Le maire de Strasbourg déplore l'"instrumentalisation" de la question du siège du Parlement européen (SYNTHESE)

Publié le 2018-06-15 à 17:00 | french.xinhuanet.com

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STRASBOURG, 15 juin (Xinhua) -- La récente déclaration controversée de la chancelière allemande Angela Merkel, relative au siège du Parlement européen (PE), a suscité de vives réactions à Strasbourg, aussi bien de la part du maire de la Ville qui déplore l'"instrumentalisation" de la question de la ville, que dans les rangs des personnalités de différents bords politiques.

"Je pense que le Parlement européen doit concentrer son travail sur un seul site. Je sais quels problèmes je pose à la France et au Luxembourg mais je pense qu'à la longue, cela ne renforce pas sa capacité d'action", a déclaré Angela Merkel à Munich, le 6 juin dernier, lors sommet du Parti populaire européen (PPE, majoritaire au Parlement européen). Des propos qui ont relancé la bataille du siège du Parlement européen.

Si Strasbourg a été choisie, pour des raisons historiques notamment, pour abriter le PE ainsi que de nombreuses autres institutions européennes (comme le Conseil de l'Europe), les eurodéputés ne siègent dans la capitale alsacienne qu'une fois par mois. De quoi alimenter les critiques relatives notamment au coût de la "transhumance" des parlementaires qui se déplacent depuis Bruxelles pour quelques jours.

Si le Parlement européen tient ses sessions plénières à Strasbourg, Bruxelles accueille les commissions parlementaires et Luxembourg le secrétariat général. Lundi, une panne d'électricité dans le Thalys reliant Bruxelles à Strasbourg a bloqué pendant six heures les eurodéputés. Les adversaires du double siège du Parlement européen ont exploité cet incident ferroviaire pour relancer une nouvelle fois le débat.

Après les propos de la chancelière allemande, le maire de Strasbourg, Roland Ries, a donné de la voix. Lors d'une réception donnée mercredi soir en l'honneur des parlementaires européens, il s'est dit "consterné que quelques uns aient choisi de relancer le débat et remettent en cause la position du chef de l'Etat et du gouvernement français". Avant de qualifier les propos d'Angela Merkel de "maladresse de communication, puisque les autorités allemandes n'ont eu de cesse que de répéter qu'il fallait respecter les traités".

Le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani (PPE), a apporté son soutien au maire de Strasbourg en réitérant "son attachement à la ville". Dans un communiqué publié jeudi, Roland Ries a de nouveau exprimé sa "consternation".

"Le président du Parlement européen a rappelé mercredi soir devant une centaine de personnalités strasbourgeoises son attachement à notre ville, et le président de la République comme le gouvernement, par la voix de Nathalie Loiseau, ont rappelé hier avec fermeté combien le statut de capitale européenne de Strasbourg est intangible et non négociable", écrit notamment l'édile strasbourgeois.

"Les présidents successifs que j'ai côtoyés depuis 2008, Nicolas Sarkozy, François Hollande, et Emmanuel Macron, n'ont jamais failli dans leur soutien. Les deux derniers sont même venus à Strasbourg pour signer le contrat triennal à ma demande", ajoute-t-il.

Roland Ries demande à chacun de "demeurer serein et confiant" malgré la campagne qui s'engage déjà en vue des élections européennes de mai 2019. "Toute cette agitation et surtout l'instrumentalisation de la question du siège dans le débat par de potentiels candidats ne peuvent qu'affaiblir la position de Strasbourg", estime-t-il avant d'appeler à la "responsabilité de chacun, et au respect de la solidarité historique de tous les partis politiques français en faveur du siège strasbourgeois".

Christine Revault d'Allones, présidente de la délégation socialiste française au PE, et l'eurodéputée Anne Sander ont quant à elles demandé une réaction ferme du président français Emmanuel Macron.

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Le maire de Strasbourg déplore l'"instrumentalisation" de la question du siège du Parlement européen (SYNTHESE)

Publié le 2018-06-15 à 17:00 | french.xinhuanet.com

STRASBOURG, 15 juin (Xinhua) -- La récente déclaration controversée de la chancelière allemande Angela Merkel, relative au siège du Parlement européen (PE), a suscité de vives réactions à Strasbourg, aussi bien de la part du maire de la Ville qui déplore l'"instrumentalisation" de la question de la ville, que dans les rangs des personnalités de différents bords politiques.

"Je pense que le Parlement européen doit concentrer son travail sur un seul site. Je sais quels problèmes je pose à la France et au Luxembourg mais je pense qu'à la longue, cela ne renforce pas sa capacité d'action", a déclaré Angela Merkel à Munich, le 6 juin dernier, lors sommet du Parti populaire européen (PPE, majoritaire au Parlement européen). Des propos qui ont relancé la bataille du siège du Parlement européen.

Si Strasbourg a été choisie, pour des raisons historiques notamment, pour abriter le PE ainsi que de nombreuses autres institutions européennes (comme le Conseil de l'Europe), les eurodéputés ne siègent dans la capitale alsacienne qu'une fois par mois. De quoi alimenter les critiques relatives notamment au coût de la "transhumance" des parlementaires qui se déplacent depuis Bruxelles pour quelques jours.

Si le Parlement européen tient ses sessions plénières à Strasbourg, Bruxelles accueille les commissions parlementaires et Luxembourg le secrétariat général. Lundi, une panne d'électricité dans le Thalys reliant Bruxelles à Strasbourg a bloqué pendant six heures les eurodéputés. Les adversaires du double siège du Parlement européen ont exploité cet incident ferroviaire pour relancer une nouvelle fois le débat.

Après les propos de la chancelière allemande, le maire de Strasbourg, Roland Ries, a donné de la voix. Lors d'une réception donnée mercredi soir en l'honneur des parlementaires européens, il s'est dit "consterné que quelques uns aient choisi de relancer le débat et remettent en cause la position du chef de l'Etat et du gouvernement français". Avant de qualifier les propos d'Angela Merkel de "maladresse de communication, puisque les autorités allemandes n'ont eu de cesse que de répéter qu'il fallait respecter les traités".

Le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani (PPE), a apporté son soutien au maire de Strasbourg en réitérant "son attachement à la ville". Dans un communiqué publié jeudi, Roland Ries a de nouveau exprimé sa "consternation".

"Le président du Parlement européen a rappelé mercredi soir devant une centaine de personnalités strasbourgeoises son attachement à notre ville, et le président de la République comme le gouvernement, par la voix de Nathalie Loiseau, ont rappelé hier avec fermeté combien le statut de capitale européenne de Strasbourg est intangible et non négociable", écrit notamment l'édile strasbourgeois.

"Les présidents successifs que j'ai côtoyés depuis 2008, Nicolas Sarkozy, François Hollande, et Emmanuel Macron, n'ont jamais failli dans leur soutien. Les deux derniers sont même venus à Strasbourg pour signer le contrat triennal à ma demande", ajoute-t-il.

Roland Ries demande à chacun de "demeurer serein et confiant" malgré la campagne qui s'engage déjà en vue des élections européennes de mai 2019. "Toute cette agitation et surtout l'instrumentalisation de la question du siège dans le débat par de potentiels candidats ne peuvent qu'affaiblir la position de Strasbourg", estime-t-il avant d'appeler à la "responsabilité de chacun, et au respect de la solidarité historique de tous les partis politiques français en faveur du siège strasbourgeois".

Christine Revault d'Allones, présidente de la délégation socialiste française au PE, et l'eurodéputée Anne Sander ont quant à elles demandé une réaction ferme du président français Emmanuel Macron.

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