BEIJING, 27 avril (Xinhua) -- La Maison de la paix du village de la trêve de Panmunjom a été le théâtre vendredi d'un sommet historique entre les dirigeants suprêmes des deux Corées avec pour but de cultiver la paix et de mettre fin aux douleurs que provoque la division de la péninsule.

Le monde entier avait les yeux tournés vers ce sommet pour guetter les espoirs de progrès, et les deux dirigeants ont confirmé, dans une déclaration commune publiée à l'issue de cette réunion, que leur objectif commun était une dénucléarisation complète, et qu'ils avaient convenu de poursuivre des discussions multilatérales pour transformer l'accord d'armistice en traité de paix.

Ces résultats ont démontré la volonté des deux parties d'ouvrir une nouvelle période de paix durable sur la péninsule coréenne.

Après les poignées de main et les sourires, il est temps désormais pour les deux Corées, toujours bloquées dans une trêve fragile 65 ans après la fin de la guerre de Corée, de prendre des mesures concrètes pour mettre en oeuvre l'accord passé entre le président sud-coréen Moon Jae-In et le dirigeant suprême de RPDC, Kim Jong Un.

La première étape sera de renforcer la confiance mutuelle, une mission vitale mais difficile après toutes ces décennies de défiance. Les événements récents dans la région et au-delà ont montré qu'un environnement favorable pour construire la confiance si nécessaire est en train de se mettre en place.

Quelques jours avant la réunion de ce vendredi, Pyongyang s'est engagé à cesser les essais nucléaires et les tests de missiles. Auparavant, Washington a envoyé à Pyongyang le directeur de la CIA et proche conseiller du président Donald Trump, Mike Pompeo, pour ouvrir la voie à une possible rencontre entre MM. Trump et Kim. Avant le voyage de M. Pompeo, M. Kim a effectué sa première voyage à Beijing, qui était aussi son premier déplacement hors du pays depuis son accession au titre de dirigeant suprême de RPDC.

Cette dynamiques devrait être maintenue lorsque les deux Corées et les autres parties concernées commenceront dans les prochains mois à travailler à la dénucléarisation de la péninsule et à la transistion de l'armistice à un traité de paix.

La Chine, acteur majeur dans le dossier de la péninsule coréenne, déploie depuis des décennies de grands efforts pour apporter une contribution décisive à la paix durable et à la stabilité de la région. "L'approche à double voie" de la Chine et ses propositions de "suspension contre suspension" se sont avérées un moyen efficace de produire les conditions essentielles pour une dénucléarisation de la péninsule.

"L'approche à double voie" consiste dans la proposition de rechercher la dénucléarisation de la péninsule en parallèle de la recherche d'un mécanisme de paix. La proposition de "suspension contre suspension" consiste pour la RPDC à suspendre ses activités nucléaires et de missile en échange d'une suspension des exercices militaires à grande échelle unissant les États-Unis et la Corée du Sud.

Washington pourrait commencer par suspendre ses exercices militaires avec ses alliés dans la région en contrepartie de la promesse de la RPDC de mettre fin à ses essais nucléaires et tests de missiles.

À terme, toutes les parties concernées devraient contribuer à mettre en place dans la région un mécanisme de sécurité commun, qui garantirait les intérêts de sécurité de tous.

Lorsque la trêve a été signée à Panmunjom en 1953, peu de gens se doutaient alors que les deux Corées resteraient techniquement en guerre pour plus de soixante ans.

Il est permis d'espérer que, Panmunjom, symbole de la tragédie qu'est la division du pays, pourra trouver une place dans les livres d'histoire en tant qu'icone de paix, et que le sommet de la Maison de la paix sera un "nouveau départ" menant à une paix permanente dans la péninsule coréenne.