PARIS, 10 juillet (Xinhua) -- Face à un monde freiné par l'unilatéralisme et menacé par le ralentissement économique, c'est le bon moment pour approfondir la coopération entre l'Europe, y compris la France, et la Chine, estiment une majorité d'opinions publiques dans l'Hexagone.

Cet approfondissement de la coopération pourra se réaliser par le renforcement de l'intégration de l'Europe dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route", proposée par la Chine en 2013, préconise un rapport publié mi-juin par le Sénat français

"L'Europe est en train de rater le projet. On a intérêt à rattraper très rapidement notre retard. Même si l'on ne le fait pas, le projet se fera et il vaut mieux être dedans", alerte le rapport écrit par quatre sénateurs après une série d'enquêtes approfondies, rappelant également que la France doit jouer un rôle "extrêmement moteur" au sein de l'Union européenne face à cette initiative colossale de la Chine.

Le rapport a avancé 21 recommandations pour pousser la France ainsi que l'Europe à joindre l'initiative chinoise. Ces recommandations comprennent quelques articles qui prennent bien sûr modèle sur les réussites de la Chine dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie, alors que d'autres visent également à renforcer les infrastructures de la France pour mieux profiter de cette plate-forme chinoise.

La perspective de coopérer davantage avec la Chine est encourageante grâce à la volonté confirmée à plusieurs reprises par la Chine d'ouvrir son immense marché, a-t-on entendu en France.

Par exemple, le président de la filière bovine française Interbev, Dominique Langlois, a qualifié de "grande nouvelle" la signature, lors de la dernière visite de quatre jours du Premier ministre français Edouard Philippe en Chine, de l'accord qui met fin à l'embargo sur la viande bovine française appliqué depuis 2001 sur le marché chinois.

Cité par l'AFP, il a annoncé que la filière française vise un objectif de 300.000 tonnes de bœuf par an vers la Chine, ce qui "serait formidable" pour les éleveurs français.

Aux yeux de l'universitaire français Philippe Barret, la Chine et la France "sont visiblement animées d'intentions positives".

"Nous sommes dans une phase de consolidation", résume le sinologue qui est également auteur de l'ouvrage "N'ayez pas peur de la Chine", ajoutant que "les entreprises françaises ont naturellement tout à y gagner".

Il faut aller plus loin, a affirmé M. Barret, mettant l'accent sur la nécessité de s'intéresser à la Chine "intimement". "Faire des accords commerciaux et industriels, oui, mais cela ne suffit pas (...) Il y aurait beaucoup à faire dans le domaine culturel que, jusqu'à présent, l'on ne fait pas. A commencer par l'apprentissage de la langue chinoise dans l'Hexagone. La demande est pourtant importante", a-t-il noté.