Le prince héritier d'Arabie saoudite à Paris sur fond de montée des tensions au Moyen-Orient (PAPIER GENERAL)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2018-04-09 à 23:20

PARIS, 9 avril (Xinhua) - Après avoir dîné dimanche soir au Louvre avec le président français Emmanuel Macron, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a enchaîné lundi les rencontres officielles pour une visite de trois jours en France.

Dans un contexte très tendu au Moyen-Orient, cette visite du futur souverain et actuel homme fort du royaume saoudien qui vise à renouveler la coopération entre Paris et Riyad, revêt une dimension plus diplomatique qu'économique.

Dernière étape de sa tournée internationale, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane est arrivé dimanche soir à Paris où il a dîné en tête-à-tête avec le président français Emmanuel Macron au musée du Louvre. L'occasion d'"anticiper sur les sujets d'intérêt commun, avant les entretiens officiels de mardi", a indiqué l'Elysée.

Après l'Egypte, le Royaume-Uni et les Etats-Unis (où il est resté trois semaines), le jeune prince de 32 ans, surnommé "MBS", consacre trois jours à la France dans le but d'asseoir sa stature d'homme d'Etat tout en poursuivant son opération séduction auprès de ses partenaires et alliés, à qui il promet une nouvelle Arabie saoudite, plus tolérante et modérée. Avec son plan Vision 2030, il cherche en effet à donner une nouvelle image de son pays au monde occidental.

Cette visite s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu au Moyen-Orient où l'Arabie saoudite est un acteur régional majeur. "MBS" a d'ailleurs été reçu dès son arrivée à Paris par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et devait s'entretenir de nouveau avec lui lundi après-midi.

Pendant son séjour à Paris, le prince héritier, qui est également ministre saoudien de la Défense, doit d'autre part rencontrer deux fois son homologue française Florence Parly.

La crise syrienne, les suites de l'attaque chimique présumée de Douma, le dossier libanais, avec les élections législatives prévues en mai, la recrudescence des violences entre Israël et Palestiniens à Gaza, le Yémen, sans compter l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 , sont autant de dossiers à l'ordre du jour diplomatique.

Le président iranien Hassan Rohani a prévenu lundi que les États-Unis "le regretteront" s'ils se retirent de l'accord sur le nucléaire iranien comme le président Donald Trump menace de le faire d'ici le 12 mai. Une déclaration qui intervient le même jour où une attaque a frappé l'aéroport militaire syrien du T-4 pendant laquelle au moins 14 combattants, dont des Iraniens, auraient été tués.

"MBS" a quant à lui récemment déclaré que son pays se doterait le plus rapidement possible de l'arme nucléaire si l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite dans la région, en obtenait une.

Tout en posant les jalons de la nouvelle coopération entre Paris et Riyad, le président Macron va très probablement s'évertuer à plaider la cause de l'accord sur le nucléaire iranien conclu entre la République islamique d'Iran et le Groupe des six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne). Une tâche qui s'annonce ardue.

Les deux hommes se sont rencontrés une première fois, le 9 novembre dernier lors d'une escale surprise à Riyad du président français, à l'issue de sa visite dans les Emirats, autour de la question du sort du Premier ministre libanais, Saad Hariri, alors retenu à Riyad.

Les deux pays doivent d'autre part signer mardi un accord pour le développement touristique et culturel de la région d'Al-Ula (nord-ouest) particulièrement riche en vestiges archéologiques et paysages d'exception et devraient annoncer des coopérations dans le domaine culturel.

Les ministres de la Culture ont par ailleurs indiqué que la France va aider Riyad à créer un orchestre et un opéra en Arabie saoudite.

Sur le plan économique, Paris espère certes des retombées même si, malgré les dernières promesses de Riyad d'investir 50 milliards d'euros dans l'économie française, peu de choses se soient concrétisées jusqu'ici. "Les contrats, qu'ils soient civils ou militaires, ne sont pas au centre de la visite", dit-on à l'Elysée.

Selon le journal Les Echos, les Constructions Mécaniques de Normandie devraient finaliser un gros contrat estimé à 600 millions de dollars avec l'Arabie Saoudite.

Pendant les dernières années, l'Arabie saoudite est le premier ou le deuxième client de la France en matière d'armement.

Plusieurs ONG ont prévu des actions contre la visite de "MBS", dénonçant les ventes d'armes françaises à Riyad soupçonnées d'être utilisées contre les populations civiles au Yémen, dans la guerre menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis, soutenus par Téhéran.

 
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Le prince héritier d'Arabie saoudite à Paris sur fond de montée des tensions au Moyen-Orient (PAPIER GENERAL)

Publié le 2018-04-09 à 23:20 | french.xinhuanet.com

PARIS, 9 avril (Xinhua) - Après avoir dîné dimanche soir au Louvre avec le président français Emmanuel Macron, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a enchaîné lundi les rencontres officielles pour une visite de trois jours en France.

Dans un contexte très tendu au Moyen-Orient, cette visite du futur souverain et actuel homme fort du royaume saoudien qui vise à renouveler la coopération entre Paris et Riyad, revêt une dimension plus diplomatique qu'économique.

Dernière étape de sa tournée internationale, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane est arrivé dimanche soir à Paris où il a dîné en tête-à-tête avec le président français Emmanuel Macron au musée du Louvre. L'occasion d'"anticiper sur les sujets d'intérêt commun, avant les entretiens officiels de mardi", a indiqué l'Elysée.

Après l'Egypte, le Royaume-Uni et les Etats-Unis (où il est resté trois semaines), le jeune prince de 32 ans, surnommé "MBS", consacre trois jours à la France dans le but d'asseoir sa stature d'homme d'Etat tout en poursuivant son opération séduction auprès de ses partenaires et alliés, à qui il promet une nouvelle Arabie saoudite, plus tolérante et modérée. Avec son plan Vision 2030, il cherche en effet à donner une nouvelle image de son pays au monde occidental.

Cette visite s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu au Moyen-Orient où l'Arabie saoudite est un acteur régional majeur. "MBS" a d'ailleurs été reçu dès son arrivée à Paris par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et devait s'entretenir de nouveau avec lui lundi après-midi.

Pendant son séjour à Paris, le prince héritier, qui est également ministre saoudien de la Défense, doit d'autre part rencontrer deux fois son homologue française Florence Parly.

La crise syrienne, les suites de l'attaque chimique présumée de Douma, le dossier libanais, avec les élections législatives prévues en mai, la recrudescence des violences entre Israël et Palestiniens à Gaza, le Yémen, sans compter l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 , sont autant de dossiers à l'ordre du jour diplomatique.

Le président iranien Hassan Rohani a prévenu lundi que les États-Unis "le regretteront" s'ils se retirent de l'accord sur le nucléaire iranien comme le président Donald Trump menace de le faire d'ici le 12 mai. Une déclaration qui intervient le même jour où une attaque a frappé l'aéroport militaire syrien du T-4 pendant laquelle au moins 14 combattants, dont des Iraniens, auraient été tués.

"MBS" a quant à lui récemment déclaré que son pays se doterait le plus rapidement possible de l'arme nucléaire si l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite dans la région, en obtenait une.

Tout en posant les jalons de la nouvelle coopération entre Paris et Riyad, le président Macron va très probablement s'évertuer à plaider la cause de l'accord sur le nucléaire iranien conclu entre la République islamique d'Iran et le Groupe des six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne). Une tâche qui s'annonce ardue.

Les deux hommes se sont rencontrés une première fois, le 9 novembre dernier lors d'une escale surprise à Riyad du président français, à l'issue de sa visite dans les Emirats, autour de la question du sort du Premier ministre libanais, Saad Hariri, alors retenu à Riyad.

Les deux pays doivent d'autre part signer mardi un accord pour le développement touristique et culturel de la région d'Al-Ula (nord-ouest) particulièrement riche en vestiges archéologiques et paysages d'exception et devraient annoncer des coopérations dans le domaine culturel.

Les ministres de la Culture ont par ailleurs indiqué que la France va aider Riyad à créer un orchestre et un opéra en Arabie saoudite.

Sur le plan économique, Paris espère certes des retombées même si, malgré les dernières promesses de Riyad d'investir 50 milliards d'euros dans l'économie française, peu de choses se soient concrétisées jusqu'ici. "Les contrats, qu'ils soient civils ou militaires, ne sont pas au centre de la visite", dit-on à l'Elysée.

Selon le journal Les Echos, les Constructions Mécaniques de Normandie devraient finaliser un gros contrat estimé à 600 millions de dollars avec l'Arabie Saoudite.

Pendant les dernières années, l'Arabie saoudite est le premier ou le deuxième client de la France en matière d'armement.

Plusieurs ONG ont prévu des actions contre la visite de "MBS", dénonçant les ventes d'armes françaises à Riyad soupçonnées d'être utilisées contre les populations civiles au Yémen, dans la guerre menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis, soutenus par Téhéran.

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