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Les prix du pétrole vont se stabiliser d'ici trois à six mois après le retrait américain de l'accord nucléaire iranien (INTERVIEW)

Publié le 2018-05-10 à 06:07 | french.xinhuanet.com

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ALGER, 9 mai (Xinhua) -- Après la décision prise mardi par le président américain Donald Trump de retirer son pays de l'accord nucléaire iranien, reprenant ainsi les sanctions contre Téhéran, le monde s'interroge sur les conséquences qu'une telle sentence aura sur les prix du pétrole.

Et pour cause, dans la bourse de Londres, les cours du pétrole ont grimpé mercredi en cours d'échanges européens à leur plus haut niveau depuis trois ans et demi après le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien qui fait craindre une perturbation de l'offre mondiale.

Interrogé par Xinhua sur cette question, l'expert pétrolier, ex-PDG du groupe national des hydrocarbures, Sonatrach et ancien ministre algérien de l'Hydraulique, Abdelmadjid Attar a estimé que la décision américaine "n'est pas chose qui va entraîner le baril vers le haut ou vers le bas", ajoutant que cela va "stabiliser les prix au niveau actuel pour les trois ou six mois à venir".

Selon M. Attar, "les effets de la décision de M. Trump seront d'ordre géopolitique et géoéconomiques à l'échelle mondiale, plutôt que des effets sur les prix du baril, parce que, explique-il, le baril est sorti des fondamentaux classiques où le monde consomme de moins en moins de pétrole. Et à chaque fois que les consommateurs doivent consommer moins, ils font l'effort".

Ceci dit, l'ancien numéro 1 de Sonatrach n'exclut pas des conséquences négatives, notamment sur les entreprises européennes. "La décision américaine de se retirer de l'accord aura des conséquences, notamment sur les pays européens. Ils ont le couteau sur la gorge. A titre d'exemple, le groupe français Total a un très gros marché en Iran. Les Allemands fournissent énormément d'équipements à ce pays. Airbus a aussi des commandes", a-t-il fait remarquer.

Comme alternative, l'expert pétrolier prévoit que "dans trois à six mois, ces pays et leurs sociétés vont réfléchir et vont peut-être négocier avec l'Iran, d'une part et les Américains d'autre part, pour couper la poire en deux".

Revenant sur les éventuelles raisons de cette décision du président Républicain, M. Attar a rappelé qu'il s'agit d'une promesse électorale et M. Trump est obligé de la tenir".

Concernant les pays auxquels profitent les sanctions, notre interlocuteur cite l'Arabie saoudite en premier lieu. "Il y a évidemment l'Arabie saoudite qui promet de compenser le manque de l'offre sur le marché mondial et les Saoudiens se frottent déjà les mains", a-t-il illustré.

S'agissant de l'impact qu'une telle décision pourrait avoir sur la Chine, l'ancien ministre algérien trouve que pour les Chinois, c'est beaucoup plus l'achat de pétrole qui posera problème ... "Il y a les possibilités d'acheter par des moyens indirects. Moi-même, j'ai contribué entre 2007 et 2008 à des contrats avec les Iraniens", a-t-il révélé.

Evoquant la réduction par la Chine de ses importations de pétrole depuis l'Arabie Saoudite en raison des prix élevés du pétrole saoudien, M. Attar a estimé que la Chine a les possibilités de s'approvisionner chez d'autres fournisseurs.

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