french.xinhuanet.com

France : le cimentier Lafarge mis en examen pour financement du terrorisme

Publié le 2018-06-29 à 02:40 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


Une semaine d'actualités en images (du 18 au 24 juin 2018)

Miguel Diaz-Canel, nouveau président de Cuba (PORTRAIT)

PARIS, 28 juin (Xinhua) -- Lafarge SA, filiale syrienne du cimentier franco-suisse LafargeHolcim (société issue de la fusion entre Lafarge et Holcim), a été convoquée devant les juges d'instruction et mise en examen dans l'affaire de financement de terrorisme présumé en Syrie, ont rapporté jeudi des médias français dont Franceinfo.

Lors de l'audition au tribunal, l'entreprise Lafarge a été mise en examen pour complicité de "crimes contre l'humanité", "financement d'une entreprise terroriste" et "mise en danger délibérée de la vie" concernant ses salariés. Lafarge a, pour sa part, reconnu avoir versé 13 millions d'euros à des groupes armés, dont l'organisation État islamique, pour faire fonctionner son usine de Jalabiya en Syrie en pleine guerre, et au moins jusqu'à sa prise par le groupe terroriste en septembre 2014.

Selon Franceinfo, Lafarge SA est poursuivie des chefs de "violation d'un embargo, mise en danger de la vie d'autrui, financement d'une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l'humanité".

La personne morale mise en examen a été placée sous contrôle judiciaire, comportant une obligation de cautionnement de 30 millions d'euros selon plusieurs médias français.

"Nous regrettons sincèrement ce qui s'est passé dans la filiale syrienne et, après en avoir pris connaissance, avons pris des mesures immédiates et fermes. Aucune des personnes mises en examen n'est aujourd'hui avec l'entreprise", a déclaré Beat Hess, président du conseil d'administration de LafargeHolcim, société mère de Lafarge SA, dans un communiqué publié ce jeudi à l'issue du verdict.

"À plusieurs reprises, y compris aujourd'hui devant les juges d'instruction, la société a confirmé que des erreurs individuelles inacceptables ont été commises en Syrie jusqu'à l'évacuation du site en septembre 2014, ce qu'elle regrette vivement. La société continuera à coopérer pleinement avec les autorités judiciaires dans ce cas", a-t-il ajouté.

La justice française estime possible que les fonds versés par Lafarge à Daech aient pu financer les attentats de 2015 à Paris et a autorisé l'association de victimes Life for Paris se constituer partie civile dans l'affaire.

Cette mise en examen fait suite à celle de huit dirigeants de Lafarge dont Bruno Lafont, alors PDG de la société de 2007 à 2015, reconnu coupable en janvier dernier de "financement d'une entreprise terroriste et/ou mise en danger de la vie d'autrui".

010020070770000000000000011107421372879851