WASHINGTON, 28 août (Xinhua) -- Les Etats-Unis et la Turquie envisagent de mener des patrouilles conjointes dans le nord de la Syrie pour y renforcer la sécurité, a indiqué mardi le général Joseph Dunford, chef d'état-major interarmées des Etats-Unis.

Il a précisé lors d'une conférence de presse que les deux pays avaient commencé à travailler ensemble il y a environ deux mois sur les questions de sécurité dans le nord de la Syrie, en mettant l'accent sur la région de Manbij.

Selon lui, les patrouilles se dérouleront en deux phases.

"La première phase concernera les patrouilles indépendantes avec une coordination et des communications entre les forces turques, américaines et celles de la coalition. La deuxième phase concernera les patrouilles conjointes", a détaillé le général Dunford.

Pour faire des patrouilles conjointes, les deux parties ont besoin d'une "organisation de commandement et de contrôle", d'une formation conjointe en Turquie et d'un accord "sur les règles d'engagement des patrouilles et d'autres détails", a-t-il noté.

Le dialogue bilatéral à cet égard "est en cours", a-t-il déclaré. "Nous sommes tous deux satisfaits, c'est-à-dire les Turcs et les Etats-Unis, du rythme de notre planification (...) Nous envisageons d'apporter des améliorations à la sécurité à l'avenir".

Le ministre américain de la Défense, James Mattis, a par ailleurs déclaré lors de cette même conférence de presse que l'achat par la Turquie de missiles antiaériens russes S-400 "préoccupait" les Etats-Unis.

"La Turquie introduit un système antiaérien et antimissile russe dans un pays membre de l'OTAN. Nous ne pouvons pas l'intégrer à l'OTAN. Oui, ça nous préoccupe et on ne le recommande pas", a-t-il indiqué.

L'idée de patrouilles conjointes s'inscrit dans le cadre de la feuille de route de Manbij adoptée en début d'année par la Turquie et les Etats-Unis et axée sur le retrait des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) du nord de la Syrie.

La Turquie considère les YPG comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et demande depuis longtemps aux Etats-Unis de retirer les YPG de Manbij, où sont actuellement déployés environ 2.000 soldats américains.

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis se sont tendues en raison du soutien de Washington aux YPG.