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Injustifiée, la frappe contre Damas risque de carburer l'extrémisme dans la région et retarder toute issue politique (ANALYSE)

French.xinhuanet.com   2018-04-16 05:20:37      

TUNIS, 15 avril (Xinhua) -- Les récentes frappes injstifiées lancées par les Américaines, appuyées par les forces françaises et britanniques, contre des installations en Syrie, carbureraient l'extrémisme dans la région et retarderait toute issue politique de la crise syrienne, selon des observateurs tunisiens.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé samedi une attaque de missiles sur la Syrie. Ils ont affirmé que ces frappes constituaient une réponse à une attaque chimique par l'armée syrienne contre les rebelles à Douma. Le gouvernement syrien a cependant catégoriquement démenti ces allégations.

Pour Essia Atrous, rédacteur en chef du desk mondial au journal d'expression arabe tunisien Assabah (Le Matin), les attaques américaines contre la Syrie n'étaient pas une surprise.

"Le président Donald Trump n'a fait qu'exécuter ses menaces", note Mme Atrous, ajoutant qu'il s'agit d'une "démonstration de force qui risque d'alimenter la violence et le terrorisme dans la région", et également "des frappes sans preuves mais aussi sans l'aval de l'ONU pour ainsi s'interroger sur l'utilité du droit et de la justice international".

"C'est une décision illégale d'autant plus qu'une agression qui émane d'un système international basé sur le mensonge et le banditisme pouvant coûter cher pour la paix dans le monde", indique-t-elle.

Nizar Makni, expert-analyste tunisien spécialisé dans les affaires africaines et de la région Moyen-Orient et Nord Afrique, pense que cette frappe en Syrie est plutôt une réaction directe suite à la maîtrise par les forces gouvernementales de Bachar Al-Assad de la totalité de la Ghouta, qui constitue le front principal pour toutes les tentatives de renverser le gouvernement au pouvoir dans les profondeurs de la capitale Damas.

Dans une interview à Xinhua, M. Makni dit que cette frappe vient illustrer une manœuvre tactique contre l'épicentre de l'alliance triangulaire Syrie-Russie-Iran qui réussit à refouler les groupes armés rebelles qui combattent au nom de l'opposition.

"Cette frappe a été menée sans preuves à l'appui concernant l'usage par les forces officielles d'armes chimiques à Douma voire même avant l'arrivée de spécialistes d'investigation. Admettant l'absence d'autorisation par le Conseil de sécurité, pareille frappe n'est autre qu'une violation de la souveraineté d'un Etat membre dans ce conseil onusien", dit il.

Selon les deux experts tunisiens, plusieurs messages peuvent être générés par cette frappe militaire occidentale non-autorisée en Syrie.

"Les Etats-Unis ainsi que leurs alliés, la France et la Grande-Bretagne, ont émis des messages bien clairs dont le premier directement envers M. Al-Assad pour ainsi lui dire que la voie militaire est impasse pour en finir avec le conflit et pour se faire, il doit impérativement passer par la table de négociation", commente Nizar Makni.

L'Occident pousse farouchement la Russie à influencer son allié syrien pour s'appliquer au processus politique imposé par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, selon M. Makni.

Dans ce sens, Mme Atrous juge qu'une telle attaque ne peut que retarder toute solution politique.

"C'est toute la région et les populations de cette région qui subissent des répercussions de pareilles intervention militaire", assure-t-elle, espérant que le nouvel ordre mondial a besoin d'un équilibre de paix et d'une ferme volonté politique, au contraire de l'administration Trump qui continue à alimenter la frustration et les inégalités".

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Injustifiée, la frappe contre Damas risque de carburer l'extrémisme dans la région et retarder toute issue politique (ANALYSE)

Publié le 2018-04-16 à 05:20 | french.xinhuanet.com

TUNIS, 15 avril (Xinhua) -- Les récentes frappes injstifiées lancées par les Américaines, appuyées par les forces françaises et britanniques, contre des installations en Syrie, carbureraient l'extrémisme dans la région et retarderait toute issue politique de la crise syrienne, selon des observateurs tunisiens.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé samedi une attaque de missiles sur la Syrie. Ils ont affirmé que ces frappes constituaient une réponse à une attaque chimique par l'armée syrienne contre les rebelles à Douma. Le gouvernement syrien a cependant catégoriquement démenti ces allégations.

Pour Essia Atrous, rédacteur en chef du desk mondial au journal d'expression arabe tunisien Assabah (Le Matin), les attaques américaines contre la Syrie n'étaient pas une surprise.

"Le président Donald Trump n'a fait qu'exécuter ses menaces", note Mme Atrous, ajoutant qu'il s'agit d'une "démonstration de force qui risque d'alimenter la violence et le terrorisme dans la région", et également "des frappes sans preuves mais aussi sans l'aval de l'ONU pour ainsi s'interroger sur l'utilité du droit et de la justice international".

"C'est une décision illégale d'autant plus qu'une agression qui émane d'un système international basé sur le mensonge et le banditisme pouvant coûter cher pour la paix dans le monde", indique-t-elle.

Nizar Makni, expert-analyste tunisien spécialisé dans les affaires africaines et de la région Moyen-Orient et Nord Afrique, pense que cette frappe en Syrie est plutôt une réaction directe suite à la maîtrise par les forces gouvernementales de Bachar Al-Assad de la totalité de la Ghouta, qui constitue le front principal pour toutes les tentatives de renverser le gouvernement au pouvoir dans les profondeurs de la capitale Damas.

Dans une interview à Xinhua, M. Makni dit que cette frappe vient illustrer une manœuvre tactique contre l'épicentre de l'alliance triangulaire Syrie-Russie-Iran qui réussit à refouler les groupes armés rebelles qui combattent au nom de l'opposition.

"Cette frappe a été menée sans preuves à l'appui concernant l'usage par les forces officielles d'armes chimiques à Douma voire même avant l'arrivée de spécialistes d'investigation. Admettant l'absence d'autorisation par le Conseil de sécurité, pareille frappe n'est autre qu'une violation de la souveraineté d'un Etat membre dans ce conseil onusien", dit il.

Selon les deux experts tunisiens, plusieurs messages peuvent être générés par cette frappe militaire occidentale non-autorisée en Syrie.

"Les Etats-Unis ainsi que leurs alliés, la France et la Grande-Bretagne, ont émis des messages bien clairs dont le premier directement envers M. Al-Assad pour ainsi lui dire que la voie militaire est impasse pour en finir avec le conflit et pour se faire, il doit impérativement passer par la table de négociation", commente Nizar Makni.

L'Occident pousse farouchement la Russie à influencer son allié syrien pour s'appliquer au processus politique imposé par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, selon M. Makni.

Dans ce sens, Mme Atrous juge qu'une telle attaque ne peut que retarder toute solution politique.

"C'est toute la région et les populations de cette région qui subissent des répercussions de pareilles intervention militaire", assure-t-elle, espérant que le nouvel ordre mondial a besoin d'un équilibre de paix et d'une ferme volonté politique, au contraire de l'administration Trump qui continue à alimenter la frustration et les inégalités".

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