ABIDJAN, 17 avril (Xinhua) -- Plus de 20 tonnes de noix de cajou en partance illégalement vers des pays limitrophes ont été saisies ce week-end par les forces de l'ordre dans plusieurs villes à la frontière nord de la Côte d'Ivoire, premier pays producteur de noix de cajou au monde.

Selon l'antenne régionale du Conseil du coton et de l'anacarde (CCA, organe public en charge de la filière) à Odienné (nord, 720 km d'Abidjan), ce sont au total 17 tonnes qui ont été saisies samedi à Goulia, deux tonnes à Tiéfizo et trois autres à Tienko, trois localités frontalières avec le Mali.

Le CCA a lancé récemment une vaste opération visant à freiner la fuite de la noix de cajou vers les pays limitrophes, un phénomène en recrudescence qui menace les exportations ivoiriennes. Le Conseil rappelle que le transport de produits doit se faire des zones de production vers les ports et les usines de transformation.

Lors de la campagne de commercialisation écoulée, "plus de 1.300 camions chargés n'avaient pas déchargé leurs cargaisons au port", selon le CCA.

De source officielle, la fuite de la production ivoirienne de noix de cajou a atteint un record de plus de 100.000 tonnes, ces quatre dernières années, avec pour destination, notamment le Ghana, le Mali et le Burkina Faso, en raison de prix plus rémunérateur et du coût du transport nettement moins cher dans ces pays.

La campagne 2018 de commercialisation de noix dr cajou s'est ouverte le 15 février sur l'ensemble du territoire national avec un prix plancher de 500 francs CFA (un dollar) le kilogramme de noix de cajou contre 440 FCFA le kilo précédemment pour une prévision de production de 750.000 tonnes.

En 2017, la Côte d'Ivoire a enregistré une production de 711.236 tonnes représentant "la moitié de la production de l'Afrique de l'Ouest et 22% de la production mondiale".

La production est exportée sous forme de noix brute vers l'Inde (95%) et le Vietnam (5%).

L'Etat ivoirien veut atteindre un million de tonnes d'ici à 2020 et relever le défi du faible niveau de transformation locale avec pour objectif "d'être pratiquement à 100% de transformation de la noix de cajou à l'horizon 2020".

Les quantités transformées localement ont évolué de 31.220 tonnes en 2013 (6,24% de la production) à 44.628 tonnes en 2017 (6,62% de la production) avec 29 unités de transformation pour une capacité théorique de 109.500 tonnes, soit environ 16% de la production nationale.

Le 6 avril, la Banque mondiale a approuvé un prêt de 200 millions de dollars pour un projet destiné à aider les autorités ivoiriennes à accroître la productivité et la qualité de la production et à favoriser le développement du secteur de la transformation de la noix de cajou en Côte d'Ivoire. Fin