PARIS, 26 avril (Xinhua) -- En espérant que sa visite d'Etat de trois jours aux Etats-Unis produise plus d'effets positifs (notamment son discours au Congrès américain), le président français Emmanuel Macron est rentré jeudi à Paris avec des différends importants conservés entre lui et son homologue amércain Donald Trump.

Sur le dossier du nucléaire iranien, le président français n'a pas réussi à persuader Donald Trump de ne pas se retirer de l'accord nucléaire iranien, alors que les deux parties ne sont parvenues qu'à un nouvel acord plus général qui inclut la Syrie.

"Ils se tiennent la main, ils s'embrassent. Trump serre Macron par l'épaule. Macron murmure à l'oreille du président américain. À défaut d'une proximité de vues, jamais un président français et l'hôte de la Maison Blanche n'avaient affiché une telle familiarité...Cette idylle aura-t-elle permis à Emmanuel Macron de persuader Donald Trump de ne pas déchirer l'accord nucléaire iranien, de maintenir les troupes américaines en Syrie ou d'éviter des barrières douanières aux Européens? Peu probable. L'imprévisible Trump, chantre de l''America First', n'a pas bougé, ou de façon marginale, sur ces dossiers prioritaires", a indiqué le journal français Le Figaro, jeudi dans son éditorial "La 'bromance', et après ?".

Le président français a également exposé au Congrès américain d'autres sujets sensibles comme le climat et les échanges commerciaux, qui l'opposent à Trump.

L'objectif est d'arriver à convaincre le Congrès - chargé d'élaborer, de discuter et de voter les lois - afin qu'il pèse dans la balance au moment du choix. Macron a ainsi expliqué aux parlementaires la nécessité de relever les défis du changement climatique.

"Je crois à un avenir meilleur pour nos enfants. C'est pourquoi nous devons leur offrir une planète que nous pourrons encore habiter dans 25 ans. Reconnaissons le il n'y a pas de planète B", a déclaré M. Macron tout en se disant sûr qu'un jour les Etats-Unis reviendront et rejoindront l'accord de Paris sur le climat.

Le président français a également dénoncé devant le Congrès la guerre commerciale, une allusion aux taxes douanières que Trump a décidé de mettre en vigueur, ainsi que le nationalisme.

"Il ne faut pas aller sur la voie de la déréglementation et du nationalisme. La guerre commerciale n'est pas la solution", a-t-il indiqué. Pour M. Macron choisir "l'isolationnisme, le repli, le nationalisme" n'empêchera pas le monde de continuer d'évoluer, et une guerre commerciale ne conduira à terme qu'à la destruction de l'emploi, la hausse des prix.

Ce plaidoyer d'Emmanuel Macron devant le Congrès aura-t-il des effets positifs pour la suite ? Le président français semble en être convaincu : "il y a eu des avancées réelles durant cette visite. Ce qu'on imprime dans ces moments-là, à l'égard de l'opinion publique, à l'égard de la classe politique, à l'égard des milieux d'affaires américains est essentiel parce que c'est ça qui paie dans le temps", a déclaré mercredi M. Macron en petit comité face à des journalistes, rapporte le site internet français Franceinfo.