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Pour son pétrole, le Niger va rouvrir son ambassade fermée depuis 35 ans à Yaoundé (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com   2018-04-21 00:07:48      

YAOUNDE, 20 avril (Xinhua) -- Le Niger se prépare à lancer cette année les travaux de construction d'un oléoduc prévu pour servir à évacuer vers le Cameroun en passant par le Tchad voisin du pétrole extrait à Agaden (Sud-Est), avec l'aide d'une compagnie chinoise, et a décidé de rouvrir, dans cette perspective, son ambassade à Yaoundé, après 35 ans de fermeture.

La décision n'est pas encore officielle. Simplement, un panneau installé au bord d'une route à Bastos, quartier résidentiel de la capitale camerounaise, qui abrite, à proximité des locaux du bureau local de la Banque mondiale, un bâtiment dédié aux services d'un consulat fonctionnel nigérien, attire l'attention de par l'indication qu'il dévoile : ambassade de la République du Niger.

C'est une étape importante dans l'évolution des relations bilatérales entre Niamey et Yaoundé, marquées par l'absence d'échange d'ambassadeurs depuis 1983, date de la fermeture par le Niger de son ambassade ouverte quelques années auparavant au Cameroun, où le président Paul Biya venait de succéder au pouvoir l'année précédente à Ahmadou Ahidjo, démissionnaire.

En cours de finalisation, le dossier comporte quelques préalables qui demandent à être remplis, parmi lesquels la nomination officielle d'un ambassadeur ou d'un chargé d'affaires, puis la présentation par celui-ci des lettres d'accréditation auprès des autorités du pays d'accueil, selon une source consulaire nigérienne.

Pour l'heure, cette phase capitale du processus n'est pas franchie. Selon Aymar Tangy Lengue, le chargé des relations publiques de la représentation diplomatique rencontré par Xinhua, "les questions techniques sont encore en train d'être réglées. De toute façon, l'ouverture d'une chancellerie fait toujours l'objet d'une publication officielle".

"C'est imminent", affirme toutefois le responsable consulaire, sur un ton mesuré, sans avancer un calendrier.

En attendant, Abdou Salifou, le consul désigné depuis 2014, et ses collaborateurs se chargent de procéder à la mise en place de la logistique relative à la réouverture de l'ambassade, tout en poursuivant leurs activités habituelles.

De tous les consulats implantés au Cameroun, celui-là jouit d'un statut exceptionnel. C'est le seul doté d'une compétence sur l'ensemble du territoire national du pays d'Afrique centrale, avec un bureau annexe installé à Douala, la métropole économique, renseigne Aymar Tangy Lengue. Un bureau annexe fonctionne à Douala, la métropole économique camerounaise.

La décision de réouverture de l'ambassade remonte à 2012. Elle a pris une dimension plus significative avec le projet d'oléoduc par lequel Mahamadou Issoufou, le chef de l'Etat nigérien, a choisi d'évacuer le pétrole produit dans son pays jusqu'au large des côtes camerounaises à Kribi (Sud), à l'exemple du Tchad, depuis quinze ans.

Le dirigeant nigérien avait à cet effet signé un accord avec son homologue camerounais Paul Biya, lors d'une visite officielle à Yaoundé en 2013.

Le projet, qui prévoit d'être concrétisé cette année, devra permettre au Niger d'accroître de manière significative, de 90.000 barils supplémentaires, sa production pétrolière actuelle établie à 20.000 barils par jour, selon les projections.

Pour le Cameroun, c'est une aubaine pour le trésor public qui attend d'engranger un certain apport en devises tirées du versement par le Niger de taxes découlant du passage de son brut, comme cela se fait avec le Tchad.

Pour l'heure, le Niger commercialise son or noir en l'acheminant par pipeline jusqu'à Zinder (Centre-Sud), où il est raffiné.

Les deux pays coopèrent également dans le domaine de la défense, en particulier en matière de lutte contre le terrorisme lié au Boko Haram, qui justifie l'opérationnalisation depuis 2015 de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition à laquelle le Nigeria et le Tchad participent aussi, sous l'égide de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT), leur organisation régionale commune.

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Pour son pétrole, le Niger va rouvrir son ambassade fermée depuis 35 ans à Yaoundé (REPORTAGE)

Publié le 2018-04-21 à 00:07 | french.xinhuanet.com

YAOUNDE, 20 avril (Xinhua) -- Le Niger se prépare à lancer cette année les travaux de construction d'un oléoduc prévu pour servir à évacuer vers le Cameroun en passant par le Tchad voisin du pétrole extrait à Agaden (Sud-Est), avec l'aide d'une compagnie chinoise, et a décidé de rouvrir, dans cette perspective, son ambassade à Yaoundé, après 35 ans de fermeture.

La décision n'est pas encore officielle. Simplement, un panneau installé au bord d'une route à Bastos, quartier résidentiel de la capitale camerounaise, qui abrite, à proximité des locaux du bureau local de la Banque mondiale, un bâtiment dédié aux services d'un consulat fonctionnel nigérien, attire l'attention de par l'indication qu'il dévoile : ambassade de la République du Niger.

C'est une étape importante dans l'évolution des relations bilatérales entre Niamey et Yaoundé, marquées par l'absence d'échange d'ambassadeurs depuis 1983, date de la fermeture par le Niger de son ambassade ouverte quelques années auparavant au Cameroun, où le président Paul Biya venait de succéder au pouvoir l'année précédente à Ahmadou Ahidjo, démissionnaire.

En cours de finalisation, le dossier comporte quelques préalables qui demandent à être remplis, parmi lesquels la nomination officielle d'un ambassadeur ou d'un chargé d'affaires, puis la présentation par celui-ci des lettres d'accréditation auprès des autorités du pays d'accueil, selon une source consulaire nigérienne.

Pour l'heure, cette phase capitale du processus n'est pas franchie. Selon Aymar Tangy Lengue, le chargé des relations publiques de la représentation diplomatique rencontré par Xinhua, "les questions techniques sont encore en train d'être réglées. De toute façon, l'ouverture d'une chancellerie fait toujours l'objet d'une publication officielle".

"C'est imminent", affirme toutefois le responsable consulaire, sur un ton mesuré, sans avancer un calendrier.

En attendant, Abdou Salifou, le consul désigné depuis 2014, et ses collaborateurs se chargent de procéder à la mise en place de la logistique relative à la réouverture de l'ambassade, tout en poursuivant leurs activités habituelles.

De tous les consulats implantés au Cameroun, celui-là jouit d'un statut exceptionnel. C'est le seul doté d'une compétence sur l'ensemble du territoire national du pays d'Afrique centrale, avec un bureau annexe installé à Douala, la métropole économique, renseigne Aymar Tangy Lengue. Un bureau annexe fonctionne à Douala, la métropole économique camerounaise.

La décision de réouverture de l'ambassade remonte à 2012. Elle a pris une dimension plus significative avec le projet d'oléoduc par lequel Mahamadou Issoufou, le chef de l'Etat nigérien, a choisi d'évacuer le pétrole produit dans son pays jusqu'au large des côtes camerounaises à Kribi (Sud), à l'exemple du Tchad, depuis quinze ans.

Le dirigeant nigérien avait à cet effet signé un accord avec son homologue camerounais Paul Biya, lors d'une visite officielle à Yaoundé en 2013.

Le projet, qui prévoit d'être concrétisé cette année, devra permettre au Niger d'accroître de manière significative, de 90.000 barils supplémentaires, sa production pétrolière actuelle établie à 20.000 barils par jour, selon les projections.

Pour le Cameroun, c'est une aubaine pour le trésor public qui attend d'engranger un certain apport en devises tirées du versement par le Niger de taxes découlant du passage de son brut, comme cela se fait avec le Tchad.

Pour l'heure, le Niger commercialise son or noir en l'acheminant par pipeline jusqu'à Zinder (Centre-Sud), où il est raffiné.

Les deux pays coopèrent également dans le domaine de la défense, en particulier en matière de lutte contre le terrorisme lié au Boko Haram, qui justifie l'opérationnalisation depuis 2015 de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition à laquelle le Nigeria et le Tchad participent aussi, sous l'égide de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT), leur organisation régionale commune.

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