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Washington, Londres et Paris lancent des raids aériens contre la Syrie sous un prétexte douteux (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-04-14 à 21:00

WASHINGTON, 14 avril (Xinhua) -- Alors que le président américain Donald Trump a déclaré vendredi qu'il avait ordonné des frappes de précision sur des installations militaires syriennes en coopération avec le Royaume-Uni et la France, la légitimité de cette action est discutable.

Les gouvernements des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont affirmé que ces opérations militaires pourraient empêcher l'utilisation future d'armes chimiques, faisant référence à une telle attaque présumée le 7 avril à Douma, faubourg contrôlé par les rebelles au nord-est de Damas.

Alors que Washington et ses alliés accusent l'armée du président syrien Bachar al-Assad d'en être à l'origine, aucune preuve n'étaye jusqu'à présent ce soupçon. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui sera chargée de l'enquête, doit commencer à travailler samedi.

UNE ANNONCE SOUDAINE

Lors d'un discours télévisé vendredi soir, le président Trump a déclaré qu'il avait ordonné aux forces armées américaines d'attaquer des cibles liées aux capacités en armes chimiques de la Syrie.

"L'objectif de notre actions ce soir est de fortement dissuader la production, la propagation et l'utilisation des armes chimiques", a-t-il déclaré, ajoutant que "l'établissement de cette dissuasion était vital pour la sécurité nationale des Etats-Unis".

Lors d'un point-presse au Pentagone, le chef d'état-major interarmées Joseph Dunford a indiqué que les cibles étaient spécifiquement liées aux programmes d'armes chimiques de la Syrie.

La première cible était une infrastructure militaire pour la recherche et le développement de technologies de guerre chimiques et biologiques, la deuxième était considérée comme le principal site de stockage des équipements en gaz sarin, et la troisième, proche de la deuxième, abritait un stock d'armes chimiques et un important poste de commandement, a développé M. Dunford.

Le ministre américain de la Défense, James Mattis, a annoncé lors du point-presse que "pour l'instant, il s'agissait d'une opération ponctuelle". Cependant, il n'a pas exclu d'autres attaques.

LA SYRIE RIPOSTE, LA RUSSIE MET EN GARDE

Selon la chaîne d'Etat syriennes, les forces de Damas ont utilisé leurs armes anti-aériennes pour riposter aux raids en détruisant 13 missiles.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé samedi les attaques aériennes, affirmant qu'elles allaient à l'encontre du droit international et de la Charte des Nations Unies, toujours selon l'agence d'Etat syrienne.

L'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, a assuré vendredi que les frappes américaines en Syrie "ne resteraient pas sans conséquences".

"Nos pires inquiétudes se sont concrétisées", a déclaré M. Antonov dans un communiqué. "Nos avertissements n'ont pas été entendus".

Les Etats-Unis ont violé toutes les règles internationales, a commenté Alexandre Chérine, premier vice-président de la Commission de la défense de la Douma d'Etat de Russie, ajoutant que Moscou considérait les raids aériens comme un acte d'agression.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a écrit sur Facebook que les Etats-Unis et leur alliés avaient frappé la Syrie au moment où le pays avait une chance d'entrevoir un avenir pacifique.

Vendredi, le représentant permanent de la Chine à l'ONU, Ma Zhaoxu, a appelé toutes les parties prenantes au calme et à la retenue.

UNE POLITIQUE DOUTEUSE

Des experts du Moyen-Orient affirment que l'attaque révèle l'absence de politique de M. Tump pour le Moyen-Orient.

"Bien que ces représailles puissent brièvement soulager la culpabilité occidentale sur la tragédie syrienne et améliorer l'image de M. Trump, elles ne peuvent remplacer une véritable politique", a estimé Roula Khalaf, rédactrice en chef adjointe de Financial Times et experte des questions relatives au Moyen-Orient.

"M. Assad n'avait aucune intention de négocier sa propre fin. Pas tant que ses alliés Russes et Iraniens le soutiennent sur le terrain et au sein du Conseil de sécurité. Il est donc voué à rester", a déclaré à la chaîne CNN Rania Abouzeid, qui a écrit le livre "Pas de retour en arrière : vie, perte et espoir dans une Syrie en guerre".

"Dans l'immédiat, les problèmes qui façonnent depuis longtemps les intérêts américains au Moyen-Orient vont se poursuivre, mais personne ne semble vouloir défendre ces derniers -- et encore moins le président des Etats-Unis, qui a fait de la région l'antichambre de ses calculs politiques domestiques", a analysé Steven Cook, chercheur émérite en études sur le Moyen-Orient et l'Afrique au Conseil des relations extérieures.

"Pas étonnant que personne ne se soucie plus des paroles ou des actes de Washington", a-t-il ajouté.

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