WASHINGTON, 14 avril (Xinhua) -- Le Pentagone a assuré samedi que toutes les cibles visées par les frappes occidentales en Syrie ont été touchées, tout en notant qu'il "en reste d'autres" en matière de production d'armes chimiques.

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené des frappes conjointes samedi avant l'aube en Syrie en réaction à une attaque présumée au gaz de chlore le 7 avril à Douma, alors le dernier bastion rebelle dans la région de la Ghouta orientale à l'est de Damas.

Lors d'une conférence de presse, la porte-parole du ministère américain de la Défense, Dana White, a indiqué que toutes les frappes aériennes avaient été menées avec succès.

Le général Kenneth McKenzie, un responsable de l'état-major, a précisé que les trois pays avaient tiré 105 missiles et que tous les appareils étaient rentrés sans encombre sur leur base après la mission. Il a ajouté que ces missiles avaient été tirés depuis des plateformes navales et aériennes en mer Rouge, dans le nord du golfe Persique et en Méditerranée orientale.

Le ministère syrien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle SANA, a condamné ces bombardements, jugeant qu'ils violaient le droit international et la Charte des Nations Unies. Il a précisé que ces frappes sur un centre de recherche scientifique à Damas, ainsi qu'une base militaire dans la province d'Homs, "montrent à nouveau le mépris de ces pays pour la légitimité internationale".

Le général McKenzie a indiqué par ailleurs qu'aucun des appareils ou missiles occidentaux n'ont été pris à partie avec succès par la défense anti-aérienne syrienne et que rien ne montre que des systèmes de défense aérienne russes ont été employés. Selon lui, il n'y a pas eu de victimes civiles.

Interrogée sur le fait de savoir pourquoi ces frappes ont eu lieu avant que l'enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sur les responsabilités de l'attaque de Douma ne soit conclue, Mme White a indiqué que les Etats-Unis "continuent d'évaluer et de recevoir des détails". "Il y a beaucoup d'informations et je ne souhaite pas en parler", a-t-elle dit en disant que son pays était très confiant quant aux informations dont il dispose.

A propos des capacités présumées de la Syrie en matière d'armes chimiques, le général McKenzie a par ailleurs jugé qu'il "en reste d'autres". "Je dirais qu'il existe toujours des éléments résiduels du programme syrien. Je pense que nous en avons détruit l'essentiel avec nos frappes de la nuit dernière", a-t-il dit.

L'utilisation présumée d'armes chimiques, que Damas dément, n'a pas été confirmée indépendamment pour l'heure. Une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU, convoquée samedi par la Russie, n'a pas débouché sur une résolution condamnant ces frappes.