french.xinhuanet.com
 

Devant le Congrès, le président français Macron plaide pour "un nouveau contrat social" (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2018-07-10 à 05:00

PARIS, 9 juillet (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron s'est exprimé lundi après-midi devant le Congrès réuni dans la banlieue parisienne, pendant une heure et demie, alors qu'il est confronté à une érosion de sa popularité dans les sondages d'opinion et critiqué par l'opposition. Le chef de l'Etat, taxé de "président des riches", a défendu son bilan un an après son arrivée au pouvoir. Il a insisté sur sa volonté de "jeter les bases d'un nouveau contrat social" et de construire un nouvel "Etat providence du XXIème siècle pour la France".

Devant quelque 900 parlementaires réunis à Versailles, le président Macron a tout d'abord dressé un bilan de la première année de son quinquennat, affirmant ne pas avoir oublié "les peurs, les colères accumulées pendant des années, qui ont conduit" les Français à l'élire. Ces peurs "n'ont pas disparu en une année" mais des réformes "d'une ampleur jamais vue ont été engagées" par les députés et les sénateurs "depuis un an", a-il déclaré.

Le chef de l'Etat a tenu par ailleurs à clamer son "humilité" alors que de nombreuses voix s'élèvent, de part et d'autre de l'échiquier politique comme chez les éditorialistes, pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme une "dérive monarchiste" du pouvoir.

Le président français s'est aussi défendu vigoureusement de mener une politique pour "les riches", un reproche qui lui est régulièrement adressé. "Je n'aime ni les castes, ni les rentes, ni les privilèges" a-t-il assuré.

Quant aux réformes fiscales entreprises pour améliorer la compétitivité de la France, "il est mensonger de vouloir défendre les salariés si l'on ne défend pas les entreprises", s'est-t-il justifié, en précisant qu'"une politique pour les entreprises, ce n'est pas une politique pour les riches. C'est une politique pour toute la Nation, une politique pour l'emploi, une politique pour les services publics", a-t-il dit.

Le président Macron a d'autre part fait le point sur plusieurs dossiers et dessiné les grandes lignes des projets à venir. Il a notamment détaillé son l'ambition de construire un nouvel "Etat providence du XXIème siècle pour la France", en jetant les bases d'un nouveau contrat social, celui du siècle qui s'ouvre.

Lors d'une vaste consultation avec les partenaires sociaux qui débutera le 17 juillet prochain, le gouvernement s'attaquera à "la réforme de l'assurance chômage ou la santé au travail" dans un esprit constructif, a-t-il indiqué.

Le président a ensuite rappelé qu'il entendait entreprendre ces réformes tout en menant de front une baisse des dépenses publiques : "Il ne saurait y avoir de baisse de la fiscalité ou de développement de l'investissement sans un ralentissement de la hausse continue de nos dépenses".

Pour y parvenir, il faudra mettre en œuvre "une réorganisation de l'Etat à travers plus de présence sur les territoires, plus de souplesse de gestion", a-t-il promis, tenant de répondre ainsi aux critiques des élus de la France rurale.

Attendu par l'opinion et les élus sur la réforme des systèmes de retraites, le président Macron a répondu aux critiques : "Faire croire que nous voudrions supprimer les pensions de réversion est une rumeur malsaine, visant à faire peur".

"Dès 2019, nous refondrons notre régime de retraite pour protéger mieux ceux dont les carrières sont hachées, instables, atypiques", ce qui est souvent le cas des carrières des femmes, a-t-il précisé et d'assurer : "Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui".

Face au problème croissant de la précarité en France, le chef d'Etat a annoncé qu'il présenterait dès l'automne un plan "pauvreté" suite à la concertation qui a débuté à la fin 2017, plan qui proposera un accompagnement réel vers l'activité en faveur des plus fragiles.

Ce ne sera pas "une politique de redistribution classique, mais une politique d'investissement et d'accompagnement social. Non pas de nouvelles aides, en solde de tout compte, mais un accompagnement réel vers l'activité", a-t-il expliqué.

Le chef de l'Etat a également abordé un problème de société qui préoccupe beaucoup les Français en évoquant dès l'automne, un cadre et des règles "pour l'islam en France", garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République.

"Il y a une lecture radicale, agressive de l'islam qui se fixe pour but de mettre en cause nos règles et nos lois de pays libre, de société libre dont les principes n'obéissent pas à des mots d'ordre religieux", a estimé le président. "L'ordre public, la civilité ordinaire, l'indépendance des esprits et des individus à l'égard de la religion ne sont pas de vaines paroles en France et cela impose un cadre rénové, une concorde retrouvée", a-t-il ajouté.

Le président français a ensuite abordé l'explosif dossier migratoire, appelant à davantage de solidarité européenne car la "véritable frontière en Europe" est celle qui oppose les "progressistes" et les "nationalistes". "Ce sujet ne peut être réglé ni dans l'émotion, qui crée la confusion, ni dans la fermeture et le repli nationaliste", a-t-il estimé. "Toute politique nationaliste de court terme ne réglera en rien la situation migratoire", a-t-il insisté.

Cependant, "l'essentiel de nos réponses passe par un renforcement de nos frontières communes en Europe et par une politique de responsabilité et de solidarité au sein de l'Europe", a-t-il précisé, indiquant que "jamais la France n'acceptera les solutions de facilité que d'aucuns aujourd'hui proposent, qui consisteraient à organiser des déportations, à travers l'Europe, pour aller mettre dans je ne sais quel camp, à ses frontières ou en son sein ou ailleurs, les étrangers" non admis en France.

Rappelant la tradition américaine du discours sur l'état de l'Union, le président Macron s'était engagé en juillet 2017 à revenir tous les ans devant les parlementaires des deux chambres "pour rendre des comptes".

 
Vous avez une question, une remarque, des suggestions ? Contactez notre équipe de rédaction par email à xinhuanet_french@news.cn

Devant le Congrès, le président français Macron plaide pour "un nouveau contrat social" (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-07-10 à 05:00

PARIS, 9 juillet (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron s'est exprimé lundi après-midi devant le Congrès réuni dans la banlieue parisienne, pendant une heure et demie, alors qu'il est confronté à une érosion de sa popularité dans les sondages d'opinion et critiqué par l'opposition. Le chef de l'Etat, taxé de "président des riches", a défendu son bilan un an après son arrivée au pouvoir. Il a insisté sur sa volonté de "jeter les bases d'un nouveau contrat social" et de construire un nouvel "Etat providence du XXIème siècle pour la France".

Devant quelque 900 parlementaires réunis à Versailles, le président Macron a tout d'abord dressé un bilan de la première année de son quinquennat, affirmant ne pas avoir oublié "les peurs, les colères accumulées pendant des années, qui ont conduit" les Français à l'élire. Ces peurs "n'ont pas disparu en une année" mais des réformes "d'une ampleur jamais vue ont été engagées" par les députés et les sénateurs "depuis un an", a-il déclaré.

Le chef de l'Etat a tenu par ailleurs à clamer son "humilité" alors que de nombreuses voix s'élèvent, de part et d'autre de l'échiquier politique comme chez les éditorialistes, pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme une "dérive monarchiste" du pouvoir.

Le président français s'est aussi défendu vigoureusement de mener une politique pour "les riches", un reproche qui lui est régulièrement adressé. "Je n'aime ni les castes, ni les rentes, ni les privilèges" a-t-il assuré.

Quant aux réformes fiscales entreprises pour améliorer la compétitivité de la France, "il est mensonger de vouloir défendre les salariés si l'on ne défend pas les entreprises", s'est-t-il justifié, en précisant qu'"une politique pour les entreprises, ce n'est pas une politique pour les riches. C'est une politique pour toute la Nation, une politique pour l'emploi, une politique pour les services publics", a-t-il dit.

Le président Macron a d'autre part fait le point sur plusieurs dossiers et dessiné les grandes lignes des projets à venir. Il a notamment détaillé son l'ambition de construire un nouvel "Etat providence du XXIème siècle pour la France", en jetant les bases d'un nouveau contrat social, celui du siècle qui s'ouvre.

Lors d'une vaste consultation avec les partenaires sociaux qui débutera le 17 juillet prochain, le gouvernement s'attaquera à "la réforme de l'assurance chômage ou la santé au travail" dans un esprit constructif, a-t-il indiqué.

Le président a ensuite rappelé qu'il entendait entreprendre ces réformes tout en menant de front une baisse des dépenses publiques : "Il ne saurait y avoir de baisse de la fiscalité ou de développement de l'investissement sans un ralentissement de la hausse continue de nos dépenses".

Pour y parvenir, il faudra mettre en œuvre "une réorganisation de l'Etat à travers plus de présence sur les territoires, plus de souplesse de gestion", a-t-il promis, tenant de répondre ainsi aux critiques des élus de la France rurale.

Attendu par l'opinion et les élus sur la réforme des systèmes de retraites, le président Macron a répondu aux critiques : "Faire croire que nous voudrions supprimer les pensions de réversion est une rumeur malsaine, visant à faire peur".

"Dès 2019, nous refondrons notre régime de retraite pour protéger mieux ceux dont les carrières sont hachées, instables, atypiques", ce qui est souvent le cas des carrières des femmes, a-t-il précisé et d'assurer : "Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui".

Face au problème croissant de la précarité en France, le chef d'Etat a annoncé qu'il présenterait dès l'automne un plan "pauvreté" suite à la concertation qui a débuté à la fin 2017, plan qui proposera un accompagnement réel vers l'activité en faveur des plus fragiles.

Ce ne sera pas "une politique de redistribution classique, mais une politique d'investissement et d'accompagnement social. Non pas de nouvelles aides, en solde de tout compte, mais un accompagnement réel vers l'activité", a-t-il expliqué.

Le chef de l'Etat a également abordé un problème de société qui préoccupe beaucoup les Français en évoquant dès l'automne, un cadre et des règles "pour l'islam en France", garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République.

"Il y a une lecture radicale, agressive de l'islam qui se fixe pour but de mettre en cause nos règles et nos lois de pays libre, de société libre dont les principes n'obéissent pas à des mots d'ordre religieux", a estimé le président. "L'ordre public, la civilité ordinaire, l'indépendance des esprits et des individus à l'égard de la religion ne sont pas de vaines paroles en France et cela impose un cadre rénové, une concorde retrouvée", a-t-il ajouté.

Le président français a ensuite abordé l'explosif dossier migratoire, appelant à davantage de solidarité européenne car la "véritable frontière en Europe" est celle qui oppose les "progressistes" et les "nationalistes". "Ce sujet ne peut être réglé ni dans l'émotion, qui crée la confusion, ni dans la fermeture et le repli nationaliste", a-t-il estimé. "Toute politique nationaliste de court terme ne réglera en rien la situation migratoire", a-t-il insisté.

Cependant, "l'essentiel de nos réponses passe par un renforcement de nos frontières communes en Europe et par une politique de responsabilité et de solidarité au sein de l'Europe", a-t-il précisé, indiquant que "jamais la France n'acceptera les solutions de facilité que d'aucuns aujourd'hui proposent, qui consisteraient à organiser des déportations, à travers l'Europe, pour aller mettre dans je ne sais quel camp, à ses frontières ou en son sein ou ailleurs, les étrangers" non admis en France.

Rappelant la tradition américaine du discours sur l'état de l'Union, le président Macron s'était engagé en juillet 2017 à revenir tous les ans devant les parlementaires des deux chambres "pour rendre des comptes".

010020070770000000000000011199231373130171