French.xinhuanet.com | Publié le 2018-06-13 à 14:25
WASHINGTON, 12 juin (Xinhua) -- Des parlementaires et des universitaires américains ont salué mardi la tenue du sommet entre le dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Jong Un, et le président américain Donald Trump, mais un certain scepticisme demeure.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a qualifié cette rencontre à l'hôtel Capella à Singapour de "premier pas historique dans les négociations", observant que "les prochains pas (...) permettront de déterminer si l'on pourra conclure un accord vérifiable".
Se disant heureux que les deux dirigeants aient pu se parler, son collègue républicain Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, a dit avoir hâte de recevoir le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo afin qu'il "partage ses points de vue" post-sommet.
A l'issue du sommet Trump-Kim, Pyongyang et Washington ont convenu d'une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne en échange de garanties de sécurité pour la RPDC. M. Trump a ensuite confié à la presse que M. Pompeo et son conseiller à la sécurité nationale John Bolton auraient d'autres entretiens la semaine prochaine avec des responsables de la RPDC.
Moins enthousiastes que les républicains, les élus démocrates ont fait preuve de davantage de pessimisme sur l'issue de ces pourparlers.
Le sénateur Bob Mendez a ainsi estimé que la déclaration conjointe est un document "qui ne fournit aucun calendrier et ne donne aucun détail sur la voie à suivre pour dénucléariser la péninsule coréenne". "Conclure un accord, c'est le plus facile. Mais avoir une stratégie jalonnée par des étapes vérifiables, c'est le plus difficile", a-t-il commenté.
Certains experts en relations internationales reconnaissent que le sommet de Singapour constitue un grand pas vers une paix durable dans la région, tout en reconnaissant qu'il n'apportera pas de solution définitive.
Kyle Ferrier de l'Institut économique coréen (KEI), un think tank basé à Washington, a confié à Xinhua que la partie publique de ce sommet d'une demi-journée sur l'île de Sentosa avait "plus à voir avec des civilités et une question de perception". Pour lui, la déclaration conjointe "est le mieux que l'on pouvait espérer" de ce sommet.
Pour Richard Haas, président du Conseil des relations internationales (CFR), basé à New York, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle à en tirer.
La bonne est que ce sommet "a initié un processus diplomatique" et que "la guerre semble plus éloignée qu'elle ne l'était voici quelques mois". Mais la mauvaise est "que 'potentiel' est ici le mot clé".
Faisant écho aux préoccupations de certains parlementaires, les experts disent qu'ils surveilleront de près le processus de vérification de la dénucléarisation.
"Il y aura des jalons le long du parcours qui auront besoin d'être certifiés par des observateurs extérieurs. Il reste encore à savoir comment ce processus va se mettre en place", a souligné à Xinhua Darrell West, chercheur principal à la Brookings Institution.