NEW YORK (Nations Unies), 17 avril (Xinhua) -- L'ambassadeur de la Russie auprès des Nations Unies, Vassily Nebenzia, a qualifié mardi de "prématuré et inutile" le nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie distribué par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Le projet a circulé samedi parmi les 15 membres du Conseil et les négociations ont débuté lundi. Les représentants russes étaient présents lors de la première phase des négociations "simplement pour écouter" mais ont jugé que celles-ci étaient prématurées, a indiqué M. Nebenzia.

"Ils ont lancé un assaut contre la Syrie vendredi avant de proposer samedi une solution politique, vous ne trouvez pas ça ironique ?", a-t-il demandé en faisant référence à la frappe aérienne menée par les trois pays en Syrie.

L'ambassadeur français auprès des Nations Unies, François Delattre, a affirmé lundi que le nouveau projet de résolution serait exhaustif et couvrirait tant les problèmes politiques et humanitaires que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.

"L'objectif de cette résolution est clair : il doit permettre au Conseil de sécurité de reprendre une action collective afin de résoudre le problème des armes chimiques, protéger les civils et travailler à un règlement politique de la crise syrienne", a déclaré M. Delattre à la presse lundi.

L'ambassadeur russe a rétorqué mardi que des résolutions couvrant les problèmes politiques et humanitaires avaient déjà été adoptées par le Conseil de sécurité. Quant à l'utilisation d'armes chimiques, selon lui, un mécanisme d'enquête n'est plus nécessaire. "Ils (les trois pays) ont attribué la faute et ont déjà puni les coupables, pourquoi ont-ils encore besoin d'un mécanisme d'enquête ?", s'est-il interrogé.

Les membres du Conseil de sécurité tentent d'établir un nouveau mécanisme d'enquête sur les attaques chimiques en Syrie depuis que le dernier a été abandonné en novembre 2017, après que la Russie a posé son veto contre l'extension de son mandat.

La semaine dernière, le pays avait également posé son veto contre un projet de résolution américain dont l'objectif était justement d'établir un nouveau mécanisme d'enquête sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Un projet de résolution russe portant sur le même sujet n'a pas réussi à atteindre le seuil des neuf votes en faveur de son adoption.

En parallèle du projet de résolution français, les membres du Conseil de sécurité disposent également d'un projet suédois qui comprend une requête auprès du secrétaire général de l'ONU afin d'envoyer sans délai une mission de désarmement de haut niveau en Syrie, et ainsi régler une fois pour toutes tous les problèmes en cours concernant l'utilisation d'armes chimiques dans le pays. Cependant, les membres du Conseil n'ont pas étudié en profondeur le projet suédois.