SINGAPOUR, 12 juin (Xinhua) -- Les dirigeants de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et les Etats-Unis ont signé une déclaration conjointe mardi à Singapour lors d'une rencontre au sommet, concernant des questions telles que la dénucléarisation et les assurances de sécurité. Toutefois, les experts ont observé que ce document ne comprenait pas de mesures concrètes, et appelé à poursuivre les efforts pour réaliser une paix durable.

Dans une déclaration conjointe signée par le dirigeant suprême de RPDC, Kim Jong Un, et par le président des Etats-Unis, Donald Trump, le dirigeant américain s'est engagé à fournir à la RPDC des garanties de sécurité, tandis que M. Kim a réaffirmé son engagement à la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne.

Diao Daming, professeur agrégé à l'Université Renmin de Chine, estime que ce document ne comprend pas de détails spécifiques sur les mesures que les deux parties prendraient pour parvenir à la dénucléarisation ou offrir des garanties de sécurité, ni sur la manière dont elles comptent renforcer leurs relations.

Toutefois, M. Diao reconnaît que ce nouveau développement démontre qu'un certain degré de consensus a été conclu entre Pyongyang et Washington. "Cela offre une base et un point de départ pour les futures consultations et interactions à différents niveaux", indique M. Diao.

Lee Sang-man, professeur au sein de l'Institut d'études de l'Extrême-Orient au sein de l'université de Kyungnam en Corée du Sud, a déclaré à Xinhua que le contenu de cette déclaration conjointe était selon lui en deçà des attentes et quelque peu décevant. Selon le professeur, la dénucléarisation n'est que vaguement mentionnée dans ce document, comme dans la déclaration de Panmunjom publiée à l'issue du sommet inter-coréen en avril.

Toutefois, M. Lee observe que la question du nucléaire coréen ne pouvait être résolue en une seule réunion, vu l'histoire longue et complexe entre les pays concernés. Il souhaite que ce sommet soit suivi par d'autres discussions et par des mesures des parties concernées, comme la Chine et la Corée du Sud, pour parvenir à une résolution réussie de ce problème.

Zheng Yongnian, universitaire basé à Singapour, a pour sa part jugé que les résultats de ce sommet s'inscrivaient dans le spectre des attentes et qu'il constituait un "bon départ".

M. Zheng, qui est directeur de l'Institut des études est-asiatiques de l'Université nationale de Singapour, a fait valoir que la Chine avait joué un rôle constructif pour assurer la tenue de ce sommet, et qu'elle jouerait un rôle encore plus grand à l'avenir.

"Si la RPDC se concentre sur le développement économique, l'expérience emmagasinée par la Chine en matière de réforme et de politique d'ouverture depuis 40 ans pourrait lui être utile", a-t-il souligné.

Le sommet de Singapour, première rencontre du genre entre un président des Etats-Unis en exercice et un dirigeant suprême de RPDC, a également été marqué par un engagement des deux parties à développer un nouveau mode de relations entre la RPDC et les Etats-Unis, et à promouvoir la paix, la prospérité et la sécurité de la péninsule de Corée.

Mardi, le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, a exprimé son espoir que les dirigeants de RPDC et des Etats-Unis s'efforcent de parvenir à la dénucléarisation et d'établir un mécanisme de paix dans la péninsule de Corée.

Le haut responsable chinois a ajouté que la Chine continuerait de jouer un rôle constructif à cet égard.

Dans un communiqué publié à l'issue de ce sommet, le président Moon Jae-In a déclaré que "en construisant sur l'accord conclu aujourd'hui, nous prendrons une nouvelle voie à l'avenir".