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Tchad: l'essence frauduleuse a pignon sur rue à N'Djaména (PAPIER GENERAL)

Publié le 2018-06-26 à 10:20 | french.xinhuanet.com

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N'DJAMENA, 25 juin (Xinhua) -- Depuis trois mois, la vente d'essence importée frauduleusement des pays voisins a envahi la capitale tchadienne, au grand dam des stations-services et face à l'impuissance des pouvoirs publics qui n'arrivent pas à arrêter le phénomène.

Sur les principales artères de N'Djaména, la capitale du Tchad, autour des marchés ou devant les institutions publiques, des vendeurs à la sauvette proposent aux motocyclistes et aux automobilistes de l'essence dans des bouteilles d'un litre ou d'un litre et demi. Certains écoulent même leurs produits devant les stations-services.

Ils vendent le litre d'essence à 500 francs CFA (environ 1 dollar américain), contre 590 francs dans les stations-services.

Face à cette situation, au sein du Conseil national des pétroliers du Tchad, c'est la colère.

"Nous ne vendons essentiellement que du gasoil. Les consommateurs d'essence préfèrent se ravitailler chez les vendeurs ambulants", a déclaré à Xinhua Ahmat Moussa, gérant d'une station-service à N'Djaména.

Il a peine à vendre trois fûts par jour, contre pas moins de 40 avant l'envahissement du marché par le carburant d'origine douteuse.

Le 28 mai dernier, la police municipale, appuyée de la gendarmerie et de la police nationale, a décidé de sévir contre ce phénomène de plus en plus inquiétant, en prenant en chasse des vendeurs à la sauvette à travers la ville. D'importantes quantités d'essence ont été saisies.

"La vente du carburant à la sauvette a été interdite par un arrêté municipal de 2007. Le carburant est inflammable, et son exposition au soleil est un grand danger pour la population. Cette vente illicite menace les stations-services, la raffinerie et l'économie nationale", a déclaré quelques jours plus tôt à la presse, Mariam Djimet Ibet, maire de N'Djaména, qui a promis des sanctions sévères contre toute personne qui serait prise en flagrant délit.

Cependant, dès le lendemain de cette opération musclée, les vendeurs illicites sont revenus dans les rues. Et ils sont de plus en plus nombreux.

Ce phénomène est arrivé suite à la hausse des prix des carburants à la pompe dans le pays, après l'application de la loi de finances 2018 au Tchad depuis le début de l'année. Le prix du litre du super et celui du gasoil ont respectivement augmenté de 8,9% et de 3,8%.

Cette nouvelle hausse des prix des carburants a provoqué l'incompréhension et la colère des consommateurs tchadiens, et en particulier les transporteurs.

L'Association de défense des consommateurs (ADC) du Tchad a qualifié la mesure d'"antisociale" qui "ne répond à aucune théorie ou réalité économique".

Le 23 janvier dernier, après avoir observé une journée de grève, les transporteurs interurbains et intra-urbains tchadiens ont levé leur mot d'ordre d'arrêt de travail de deux jours à l'issue d'une rencontre avec des membres du gouvernement. Le ministre du Pétrole et de l'Energie, Béchir Madet, a ensuite appelé les transporteurs "à reprendre le travail et à faire confiance au gouvernement qui, dans quelques jours, va leur proposer de nouveaux prix à la baisse".

Plus de quatre mois après, le problème persiste toujours. Et c'est dans ce statu quo que la contrebande des produits pétroliers a repris et s'exacerbe. Fin

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