Face à la grogne sociale, le président français monte au front médiatique (SYNTHESE)

Publié le 2018-04-16 à 21:40 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 16 avril (Xinhua) -- Au terme de la première année de son quinquennat, le président français Emmanuel Macron a répondu en direct, dimanche soir pendant près de trois heures, aux questions de deux journalistes chevronnés. Une contre-offensive médiatique pour le chef de l'Etat français, confronté à l'érosion de sa popularité et à la montée de la grogne sociale dans l'Hexagone sur fond de grève perlée des cheminots de la SNCF.

Emmanuel Macron est à nouveau monté au front médiatique. Après le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 jeudi, et à l'occasion du premier anniversaire de son arrivée à l'Elysée, le président français a répondu pendant près de trois heures aux questions de deux journalistes réputés pour leur pugnacité, Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, sur BFM-TV, RMC et Mediapart. Un exercice qu'il a qualifié d'"inédit" et qu'il s'est engagé à réitérer l'an prochain.

Lors de cette seconde interview télévisée, le chef de l'Etat a tout d'abord justifié la participation de la France, aux côtés de Washington et Londres, à l'intervention militaire en Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril, jugeant l'opération "réussie" et insistant sur le rôle que doit jouer Paris.

"La France n'a pas déclaré la guerre au régime de Bachar el-Assad. Nous avons œuvré pour que le droit international ne soit plus violé, ainsi que les résolutions de l'ONU", a-t-il argumenté.

"La France est le pays qui a été le plus actif sur le plan diplomatique et humanitaire ces derniers mois. Nous étions arrivés à un moment où cette frappe était indispensable pour donner de la crédibilité à notre communauté. Pour construire cette solution durable en Syrie, il faut discuter avec l'Iran, la Syrie, la Russie", a plaidé le président de la République, revendiquant sa "constance extrême" sur ce dossier.

Il a par ailleurs affirmé avoir "convaincu" les Etats-Unis "qu'il fallait rester dans la durée" en Syrie, ce que la Maison Blanche a démenti dans la nuit.

Concernant la montée de la grogne sociale dans l'Hexagone, le président a estimé qu'"il n'y a pas de coagulation des mécontentements". "J'entends les colères", a-t-il déclaré, assurant "comprendre" celle des cheminots qui ont lancé une grève perlée qui pourrait durer jusqu'à fin juin.

Emmanuel Macron a une nouvelle fois affirmé que la réforme de la SNCF serait conduite "jusqu'à son terme", et confirmé que l'Etat reprendrait progressivement une partie de la dette de l'entreprise publique, sans donner pour autant de chiffre.

Le chef de l'Etat a en revanche qualifié d'"illégitime" la colère des opposants à l'évacuation engagée par la force lundi dernier de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, évoquant le maintien de l'ordre républicain.

"Mon objectif reste de réconcilier et d'unir le pays, mais on ne l'unira pas par l'inaction, en cédant à la tyrannie de minorités qui se sont habituées à ce que l'on cède", a-t-il déclaré.

Au sujet du mouvement étudiant contre la loi pour l'orientation et la réussite des étudiants (ORE), Emmanuel Macron a soutenu les présidents d'université qui demandent l'intervention des forces de l'ordre. "Dans toutes les universités où il y a des amphis paralysés et des violences inadmissibles, les étudiants sont souvent minoritaires", a-t-il estimé.

Le président a d'autre part justifié sa politique fiscale et annoncé des mesures prochaines sur le financement des hôpitaux et de la dépendance des personnes âgées. Il a évoqué des situations "insoutenables", notamment dans les services d'urgence, et affirmé qu'il n'y aurait "pas d'économies sur l'hôpital dans ce quinquennat".

Emmanuel Macron s'est également exprimé sur la place de l'islam dans la République française. Concernant le voile, il a déclaré qu'il "insécurisait", car il n'était "pas conforme à la civilité qu'il y a dans notre pays, au rapport qu'il y a entre les hommes et les femmes". "Nous sommes attachés à cette égalité qu'il y a entre l'homme et la femme, nous ne comprenons pas qu'il y ait cette différence, cette distance, cette séparation", a-t-il poursuivi avant d'affirmer: "c'est ça qui vient bousculer notre philosophie profonde."

En matière de lutte contre la radicalisation, le président Macron a estimé que "nous avons aujourd'hui des femmes et des hommes qui, au nom de l'islam, proposent de sortir de la République. La seule manière d'y répondre, c'est d'interdire leur activité et de remettre de la République. D'avoir un meilleur contrôle des écoles lorsqu'elles ne sont pas conformes aux valeurs de la République et de la laïcité".

Au sujet de la loi controversée sur l'asile et l'immigration en cours d'examen à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a déclaré qu'il y a des "discussions légitimes" et un "débat démocratique", y compris au sein de la majorité.

Interrogé sur la critique d'une "duplicité", formulée dans son dernier livre "Les leçons du pouvoir" par l'ancien président François Hollande, Emmanuel Macron a répondu qu'il s'agissait d'un "malentendu". "Je ne considère pas qu'être ministre, c'est être un obligé", a-t-il répliqué.

french.xinhuanet.com

Face à la grogne sociale, le président français monte au front médiatique (SYNTHESE)

Publié le 2018-04-16 à 21:40 | french.xinhuanet.com

PARIS, 16 avril (Xinhua) -- Au terme de la première année de son quinquennat, le président français Emmanuel Macron a répondu en direct, dimanche soir pendant près de trois heures, aux questions de deux journalistes chevronnés. Une contre-offensive médiatique pour le chef de l'Etat français, confronté à l'érosion de sa popularité et à la montée de la grogne sociale dans l'Hexagone sur fond de grève perlée des cheminots de la SNCF.

Emmanuel Macron est à nouveau monté au front médiatique. Après le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 jeudi, et à l'occasion du premier anniversaire de son arrivée à l'Elysée, le président français a répondu pendant près de trois heures aux questions de deux journalistes réputés pour leur pugnacité, Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, sur BFM-TV, RMC et Mediapart. Un exercice qu'il a qualifié d'"inédit" et qu'il s'est engagé à réitérer l'an prochain.

Lors de cette seconde interview télévisée, le chef de l'Etat a tout d'abord justifié la participation de la France, aux côtés de Washington et Londres, à l'intervention militaire en Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril, jugeant l'opération "réussie" et insistant sur le rôle que doit jouer Paris.

"La France n'a pas déclaré la guerre au régime de Bachar el-Assad. Nous avons œuvré pour que le droit international ne soit plus violé, ainsi que les résolutions de l'ONU", a-t-il argumenté.

"La France est le pays qui a été le plus actif sur le plan diplomatique et humanitaire ces derniers mois. Nous étions arrivés à un moment où cette frappe était indispensable pour donner de la crédibilité à notre communauté. Pour construire cette solution durable en Syrie, il faut discuter avec l'Iran, la Syrie, la Russie", a plaidé le président de la République, revendiquant sa "constance extrême" sur ce dossier.

Il a par ailleurs affirmé avoir "convaincu" les Etats-Unis "qu'il fallait rester dans la durée" en Syrie, ce que la Maison Blanche a démenti dans la nuit.

Concernant la montée de la grogne sociale dans l'Hexagone, le président a estimé qu'"il n'y a pas de coagulation des mécontentements". "J'entends les colères", a-t-il déclaré, assurant "comprendre" celle des cheminots qui ont lancé une grève perlée qui pourrait durer jusqu'à fin juin.

Emmanuel Macron a une nouvelle fois affirmé que la réforme de la SNCF serait conduite "jusqu'à son terme", et confirmé que l'Etat reprendrait progressivement une partie de la dette de l'entreprise publique, sans donner pour autant de chiffre.

Le chef de l'Etat a en revanche qualifié d'"illégitime" la colère des opposants à l'évacuation engagée par la force lundi dernier de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, évoquant le maintien de l'ordre républicain.

"Mon objectif reste de réconcilier et d'unir le pays, mais on ne l'unira pas par l'inaction, en cédant à la tyrannie de minorités qui se sont habituées à ce que l'on cède", a-t-il déclaré.

Au sujet du mouvement étudiant contre la loi pour l'orientation et la réussite des étudiants (ORE), Emmanuel Macron a soutenu les présidents d'université qui demandent l'intervention des forces de l'ordre. "Dans toutes les universités où il y a des amphis paralysés et des violences inadmissibles, les étudiants sont souvent minoritaires", a-t-il estimé.

Le président a d'autre part justifié sa politique fiscale et annoncé des mesures prochaines sur le financement des hôpitaux et de la dépendance des personnes âgées. Il a évoqué des situations "insoutenables", notamment dans les services d'urgence, et affirmé qu'il n'y aurait "pas d'économies sur l'hôpital dans ce quinquennat".

Emmanuel Macron s'est également exprimé sur la place de l'islam dans la République française. Concernant le voile, il a déclaré qu'il "insécurisait", car il n'était "pas conforme à la civilité qu'il y a dans notre pays, au rapport qu'il y a entre les hommes et les femmes". "Nous sommes attachés à cette égalité qu'il y a entre l'homme et la femme, nous ne comprenons pas qu'il y ait cette différence, cette distance, cette séparation", a-t-il poursuivi avant d'affirmer: "c'est ça qui vient bousculer notre philosophie profonde."

En matière de lutte contre la radicalisation, le président Macron a estimé que "nous avons aujourd'hui des femmes et des hommes qui, au nom de l'islam, proposent de sortir de la République. La seule manière d'y répondre, c'est d'interdire leur activité et de remettre de la République. D'avoir un meilleur contrôle des écoles lorsqu'elles ne sont pas conformes aux valeurs de la République et de la laïcité".

Au sujet de la loi controversée sur l'asile et l'immigration en cours d'examen à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a déclaré qu'il y a des "discussions légitimes" et un "débat démocratique", y compris au sein de la majorité.

Interrogé sur la critique d'une "duplicité", formulée dans son dernier livre "Les leçons du pouvoir" par l'ancien président François Hollande, Emmanuel Macron a répondu qu'il s'agissait d'un "malentendu". "Je ne considère pas qu'être ministre, c'est être un obligé", a-t-il répliqué.

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