BERLIN, 22 août (Xinhua) -- Les entreprises allemandes prévoient d'accélérer leurs investissements sur le continent africain dans les années à venir, a annoncé mercredi le président de l'association commerciale germano-africaine Stefan Liebing.

"Nous observons déjà une hausse significative des activités d'investissement et de commerce avec le continent", a déclaré M. Liebing à la presse.

Selon les estimations de l'association, les nouveaux investissements allemands en Afrique vont augmenter de plus de 10%, pour un total de plus d'un milliard d'euros (1,15 milliards de dollars).

M. Liebing a expliqué qu'une part de cette hausse était due aux récents changements apportés à l'environnement réglementaire allemand.

Au mois de juin, le gouvernement allemand a annoncé qu'il simplifierait les conditions auxquelles les PME locales peuvent accéder aux garanties à l'exportation avec certains pays africains.

Thomas Bareiss, secrétaire d'Etat au ministère de l'Economie, avait alors déclaré que le rapprochement économique entre l'Allemagne et les nations africaines était une priorité du gouvernement de la chancelière Angela Merkel.

A cet effet, Berlin a pris des mesures pour abaisser les excès d'assurance imposés à ces entreprises ou aux banques avec lesquelles elles travaillent dans leurs échanges avec les Etats africains.

Ces nouvelles régulations s'appliquent aux pays qui ont rejoint une initiative du G20 pour plus d'investissement internationaux et où les PME faisaient auparavant face à des taux déductibles relativement élevés pouvant atteindre 5%.

Les exportateurs allemands opérant entre autres en Côte d'Ivoire, au Sénégal, en Ethiopie, au Rwanda ou au Ghana devraient bénéficier de l'expansion des garanties du gouvernement.

Commentant cette évolution mercredi, M. Liebing s'est dit confiant quant à la capacité de ce changement à dynamiser les flux de capitaux entre l'Allemagne et l'Afrique.

"Cela fonctionne. Un grand nombre de projets ont été réalisés avec succès (en conséquence de cette nouvelle politique)", a confié M. Liebing.

Il a fait remarquer que le volume des garanties à l'export pour l'Afrique avait plus que doublé pendant les six premiers mois de l'année pour atteindre 1,09 milliard d'euros (1,26 milliard de dollar) et avaient par conséquent déjà dépassé le total annuel de 2017.

M. Liebing a cité l'exemple de l'ouverture d'une usine Volkswagen dans la capitale rwandaise, Kigali, ainsi que d'une coopération en cours entre Gauff Engineering et un partenaire chinois pour construire le plus long pont suspendu d'Afrique au Mozambique.

Alors que l'Allemagne reste un acteur relativement mineur en Afrique, la Chine s'est affirmée comme l'un des principaux partenaires du continent en termes de commerce et d'investissements.

M. Liebing a estimé que les entrepreneurs allemands devraient saisir les opportunités de coopérer avec leurs homologues chinois plutôt que de les percevoir comme des rivaux.

M. Liebing a soutenu que l'expansion des infrastructures africaines était la clé pour accroître la productivité et promouvoir une croissance durable ainsi qu'une meilleure coopération internationale. Les "solutions globales" proposées par la Chine dans ce contexte ont fourni aux Allemands un modèle exemplaire de stimulation de la croissance économique en Afrique, a-t-il affirmé.

"Nous devrions arrêter de voir la Chine uniquement comme une concurrente. Les premiers exemples fructueux montrent que les entreprises chinoises et allemandes peuvent atteindre des résultats mutuellement bénéfiques en Afrique", a déclaré M. Liebing aux journalistes. "La seule forme d'aide au développement vraiment durable est la création d'emplois locaux", a-t-il ajouté.

L'association commerciale germano-africaine a été fondée en 1934 pour soutenir les entreprises Allemandes dans leurs activités commerciales en Afrique. Les exportations allemandes en Afrique comptent aujourd'hui pour près de 2% du volume total des échanges internationaux du pays.