KABOUL, 13 mai (Xinhua) -- Sur les berges de la rivière Kaboul, une entreprise privée, en coopération avec la municipalité, a pris il y a quelques années l'initiative de construire le tout premier parc d'attraction au coeur de la capitale afghane.

La montée des insurrections et la hausse du nombre d'attaques terroristes n'ont pas empêché des milliers de personnes, femmes et enfants inclus, de visiter et de profiter de Park-e-Shahr depuis son ouverture il y a trois ans.

Entouré de grands murs de béton et protégé par des gardes de sécurité armés, cette petite enclave récréative offre aux familles quelques heures de répit à l'abri des angoisses d'un conflit persistant.

"Le parc compte plus de 20 manèges et divertissements, notamment des montagnes russes, une grande roue et des autos-tamponneuses", indique son directeur, Habibullah Esmati, à Xinhua.

"De nombreuses installations ont été achetée et importées à de grandes entreprises chinoises, et la zone de jeu est identique à celles des parcs des pays développés et en voie de développement", explique celui qui est également directeur du groupe Esmati.

Pour ajouter à la beauté du parc, surplombé par une tour de la Paix haute de 45 mètres, M. Esmati explique que son entreprise a acheté il y a plusieurs mois un ancien avion de ligne qu'elle a transformé en restaurant et en cinéma. Capable d'accueillir 70 personnes, le cinéma 3D a connu un grand succès dans le seul parc d'attraction du pays.

Le parc est généralement ouvert entre neuf heures et minuit et connaît un pic d'affluence le vendredi après-midi, après les prières islamiques de fin de semaine. Le samedi et le dimanche sont également très prisés par les familles.

Quatre-vingt treize employés s'occupent de près de 500 visiteurs lors d'une journée classique. Mais pendant les fêtes de l'Aïd (festivals religieux) et de Norouz (Nouvel An afghan), le parc doit recruter 250 employés supplémentaires pour gérer l'immense flux de visiteurs.

"Plus de 180.000 personnes ont visité le parc lors des derniers jours de Norouz, sur un total de plus de 2,2 millions de visiteurs l'an dernier", a déclaré M. Esmati, ajoutant que le pays manquait d'autres parcs d'attraction disposant d'installations électriques adéquates pouvant accueillir les familles et leurs enfants.

Ce partenariat entre la municipalité de Kaboul et une entreprise privée a peut-être permis aux résidents d'échapper aux dures réalités du conflit, mais le directeur du parc fustige le "manque de soutien du gouvernement" dans le développement du parc.

"Plutôt que de nous soutenir, ils nous ont compliqué la vie. Ils imposent parfois de lourdes taxes au parc", se plaint M. Esmati.

Près de 3,7 millions de dollars ont été investis sur ce terrain de plus de 5 hectares au coeur de la ville, où de violents incidents tels que des attentats-suicides ne sont pas rare, affirme M. Esmati, qui ajoute que son parc d'attraction, fréquenté par de nombreux civils, ne connaît pas de problèmes de sécurité.