PARIS, 2 avril (Xinhua) -- La SNCF va entamer un mouvement de grève contre le projet de réforme du gouvernement français, à compter de ce lundi à 19 heures (heure locale) et jusqu'au jeudi 5 avril à 8 heures (heure locale). De fortes perturbations sont attendues dès le mardi 3 avril, d'après plusieurs médias français.

Selon la direction de la SNCF, près de 77% des cheminots seront en grève dès le mardi 3 avril, et les grévistes entendent cesser de travailler deux jours sur cinq chaque semaine jusqu'au 28 juin. "Le mouvement s'annonce très suivi", a déclaré Mathias Vicherat, directeur général adjoint du groupe SNCF au quotidien régional Le Parisien.

Seuls 12% des TGV circuleront mardi, avec des disparités selon les régions (11% sur le secteur Sud-Est, 12% sur le secteur Nord, 27% sur le secteur Est et 12% sur le secteur Atlantique). Seuls 6% des TER et 24% des cars circuleront.

Concernant le réseau Intercités, 13% des trains circuleront le mardi 3 avril, avec de nombreuses lignes à l'arrêt et certaines en trafic réduit (1 train sur 4 sur la ligne Paris-Clermont, 1 sur 10 sur la ligne Paris-Limoges-Toulouse, ou encore 1 sur 8 sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre).

Les trains internationaux Thalys et Eurostar seront moins touchés, avec 90% des Thalys et 75% des Eurostar en circulation mardi.

En Ile-de-France, le RER, géré par la SNCF, sera fortement perturbé avec 28% seulement du trafic global assuré. 50% des trains seront en circulation sur la ligne A du RER, 28% sur la ligne B, 20% sur la ligne C, 14% sur la ligne D et 30% sur la ligne E. Pour le réseau Transilien, aucun train ne circulera sur les lignes R, U et sur certaines branches de la ligne P. Jusqu'à 40% du trafic sera assuré sur la ligne H.

D'autres mouvements de grève sont prévus, notamment chez Air France les 10 et 11 avril prochains.

Selon Guillaume Pépy, président de la SNCF, cette grève va être "très pénalisante" pour les usagers : "Elle a été pensée pour avoir un maximum d'impact sur le trafic et être la plus économe possible pour les grévistes. Ses modalités vont créer beaucoup de difficultés. (...) Trois jours après la reprise du trafic, une nouvelle séquence de grève démarrera. Cela désorganisera complètement la production. Par exemple, si l'entretien technique d'un train ne peut être assuré à cause de la grève, il ne pourra plus rouler. Et nous finirons par manquer de matériel", a-t-il déclaré au Journal du Dimanche (JDD) le 1er avril.

Les grévistes s'opposent au projet de réforme du gouvernement français, qui inclut l'ouverture à la concurrence et la suppression du statut des cheminots. Face à la grève annoncée, la ministre française des Transports, Elisabeth Borne, avait indiqué vendredi 30 mars que le recours aux ordonnances pour l'ouverture à la concurrence serait finalement abandonné, ce qui n'a pas suffit à faire fléchir l'intersyndicale CGT, Unsa, SUD et CFDT qui exige "un autre projet de réforme".