter une aide considérable à la RPDC, il a aussi menacé de reprendre immédiatement les manoeuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud et le Japon et qu'elles seront "plus grandes que jamais".

Ce n'est pas la première fois que M. Trump fait de telles déclarations et ce ne sera sans doute pas la dernière. Une percée dans les négociations avec la RPDC, à n'en pas douter un véritable joyau pour sa couronne, serait un beau coup avant les élections de mi-mandat. Toute autre issue serait considérée comme un revers pour une Maison Blanche déjà mal en point.

En réalité, les provocations et les menaces militaires américaines n'ont jamais cessé, même lors du sommet du 12 juin à Singapour entre M. Trump et le dirigeant de la RPDC, Kim Jong Un. L'hostilité entre les deux parties semble difficilement surmontable.

La responsabilité des Etats-Unis est considérable étant donné leur réticence à apporter des garanties substantielles à la sécurité de la RPDC, leur inlassable exigence de dénucléarisation de la RPDC sur un an et leur grande exagération des résultats du sommet, rendant plus difficile l'acceptation par Washington de concessions plus minimes.

"La vérifiabilité" et "l'irréversibilité" sont les mots favoris de Washington lorsqu'il s'agit de la dénucléarisation de la RPDC. Mais ces exigences doivent fonctionner dans les deux sens.

Le Pentagone a ainsi fait savoir qu'il n'avait pas réfléchi à la poursuite l'an prochain de la suspension des manoeuvres conjointes, alors qu'il avait auparavant parlé d'une suspension "indéfinie".

La presse américaine a aussi rapporté mercredi que M. Trump avait dit à M. Kim qu'il était prêt à signer une déclaration proclamant la fin de la guerre de Corée peu après le sommet de Singapour, ce qu'il n'a pas fait.

A l'inverse, Washington "n'a cessé de réclamer à Pyongyang le démantèlement préalable de l'essentiel de son arsenal nucléaire, avant de signer un tel document", irritant la RPDC et jetant le doute sur la crédibilité des Etats-Unis.

Les accusations américaines selon lesquelles la Chine aide la RPDC ne tiennent pas non plus, contredisant le fait largement reconnu que Beijing se conforme strictement aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Il est souhaitable que Washington comprenne l'implication et les objectifs de ces résolutions, qui mêlent sanctions et dialogue, et oeuvre à une dénucléarisation définitive via la négociation et non des pressions maximales.

Cette distorsion délibérée des résolutions onusiennes, cette réticence à payer le juste prix de la sécurité et l'ignorance de décennies d'actions de la Chine en matière de maintien de la paix risquent d'obérer tout règlement politique dans la péninsule coréenne.

Au lieu de ressasser pareille rhétorique et d'exercer des pressions, il est grand temps que l'administration américaine réétudie sa politique envers la RPDC et en change le cours vers un cap plus constructif.

Patience et vision ne doivent jamais être sous-estimées dans une situation géopolitique aussi complexe que celle qui prévaut dans la péninsule coréenne. De nombreux moyens pour la régler sont en cours de discussion, mais les tentatives de tout vouloir sans rien donner en échange ou de vouloir tirer les marrons du feu ne doivent pas en faire partie.

Désormais, la balle est dans le camp des Etats-Unis, pas dans celui de la Chine.

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