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Le gouvernement français dévoile son "plan" de lutte contre le terrorisme (PAPIER GENERAL)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-07-13 à 23:13

PARIS, 13 juillet (Xinhua) -- Le Premier ministre français Édouard Philippe a présenté les 32 mesures du "plan" de lutte contre le terrorisme lors d'un déplacement ce vendredi au siège de la Direction générale de la sécurité intérieur (DGSI).

Baptisé "le PACT", ce nouveau plan vient compléter celui déjà présenté en février dernier portant sur la lutte contre la radicalisation. Il prévoit notamment d'améliorer la lutte contre "la menace endogène" venant de personnes déjà présentes sur le territoire français.

"Le caractère meurtrier et l'imprévisibilité des récents passages à l'acte appellent un nouvel ajustement des leviers d'action de l'État", a déclaré Édouard Philippe, qui était accompagné du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et de la ministre aux Armées Françoise Parly.

Le plan s'articule autour de cinq piliers : mieux identifier et comprendre la menace terroriste et ses évolutions ; prévenir et empêcher les passages à l'acte ; renforcer les politiques de réduction des risques ; réprimer les auteurs d'infractions terroristes ; renforcer la synergie entre les pays européens.

Parmi les autres mesures figure le renfort de la coordination entre les services anti-terroristes dont la DGSI se voit confier la centralisation. Le plan prévoit également la création d'une unité permanente de suivi des sortants de prison au sein de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Ucalt) rattachée à la Direction générale de la police nationale (DGPN). Cette mesure cible particulièrement les 450 détenus condamnés pour terrorisme et radicalisation et dont la remise en liberté est prévue dès 2019 pour 50 d'entre eux.

La création d'une cellule spécialement dédiée au profilage des auteurs d'actes terroristes est prévue : "Cette cellule interservices conduira une étude sur les caractéristiques communes aux auteurs d'attentats ou de tentatives d'attentats afin de dégager des critères objectifs de dangerosité chez les individus radicalisés et d'éclairer les processus sous-tendant le basculement d'un ou plusieurs individus dans le terrorisme", a indiqué Matignon dans un rapport publié ce vendredi accompagnement le plan.

Autre mesure, la création d'un parquet national anti-terroriste (PNAT) composé d'une trentaine de personnes, pour prendre en charge directement les auteurs d'infractions terroristes. Cette responsabilité incombait jusqu'à présent au procureur de Paris. "La création d'un parquet national anti-terroriste dans le projet de loi organique accompagnant le projet de loi de programmation pour la justice permettra de renforcer l'action publique dans la lutte contre le terrorisme", précise le rapport.

La formation des magistrats est aussi au programme avec la création d'un cycle de formation appelé "Parcours approfondi de contre-terrorisme", qui sera intégré au sein de l'École nationale de la magistrature dès novembre 2018.

Le plan prévoit également de renforcer les retraits des contenus illicites sur internet : "des actions importantes ont déjà été lancées au niveau européen. Des cadres de partenariat sont mis en place avec les grands acteurs d'Internet pour améliorer l'identification, le retrait et le déréférencement de ces contenus", indique le rapport.

"La menace terroriste a sensiblement évolué depuis les revers significatifs de Daesh en 2017 et la perte presque totale de ses emprises territoriales en zone syro-irakienne (...) la neutralisation de bon nombre de ses chefs et son affaiblissement contribuent à réduire les risques d'actions projetées. En revanche, la menace endogène demeure élevée sur le territoire national", souligne le rapport.

Il est également précisé que les auteurs des attaques terroristes survenues ces deux dernières années en France "ont le plus souvent recours à des moyens rudimentaires, notamment les armes blanches et les véhicules-bélier". "D'autres modes opératoires (engins explosifs improvisés, drones, véhicules piégés, produits chimiques) pourraient cependant émerger sur notre sol, non seulement en fonction des préconisations, de la propagande mais également de la montée en compétences techniques des personnes radicalisées", souligne le rapport.

En 2016, d'après les chiffres des autorités françaises, 9.300 personnes étaient signalées pour radicalisation violente et 20.000 personnes sont actuellement surveillées. Parmi elles, 23% des signalements concernent des femmes et moins de 5% des mineurs. "Ces deux dernières années, les attaques et tentatives menées confirment le primat d'une menace endogène, diffuse et omniprésente", précise Matignon.

Le gouvernement français a également indiqué que la lutte contre le terrorisme serait une priorité de la présidence française du G7 en 2019.

 
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Le gouvernement français dévoile son "plan" de lutte contre le terrorisme (PAPIER GENERAL)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-07-13 à 23:13

PARIS, 13 juillet (Xinhua) -- Le Premier ministre français Édouard Philippe a présenté les 32 mesures du "plan" de lutte contre le terrorisme lors d'un déplacement ce vendredi au siège de la Direction générale de la sécurité intérieur (DGSI).

Baptisé "le PACT", ce nouveau plan vient compléter celui déjà présenté en février dernier portant sur la lutte contre la radicalisation. Il prévoit notamment d'améliorer la lutte contre "la menace endogène" venant de personnes déjà présentes sur le territoire français.

"Le caractère meurtrier et l'imprévisibilité des récents passages à l'acte appellent un nouvel ajustement des leviers d'action de l'État", a déclaré Édouard Philippe, qui était accompagné du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et de la ministre aux Armées Françoise Parly.

Le plan s'articule autour de cinq piliers : mieux identifier et comprendre la menace terroriste et ses évolutions ; prévenir et empêcher les passages à l'acte ; renforcer les politiques de réduction des risques ; réprimer les auteurs d'infractions terroristes ; renforcer la synergie entre les pays européens.

Parmi les autres mesures figure le renfort de la coordination entre les services anti-terroristes dont la DGSI se voit confier la centralisation. Le plan prévoit également la création d'une unité permanente de suivi des sortants de prison au sein de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Ucalt) rattachée à la Direction générale de la police nationale (DGPN). Cette mesure cible particulièrement les 450 détenus condamnés pour terrorisme et radicalisation et dont la remise en liberté est prévue dès 2019 pour 50 d'entre eux.

La création d'une cellule spécialement dédiée au profilage des auteurs d'actes terroristes est prévue : "Cette cellule interservices conduira une étude sur les caractéristiques communes aux auteurs d'attentats ou de tentatives d'attentats afin de dégager des critères objectifs de dangerosité chez les individus radicalisés et d'éclairer les processus sous-tendant le basculement d'un ou plusieurs individus dans le terrorisme", a indiqué Matignon dans un rapport publié ce vendredi accompagnement le plan.

Autre mesure, la création d'un parquet national anti-terroriste (PNAT) composé d'une trentaine de personnes, pour prendre en charge directement les auteurs d'infractions terroristes. Cette responsabilité incombait jusqu'à présent au procureur de Paris. "La création d'un parquet national anti-terroriste dans le projet de loi organique accompagnant le projet de loi de programmation pour la justice permettra de renforcer l'action publique dans la lutte contre le terrorisme", précise le rapport.

La formation des magistrats est aussi au programme avec la création d'un cycle de formation appelé "Parcours approfondi de contre-terrorisme", qui sera intégré au sein de l'École nationale de la magistrature dès novembre 2018.

Le plan prévoit également de renforcer les retraits des contenus illicites sur internet : "des actions importantes ont déjà été lancées au niveau européen. Des cadres de partenariat sont mis en place avec les grands acteurs d'Internet pour améliorer l'identification, le retrait et le déréférencement de ces contenus", indique le rapport.

"La menace terroriste a sensiblement évolué depuis les revers significatifs de Daesh en 2017 et la perte presque totale de ses emprises territoriales en zone syro-irakienne (...) la neutralisation de bon nombre de ses chefs et son affaiblissement contribuent à réduire les risques d'actions projetées. En revanche, la menace endogène demeure élevée sur le territoire national", souligne le rapport.

Il est également précisé que les auteurs des attaques terroristes survenues ces deux dernières années en France "ont le plus souvent recours à des moyens rudimentaires, notamment les armes blanches et les véhicules-bélier". "D'autres modes opératoires (engins explosifs improvisés, drones, véhicules piégés, produits chimiques) pourraient cependant émerger sur notre sol, non seulement en fonction des préconisations, de la propagande mais également de la montée en compétences techniques des personnes radicalisées", souligne le rapport.

En 2016, d'après les chiffres des autorités françaises, 9.300 personnes étaient signalées pour radicalisation violente et 20.000 personnes sont actuellement surveillées. Parmi elles, 23% des signalements concernent des femmes et moins de 5% des mineurs. "Ces deux dernières années, les attaques et tentatives menées confirment le primat d'une menace endogène, diffuse et omniprésente", précise Matignon.

Le gouvernement français a également indiqué que la lutte contre le terrorisme serait une priorité de la présidence française du G7 en 2019.

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