NEW YORK (Nations unies), 25 avril (Xinhua) -- Une responsable de l'ONU a dressé un tableau particulièrement noir de la situation humanitaire en Syrie, et a demandé un accès complet de l'aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin dans le pays. "Après sept années d'un conflit qui continue à connaître escalade après escalade, les Syriens n'ont jamais autant été dans le besoin", a déclaré mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU Ursula Mueller, sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires.

Quelque 13,1 millions de personnes seraient ainsi dans le besoin, dont 5,6 millions dans une situation de besoin extrême, a-t-elle indiqué.

Bien que le Conseil de sécurité ait adopté en février la Résolution 2401, qui demande un cessez-le-feu en Syrie, les attaques contre les civils et les infrastructures civiles ont atteint certains de leurs plus hauts niveaux depuis le début du conflit, a-t-elle affirmé.

Au cours des trois premiers mois de l'année 2018, les Nations unies ont ainsi enregistré 72 attaques sur des installations médicales, contre 112 sur l'ensemble de l'année 2017, a souligné Mme Mueller.

Dans le même temps, la circulation de l'aide humanitaire à travers les lignes de front reste extrêmement limitée, avec le déploiement d'à peine cinq convois humanitaires depuis le début de l'année 2018, a-t-elle précisé.

Mme Mueller a appelé à des mesures fermes pour garantir que toutes les parties en présence respectent les lois de la guerre. "Les civils doivent être protégés, et des efforts constants doivent être faits pour s'assurer qu'ils soient épargnés, de même que les infrastructures dont ils ont besoin. Les attaques contre les hôpitaux, en particulier, doivent cesser. Les blessés et les malades doivent recevoir les traitements et les soins dont ils ont besoin", a-t-elle déclaré.

Elle a également demandé un accès sûr, libre et durable à toutes les personnes dans le besoin en Syrie.

Par ailleurs, lorsque des convois humanitaires sont déployés, le retrait de produits médicaux doit absolument cesser. "Il n'y a aucune raison pour que des articles sur lesquels les autorités ont donné leur accord soient retirés à la dernière minute. Il s'agit de produits critiques et vitaux, qui doivent être autorisés dans nos convois", a-t-elle ajouté.