La Chine a contribué à faire évoluer la pensée marxiste (universitaire russe)

Publié le 2018-05-07 à 12:07 | french.xinhuanet.com

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MOSCOU, 7 mai (Xinhua) -- La Chine offre un bon exemple de la mise en oeuvre de la pensée marxiste, car elle met à profit cette idéologie tout en maintenant sa culture et ses valeurs traditionnelles, a estimé dans un entretien accordé à Xinhua Vladilen Burov, professeur et directeur de recherche à l'Institut de philosophie de l'Académie russe des sciences

Selon lui, il est important d'abandonner tout dogmatisme dans la pratique du marxisme.

"L'erreur des théoriciens soviétiques et russes [...] a été d'élever au rang de principes absolus les grandes lois régissant la construction du socialisme, là où le gouvernement chinois a mis l'accent, avec raison, sur le rôle des traditions nationales", explique M. Burov.

Selon lui, le gouvernement chinois a tiré des enseignements des expériences passées en tenant compte de ses échanges positifs et négatifs avec l'Occident, ce qui lui a permis de renforcer son idéologie, sa politique et son système éducatif.

"En Chine, la pensée est libre, il y a de la créativité et des discussions. Une grande attention est accordée aux questions relatives à la culture, à l'idéologie et à l'éducation", souligne-t-il.

Il soutient les efforts de la Chine visant à construire un socialisme à caractéristiques chinoises ainsi que l'interprétation chinoise du marxisme, idéologie directrice du Parti communiste chinois (PCC).

Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, le marxisme a cessé d'être l'idéologie dominante en Russie et ce dogme ne bénéficie plus du soutien de l'Etat, relève M. Burov, faisant remarquer que seuls quelques groupes à Moscou et à Saint-Pétersbourg étudient le marxisme aujourd'hui, en l'absence d'un centre national de recherche dédié à cette pensée.

Dans la communauté des chercheurs russes étudiant le marxisme, bon nombre de dogmatistes ne contribuent pas à l'évolution de la pensée marxiste, car ils "se contentent de répéter les enseignements officiels de la philosophie marxiste", regrette-t-il.

Pour M. Burov, la Russie gagnerait à apprendre de la Chine dans ce domaine, à plus forte raison en ces temps où la Russie connaît un regain d'intérêt pour le marxisme.

"Les Russes connaissent l'économie chinoise et ses succès, mais ils en savent bien moins sur les évolutions accomplies dans le domaine des sciences sociales", fait-il observer.

M. Burov estime que la Russie devrait s'intéresser à l'interprétation chinoise du marxisme, tout en reconnaissant l'intérêt mutuel des deux pays à collaborer dans l'étude de cette doctrine.

"A présent, les instituts chinois veulent nous contacter, et nous sommes également intéressés par cette collaboration", précise-t-il.

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La Chine a contribué à faire évoluer la pensée marxiste (universitaire russe)

Publié le 2018-05-07 à 12:07 | french.xinhuanet.com

MOSCOU, 7 mai (Xinhua) -- La Chine offre un bon exemple de la mise en oeuvre de la pensée marxiste, car elle met à profit cette idéologie tout en maintenant sa culture et ses valeurs traditionnelles, a estimé dans un entretien accordé à Xinhua Vladilen Burov, professeur et directeur de recherche à l'Institut de philosophie de l'Académie russe des sciences

Selon lui, il est important d'abandonner tout dogmatisme dans la pratique du marxisme.

"L'erreur des théoriciens soviétiques et russes [...] a été d'élever au rang de principes absolus les grandes lois régissant la construction du socialisme, là où le gouvernement chinois a mis l'accent, avec raison, sur le rôle des traditions nationales", explique M. Burov.

Selon lui, le gouvernement chinois a tiré des enseignements des expériences passées en tenant compte de ses échanges positifs et négatifs avec l'Occident, ce qui lui a permis de renforcer son idéologie, sa politique et son système éducatif.

"En Chine, la pensée est libre, il y a de la créativité et des discussions. Une grande attention est accordée aux questions relatives à la culture, à l'idéologie et à l'éducation", souligne-t-il.

Il soutient les efforts de la Chine visant à construire un socialisme à caractéristiques chinoises ainsi que l'interprétation chinoise du marxisme, idéologie directrice du Parti communiste chinois (PCC).

Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, le marxisme a cessé d'être l'idéologie dominante en Russie et ce dogme ne bénéficie plus du soutien de l'Etat, relève M. Burov, faisant remarquer que seuls quelques groupes à Moscou et à Saint-Pétersbourg étudient le marxisme aujourd'hui, en l'absence d'un centre national de recherche dédié à cette pensée.

Dans la communauté des chercheurs russes étudiant le marxisme, bon nombre de dogmatistes ne contribuent pas à l'évolution de la pensée marxiste, car ils "se contentent de répéter les enseignements officiels de la philosophie marxiste", regrette-t-il.

Pour M. Burov, la Russie gagnerait à apprendre de la Chine dans ce domaine, à plus forte raison en ces temps où la Russie connaît un regain d'intérêt pour le marxisme.

"Les Russes connaissent l'économie chinoise et ses succès, mais ils en savent bien moins sur les évolutions accomplies dans le domaine des sciences sociales", fait-il observer.

M. Burov estime que la Russie devrait s'intéresser à l'interprétation chinoise du marxisme, tout en reconnaissant l'intérêt mutuel des deux pays à collaborer dans l'étude de cette doctrine.

"A présent, les instituts chinois veulent nous contacter, et nous sommes également intéressés par cette collaboration", précise-t-il.

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