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Taxes américaines: le Parlement européen fait front commun avec l'Exécutif bruxellois (SYNTHESE)

Publié le 2018-03-14 à 22:04 | french.xinhuanet.com

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STRASBOURG, 14 mars (Xinhua) -- Les eurodéputés, réunis mercredi en session plénière à Strasbourg, ont condamné, lors d'un débat, la décision du président américain Donald Trump d'augmenter les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium qu'ils jugent injustifiée.

Malgré les mises en garde des partenaires des Etats-Unis, M. Trump a formalisé jeudi dernier sa décision d'imposer des taxes à l'importation de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium qui doivent entrer en vigueur d'ici une dizaine de jours.

Washington a toutefois choisi d'en exempter le Canada et le Mexique, afin de les pousser à faire des concessions dans la renégociation de l'Aléna (Accord de libre-échange nord-américain).

Dans ce contexte de crainte d'une guerre commerciale, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, et le vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen se sont déplacés à Strasbourg pour débattre avec les eurodéputés des conséquences de cette décision et de la riposte à adopter.

"Cette décision américaine ne se base pas sur des éléments de sécurité nationale, c'est une mesure de sauvegarde", a affirmé Cecilia Malmström. L'UE ne souhaite pas d'escalade, a-t-elle répété dans l'hémicycle strasbourgeois, mais si les exportations de l'UE ne sont pas exclues du champ d'application des mesures américaines, une "réponse ferme mais proportionnée" devrait être adoptée.

Le vice-président de la Commission européenne, Jyri Katainen, a déclaré qu'il s'attendait à ce que l'UE, en tant qu'alliée stratégique, soit exclue des droits de douane, ses exportations ne nuisant pas aux États-Unis.

La Commission européenne continue à privilégier les procédures au sein de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), ont expliqué les deux commissaires. "Mais les procédures OMC prennent du temps, c'est pourquoi nous envisageons des mesures beaucoup plus immédiates", a souligné Cecilia Malmström.

Le directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo, a mis en garde lundi contre le risque d'une escalade de "représailles" commerciales, dont personne, selon lui, ne sortirait gagnant.

Lors du débat en plénière mercredi, les eurodéputés ont massivement soutenu la position de la Commission européenne. La majeure partie d'eux s'est exprimée en faveur de la recherche d'une solution pacifique avec Washington tout en insistant sur la défense des intérêts européens.

"Le signal dont nous avons besoin, c'est que le Parlement européen soutient pleinement la Commission, nous avons besoin d'être en rangs serrés", a déclaré le chef de groupe du Parti populaire européenne (PPE/droite), l'Allemand Manfred Weber.

Au nom du groupe Socialistes et Démocrates (S&D), son compatriote Bernd Lange a lui aussi estimé qu'il fallait "envoyer un message très, très clair". "C'est pourquoi nous soutenons les mesures de la Commission", a-t-il dit. Avant d'insister: "Il est inconcevable que pour des raisons de politique intérieure pure, on viole les règles de droit international".

Pour les Verts, l'écologiste français Yannick Jadot est monté au créneau, estimant que "Trump veut s'exonérer des règles communes, et c'est un danger pour nous tous, qui nous oblige à une réaction ferme". "Il faut que la réaction européenne soit à la hauteur du préjudice subi", a-t-il plaidé.

De nombreux orateurs ont souligné la nécessité de maintenir toutes les options possibles, au cas où le dialogue échouerait, et ont exprimé leur soutien aux éventuelles contre-mesures annoncées par la Commission européenne la semaine dernière. La réponse de l'UE doit être ferme mais proportionnée et rester conforme au droit international, ont-ils jugé.

La contre-mesure la plus immédiate évoquée par l'UE consisterait à lourdement taxer certains produits américains emblématiques comme les jeans, les motos de grosse cylindrée et le beurre de cacahuète. Elle envisage également de mettre en oeuvre des mesures dites "de sauvegarde" pour protéger son industrie des importations étrangères d'acier et d'aluminium.

Plusieurs eurodéputés ont mis en garde contre les requêtes d'exemptions individuelles provenant des États membres de l'UE en appelant à l'unité européenne et à la coopération avec d'autres pays concernés pour dire non au protectionnisme.

Dans les rangs de l'extrême droite, des parlementaires ont estimé que la décision du président Trump pour protéger les travailleurs américains du secteur de la sidérurgie était "légitime".

La lutte commune contre les causes de la surcapacité sidérurgique mondiale a également été évoquée dans l'hémicycle strasbourgeois.

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