Affaire Skripal : l'action coordonnée de l'Occident contre la Russie mérite réflexion (COMMENTAIRE)

Publié le 2018-03-29 à 16:44 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


 

 

BEIJING, 29 mars (Xinhua) -- En réaction à l'empoisonnement d'un ex-espion russe avec un agent neurotoxique, plus de 20 pays occidentaux ont annoncé l'expulsion de diplomates russes. Cette démonstration d'unité mérite réflexion.

La Russie a nié toute implication dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars dernier devant un centre commercial à Salisbury au Royaume-Uni.

Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont rarement dansé au même rythme sur la scène mondiale depuis que Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche en janvier 2017.

Compte tenu de l'écart grandissant au sein de l'alliance transatlantique, cette démonstration d'unité entre pays occidentaux vis-à-vis de l'affaire Skripal mérite réflexion.

Le partenariat transatlantique s'était assombri depuis l'élection de M. Trump et le Brexit.

M. Trump a notamment provoqué l'embarras de ses alliés européens en refusant de serrer la main à la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une rencontre dans le bureau ovale rempli de journalistes, se livrant à un duel de poignée de main avec le président français Emmanuel Macron ou encore en approuvant le Brexit et en critiquant ouvertement l'Allemagne sur sa politique d'immigration.

Dans une tentative pour réconforter l'Europe, le magazine allemand International Politics and Society a noté dans un article publié sur son site internet que bien que M. Trump ait offensé ou humilié presque tous les chefs d'Etat ou de gouvernement, au moins il ne leur a jamais déclaré la guerre.

La relation avec leurs alliés européens constitue depuis longtemps une pierre angulaire de la politique étrangère des Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, l'administration Trump semble avoir abandonné cette tradition pour remettre les compteurs à zéro.

Depuis l'investiture de M. Trump, sa politique "l'Amérique d'abord" contredit souvent ses partenaires européens. Il a qualifié l'OTAN de "désuète", s'est opposé au Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), s'est retiré de l'Accord de Paris sur le changement climatique, a menacé de renoncer à l'accord nucléaire avec l'Iran et a annoncé le transfert de l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.

Ces dernières années, il y a eu de plus en plus de complaintes et d'insatisfaction en Europe vis-à-vis des Etats-Unis. De nombreux médias européens, dont l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, estiment que même les atlantistes convaincus ne peuvent plus nier la crise des relations transatlantiques. Et c'est Washington qui constitue la plus grande menace pour les valeurs partagées des deux côtés de l'Atlantique.

L'homme politique allemand Rolf Mutzenich a ainsi estimé dans son article "End of Transatlanticism?" que M. Trump n'est pas un accident de l'histoire américaine, mais le résultat d'années d'arrogance et d'orgueil pharisaïque de la puissance américaine après la Guerre froide.

Le président américain a jeté le masque et dévoilé le vrai visage d'une puissance mondiale sans scrupules et autosuffisante, selon M. Mutzenich.

En raison de leurs différences de stratégies, d'intérêts et de politiques, les Etats-Unis et leurs alliés européens ne cessent de s'éloigner. L'affaire Skripal a aidé Washington à rétablir des liens avec ses alliés de l'autre côté de l'Atlantique, ce qui pourrait expliquer pourquoi ils ont pris une action collective contre la Russie.

french.xinhuanet.com

Affaire Skripal : l'action coordonnée de l'Occident contre la Russie mérite réflexion (COMMENTAIRE)

Publié le 2018-03-29 à 16:44 | french.xinhuanet.com

BEIJING, 29 mars (Xinhua) -- En réaction à l'empoisonnement d'un ex-espion russe avec un agent neurotoxique, plus de 20 pays occidentaux ont annoncé l'expulsion de diplomates russes. Cette démonstration d'unité mérite réflexion.

La Russie a nié toute implication dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars dernier devant un centre commercial à Salisbury au Royaume-Uni.

Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont rarement dansé au même rythme sur la scène mondiale depuis que Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche en janvier 2017.

Compte tenu de l'écart grandissant au sein de l'alliance transatlantique, cette démonstration d'unité entre pays occidentaux vis-à-vis de l'affaire Skripal mérite réflexion.

Le partenariat transatlantique s'était assombri depuis l'élection de M. Trump et le Brexit.

M. Trump a notamment provoqué l'embarras de ses alliés européens en refusant de serrer la main à la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une rencontre dans le bureau ovale rempli de journalistes, se livrant à un duel de poignée de main avec le président français Emmanuel Macron ou encore en approuvant le Brexit et en critiquant ouvertement l'Allemagne sur sa politique d'immigration.

Dans une tentative pour réconforter l'Europe, le magazine allemand International Politics and Society a noté dans un article publié sur son site internet que bien que M. Trump ait offensé ou humilié presque tous les chefs d'Etat ou de gouvernement, au moins il ne leur a jamais déclaré la guerre.

La relation avec leurs alliés européens constitue depuis longtemps une pierre angulaire de la politique étrangère des Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, l'administration Trump semble avoir abandonné cette tradition pour remettre les compteurs à zéro.

Depuis l'investiture de M. Trump, sa politique "l'Amérique d'abord" contredit souvent ses partenaires européens. Il a qualifié l'OTAN de "désuète", s'est opposé au Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), s'est retiré de l'Accord de Paris sur le changement climatique, a menacé de renoncer à l'accord nucléaire avec l'Iran et a annoncé le transfert de l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.

Ces dernières années, il y a eu de plus en plus de complaintes et d'insatisfaction en Europe vis-à-vis des Etats-Unis. De nombreux médias européens, dont l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, estiment que même les atlantistes convaincus ne peuvent plus nier la crise des relations transatlantiques. Et c'est Washington qui constitue la plus grande menace pour les valeurs partagées des deux côtés de l'Atlantique.

L'homme politique allemand Rolf Mutzenich a ainsi estimé dans son article "End of Transatlanticism?" que M. Trump n'est pas un accident de l'histoire américaine, mais le résultat d'années d'arrogance et d'orgueil pharisaïque de la puissance américaine après la Guerre froide.

Le président américain a jeté le masque et dévoilé le vrai visage d'une puissance mondiale sans scrupules et autosuffisante, selon M. Mutzenich.

En raison de leurs différences de stratégies, d'intérêts et de politiques, les Etats-Unis et leurs alliés européens ne cessent de s'éloigner. L'affaire Skripal a aidé Washington à rétablir des liens avec ses alliés de l'autre côté de l'Atlantique, ce qui pourrait expliquer pourquoi ils ont pris une action collective contre la Russie.

010020070770000000000000011107421370746811