Intervention de Macron : l'opposition dénonce le décalage avec la vie concrète des français (SYNTHESE)

Publié le 2018-04-13 à 18:00 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 13 avril (Xinhua) -- La première sortie médiatique du président français Emmanuel Macron jeudi sur ses réformes controversées n'a pas convaincu ses opposants. Les Républicains (LR), le Front national (FN), la France insoumise (FI), le Parti communiste français (PCF) ou encore le Parti socialiste (PS) critiquent le ton "professoral et condescendant" et le décalage qu'il y a entre son discours et la réalité que vivent les Français.

Pour la présidente du FN Marine Le Pen, l'exercice auquel s'est livré Emmanuel Macron a consisté à venir "refaire la liste des bénéficiaires et des victimes de sa politique : les retraités, les étudiants, les ruraux (à qui il explique) qu'on les remercie d'accepter de s'appauvrir au bénéfice des gagnants de sa politique : les multinationales, l'UE et l'immigration", a-t-elle dénoncé sur BFMTV.

Le problème des politique de M. Macron, ajoute Mme Le Pen, "c'est qu'il y a ceux qui doivent se sacrifier, qui sont les plus modestes, et il y a ceux qui voient leur situation s'améliorer de manière spectaculaire, qui sont ceux qui ne paient plus d'ISF et qui bénéficient de la 'flat tax' à 30% sur leurs revenus financiers".

La porte-parole LR Laurence Sailliet a choisi le même angle d'attaque, en dénonçant les privilèges octroyés aux riches au détriment des plus pauvres. "Oser remercier les retraités qui ont une pension de 1.000 euros par mois de faire un effort en leur retirant 400 euros par an, c'est indécent", a indiqué sur France Info Mme Sailliet. Il s'agit là d'une forme d'injustice qui est "incompréhensible et inexcusable", a-t-elle souligné tout en rappelant que "44% des mesures fiscales prises par le gouvernement avaient profité aux 4% les plus riches".

Le nouveau patron du Parti socialiste Olivier Faure s'attaque à la méthode qui consiste selon lui à faire le contraire de ce que l'on dit. "Il dit qu'il veut libérer, protéger et unir mais sa politique c'est libéraliser, précariser et diviser. Il parle beaucoup, n'entend pas beaucoup et fait ce qu'il veut. Le président est enfermé dans ses certitudes et a expliqué pendant une heure qu'il ne changerait rien", a regretté M. Faure sur BFMTV.

Dans un communiqué, le PCF a critiqué le ton "professoral et condescendant" du président Macron vis-à-vis des français. "Il ne voit ni n'entend rien des mouvements sociaux en cours, ni des cheminot-e-s, ni des étudiant-es, ni des personnels hospitaliers, ni des retraité-es, ni des salarié-es de la fonction publique", indique le communiqué. La preuve d'après le PCF qu'Emmanuel Macron "est bien le président des riches et persiste dans son analyse de la société qui se divise entre les premiers de cordée et les autres".

Le mouvement de Benoît Hamon, Génération.s, dénonce également dans un communiqué "l'arrogance de son exercice du pouvoir et sa condescendance" envers les plus fragiles. "Le président de la République dit merci aux retraités à qui il impose une baisse sans précédent de leur pouvoir d'achat. Cette déconnexion avec le monde réel, avec la vie concrète des Français est devenue, chez Monsieur Macron, une méthode de gouvernement", lit-on dans le communiqué.

Dans une vidéo, le président de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon réagit aux propos du président, notamment ceux concernant les étudiants. "Si vous voulez que les gens réussissent plus vite et mieux, permettez aux étudiants d'entrer dans la faculté de leur choix, d'avoir la motivation du choix de leur études au lieu de les barrer à la porte comme vous êtes en train de le faire", a-t-il dit, faisant allusion à la réforme relative à l'entrée à l'université.

Autre réaction inattendue, celle de l'ancien président François Hollande. Invité de France 5 dans le cadre de la promotion de son nouveau livre intitulé "Les leçons du pouvoir", M. Hollande s'inquiète notamment de la suppression de l'ISF et de la précarité des salariés.

"Est-ce que supprimer l'impôt sur la fortune, sur les patrimoines mobiliers, les actions, en particuliers les titres financiers, va aller directement vers l'économie ? Qui peut le démontrer ? C'est impossible", a-t-il indiqué. Au sujet des remerciements de M. Macron envers les retraités pour leur contribution à travers la hausse de la CSG, M. Hollande s'interroge : "Qui le remercie aujourd'hui au sens fiscal ? Ce sont les plus grandes fortunes qui peuvent dire merci à Emmanuel Macron".

A propos des réformes concernant le travail, l'ancien président de la République estime que chaque fois que de la souplesse doit être donnée aux employeurs, il faut aussi qu'il y ait de la sécurité pour les salariés. Or, il y a eu des avancées pour les employeurs et pas d'avancée pour les salariés, a-t-il affirmé.

Dans son intervention de jeudi sur TF1, le président français a déclaré qu'il irait jusqu'au bout concernant la réforme de la SNCF, "condition pour avoir un grand service public dans notre pays". Le chef de l'Etat a remercié les retraités - en colère contre la hausse de la CSG - pour leur contribution à l'effort de redressement du pays.

Quant au mouvement de contestation dans les facultés et à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le président estime que c'est l'œuvre de "professionnels du désordre". "Il n'y a pas que des étudiants, mais des agitateurs professionnels. Ils feraient mieux de réviser, il n'y aura pas d'examen en chocolat", a dit M. Macron s'adressant aux étudiants.

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Intervention de Macron : l'opposition dénonce le décalage avec la vie concrète des français (SYNTHESE)

Publié le 2018-04-13 à 18:00 | french.xinhuanet.com

PARIS, 13 avril (Xinhua) -- La première sortie médiatique du président français Emmanuel Macron jeudi sur ses réformes controversées n'a pas convaincu ses opposants. Les Républicains (LR), le Front national (FN), la France insoumise (FI), le Parti communiste français (PCF) ou encore le Parti socialiste (PS) critiquent le ton "professoral et condescendant" et le décalage qu'il y a entre son discours et la réalité que vivent les Français.

Pour la présidente du FN Marine Le Pen, l'exercice auquel s'est livré Emmanuel Macron a consisté à venir "refaire la liste des bénéficiaires et des victimes de sa politique : les retraités, les étudiants, les ruraux (à qui il explique) qu'on les remercie d'accepter de s'appauvrir au bénéfice des gagnants de sa politique : les multinationales, l'UE et l'immigration", a-t-elle dénoncé sur BFMTV.

Le problème des politique de M. Macron, ajoute Mme Le Pen, "c'est qu'il y a ceux qui doivent se sacrifier, qui sont les plus modestes, et il y a ceux qui voient leur situation s'améliorer de manière spectaculaire, qui sont ceux qui ne paient plus d'ISF et qui bénéficient de la 'flat tax' à 30% sur leurs revenus financiers".

La porte-parole LR Laurence Sailliet a choisi le même angle d'attaque, en dénonçant les privilèges octroyés aux riches au détriment des plus pauvres. "Oser remercier les retraités qui ont une pension de 1.000 euros par mois de faire un effort en leur retirant 400 euros par an, c'est indécent", a indiqué sur France Info Mme Sailliet. Il s'agit là d'une forme d'injustice qui est "incompréhensible et inexcusable", a-t-elle souligné tout en rappelant que "44% des mesures fiscales prises par le gouvernement avaient profité aux 4% les plus riches".

Le nouveau patron du Parti socialiste Olivier Faure s'attaque à la méthode qui consiste selon lui à faire le contraire de ce que l'on dit. "Il dit qu'il veut libérer, protéger et unir mais sa politique c'est libéraliser, précariser et diviser. Il parle beaucoup, n'entend pas beaucoup et fait ce qu'il veut. Le président est enfermé dans ses certitudes et a expliqué pendant une heure qu'il ne changerait rien", a regretté M. Faure sur BFMTV.

Dans un communiqué, le PCF a critiqué le ton "professoral et condescendant" du président Macron vis-à-vis des français. "Il ne voit ni n'entend rien des mouvements sociaux en cours, ni des cheminot-e-s, ni des étudiant-es, ni des personnels hospitaliers, ni des retraité-es, ni des salarié-es de la fonction publique", indique le communiqué. La preuve d'après le PCF qu'Emmanuel Macron "est bien le président des riches et persiste dans son analyse de la société qui se divise entre les premiers de cordée et les autres".

Le mouvement de Benoît Hamon, Génération.s, dénonce également dans un communiqué "l'arrogance de son exercice du pouvoir et sa condescendance" envers les plus fragiles. "Le président de la République dit merci aux retraités à qui il impose une baisse sans précédent de leur pouvoir d'achat. Cette déconnexion avec le monde réel, avec la vie concrète des Français est devenue, chez Monsieur Macron, une méthode de gouvernement", lit-on dans le communiqué.

Dans une vidéo, le président de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon réagit aux propos du président, notamment ceux concernant les étudiants. "Si vous voulez que les gens réussissent plus vite et mieux, permettez aux étudiants d'entrer dans la faculté de leur choix, d'avoir la motivation du choix de leur études au lieu de les barrer à la porte comme vous êtes en train de le faire", a-t-il dit, faisant allusion à la réforme relative à l'entrée à l'université.

Autre réaction inattendue, celle de l'ancien président François Hollande. Invité de France 5 dans le cadre de la promotion de son nouveau livre intitulé "Les leçons du pouvoir", M. Hollande s'inquiète notamment de la suppression de l'ISF et de la précarité des salariés.

"Est-ce que supprimer l'impôt sur la fortune, sur les patrimoines mobiliers, les actions, en particuliers les titres financiers, va aller directement vers l'économie ? Qui peut le démontrer ? C'est impossible", a-t-il indiqué. Au sujet des remerciements de M. Macron envers les retraités pour leur contribution à travers la hausse de la CSG, M. Hollande s'interroge : "Qui le remercie aujourd'hui au sens fiscal ? Ce sont les plus grandes fortunes qui peuvent dire merci à Emmanuel Macron".

A propos des réformes concernant le travail, l'ancien président de la République estime que chaque fois que de la souplesse doit être donnée aux employeurs, il faut aussi qu'il y ait de la sécurité pour les salariés. Or, il y a eu des avancées pour les employeurs et pas d'avancée pour les salariés, a-t-il affirmé.

Dans son intervention de jeudi sur TF1, le président français a déclaré qu'il irait jusqu'au bout concernant la réforme de la SNCF, "condition pour avoir un grand service public dans notre pays". Le chef de l'Etat a remercié les retraités - en colère contre la hausse de la CSG - pour leur contribution à l'effort de redressement du pays.

Quant au mouvement de contestation dans les facultés et à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le président estime que c'est l'œuvre de "professionnels du désordre". "Il n'y a pas que des étudiants, mais des agitateurs professionnels. Ils feraient mieux de réviser, il n'y aura pas d'examen en chocolat", a dit M. Macron s'adressant aux étudiants.

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