Lutte contre la radicalisation : le PM français annonce la création de 1500 places de prison pour les détenus radicalisés (SYNTHESE)

Publié le 2018-02-24 à 04:40 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 23 février (Xinhua) -- Le Premier ministre Edouard Philippe a présenté vendredi dans la ville française de Lille un nouveau plan de lutte contre la radicalisation, composé d'une soixantaine de mesures dont la création de 1500 places de prison dédiées aux détenus radicalisés dans les années à venir.

"1500 places vont être créées dans des quartiers étanches, exclusivement dévolues aux détenus radicalisés dont 450 d'ici à la fin de l'année", a déclaré M. Philippe entouré d'une dizaine de ses ministres.

Toujours concernant les mesures relatives à la radicalisation en détention, le Premier ministre français a aussi annoncé le doublement des capacités d'évaluation en 2018 avec l'ouverture de trois nouveaux quartiers d'évaluation de la radicalisation en dehors de la région de l'île de France.

"En tout, il en existera donc six (quartiers d'évaluation), dont un pour les détenus de droit commun radicalisés. 250 détenus pourront être évalués chaque année. Au total 78 établissements accueilleront des détenus radicalisés avec un personnel spécifiquement formé qui présenteront un niveau de sécurité élevé", a-t-il indiqué.

Les prisonniers radicalisés, "particulièrement dangereux" seront détenus dans des quartiers pour "détenus violents", et qui garantiront une étanchéité totale. Il en existe déjà un, et nous en feront deux, a expliqué le Premier ministre.

Edouard Philippe a également annoncé l'expérimentation progressive de trois centres pour détenus radicalisés - inspirés de celui de l'île de France - assurant une prise en charge individualisée et pluridisciplinaire à Marseille, Lyon et Lille.

Selon le chef du gouvernement français, il existe en France de bonnes pratiques de prévention et de désengagement. Et ce premier enjeu de réinsertion concerne les mineurs qui reviennent de la zone du Levant (Syrie, Irak etc).

"68 (les mineurs) sont rentrés dont la quasi-totalité a moins de 13 ans, et 3/4 moins de 8 ans. Leur situation sera examinée au cas par cas, et pour tous, nous voulons rassurer une prise en charge au long court et notamment un suivi psychologique pour favoriser leur réinsertion", a rassuré M. Philippe, indiquant avoir déjà signé ce vendredi un circulaire qui précise le cadre et les modalités de leur prise en charge.

La deuxième série de mesures concernant cette lutte contre la radicalisation est liée aux services publics et à l'administration. Car selon le Premier ministre français, l'Etat en tant qu'employeur n'est pas épargné par le risque de radicalisation.

Il annonce à cet effet la signature dans les prochains jours de deux décrets qui prévoient les conditions dans lesquelles pourront être écartés un militaire ou un fonctionnaire dont le comportement serait devenu incompatible avec l'exercice de ses fonctions.

"Il sera désormais possible de tirer les conséquences d'un processus de radicalisation qui serait intervenu après l'entrée en fonction dans le respect des garanties accordées aux agents publics", a-t-il fait savoir.

Le plan prévoit également un contrôle renforcé des établissements privés hors contrat. Pour accompagner cette réforme le ministère de l'Education spécialisera à partir de la rentrée prochaine des équipes d'inspecteurs, et harmonisera les pratiques en matière de contrôle des établissements privés hors contrat.

Quant à Internet et les réseaux sociaux qui jouent un rôle important dans le processus de radicalisation des jeunes, M. Philippe informe que le président français Emmanuel Macon et la Premier ministre du Royaume-uni, Theresa May mobilisent la communauté internationale pour obtenir des acteurs d'internet qu'ils retirent en une heure les contenus illicites.

Si les plates-formes ne coopèrent pas volontairement dans les trois mois qui viennent, la France soutiendra à Bruxelles une initiative législative européenne, et appuiera la finalisation par Europol de la base des données européennes de contenu illicite, a dit Edouard Philippe.

Selon lui le combat contre la radicalisation ne peut être mené seulement par l'Etat mais nécessite la mobilisation de tous, notamment des préfets, des collectivités territoriales, la mobilisation du monde sportif car "des dérives sont parfois identifiées dans le monde sportif".

"C'est un combat pour la cohésion de notre nation et la pérennité de nos valeurs républicaines. Mais l'Etat ne pourra pas le mener et le gagner sans les musulmans de France", a-t-il ajouté.

Lutter contre la radicalisation islamique c'est lutter contre ceux qui veulent faire croire que l'islam ne serait pas compatible avec la République, a dit le Premier ministre français, tout en reconnaissant que la menace "endogène demeure sur notre territoire, sur ses frontières intérieures".

french.xinhuanet.com

Lutte contre la radicalisation : le PM français annonce la création de 1500 places de prison pour les détenus radicalisés (SYNTHESE)

Publié le 2018-02-24 à 04:40 | french.xinhuanet.com

PARIS, 23 février (Xinhua) -- Le Premier ministre Edouard Philippe a présenté vendredi dans la ville française de Lille un nouveau plan de lutte contre la radicalisation, composé d'une soixantaine de mesures dont la création de 1500 places de prison dédiées aux détenus radicalisés dans les années à venir.

"1500 places vont être créées dans des quartiers étanches, exclusivement dévolues aux détenus radicalisés dont 450 d'ici à la fin de l'année", a déclaré M. Philippe entouré d'une dizaine de ses ministres.

Toujours concernant les mesures relatives à la radicalisation en détention, le Premier ministre français a aussi annoncé le doublement des capacités d'évaluation en 2018 avec l'ouverture de trois nouveaux quartiers d'évaluation de la radicalisation en dehors de la région de l'île de France.

"En tout, il en existera donc six (quartiers d'évaluation), dont un pour les détenus de droit commun radicalisés. 250 détenus pourront être évalués chaque année. Au total 78 établissements accueilleront des détenus radicalisés avec un personnel spécifiquement formé qui présenteront un niveau de sécurité élevé", a-t-il indiqué.

Les prisonniers radicalisés, "particulièrement dangereux" seront détenus dans des quartiers pour "détenus violents", et qui garantiront une étanchéité totale. Il en existe déjà un, et nous en feront deux, a expliqué le Premier ministre.

Edouard Philippe a également annoncé l'expérimentation progressive de trois centres pour détenus radicalisés - inspirés de celui de l'île de France - assurant une prise en charge individualisée et pluridisciplinaire à Marseille, Lyon et Lille.

Selon le chef du gouvernement français, il existe en France de bonnes pratiques de prévention et de désengagement. Et ce premier enjeu de réinsertion concerne les mineurs qui reviennent de la zone du Levant (Syrie, Irak etc).

"68 (les mineurs) sont rentrés dont la quasi-totalité a moins de 13 ans, et 3/4 moins de 8 ans. Leur situation sera examinée au cas par cas, et pour tous, nous voulons rassurer une prise en charge au long court et notamment un suivi psychologique pour favoriser leur réinsertion", a rassuré M. Philippe, indiquant avoir déjà signé ce vendredi un circulaire qui précise le cadre et les modalités de leur prise en charge.

La deuxième série de mesures concernant cette lutte contre la radicalisation est liée aux services publics et à l'administration. Car selon le Premier ministre français, l'Etat en tant qu'employeur n'est pas épargné par le risque de radicalisation.

Il annonce à cet effet la signature dans les prochains jours de deux décrets qui prévoient les conditions dans lesquelles pourront être écartés un militaire ou un fonctionnaire dont le comportement serait devenu incompatible avec l'exercice de ses fonctions.

"Il sera désormais possible de tirer les conséquences d'un processus de radicalisation qui serait intervenu après l'entrée en fonction dans le respect des garanties accordées aux agents publics", a-t-il fait savoir.

Le plan prévoit également un contrôle renforcé des établissements privés hors contrat. Pour accompagner cette réforme le ministère de l'Education spécialisera à partir de la rentrée prochaine des équipes d'inspecteurs, et harmonisera les pratiques en matière de contrôle des établissements privés hors contrat.

Quant à Internet et les réseaux sociaux qui jouent un rôle important dans le processus de radicalisation des jeunes, M. Philippe informe que le président français Emmanuel Macon et la Premier ministre du Royaume-uni, Theresa May mobilisent la communauté internationale pour obtenir des acteurs d'internet qu'ils retirent en une heure les contenus illicites.

Si les plates-formes ne coopèrent pas volontairement dans les trois mois qui viennent, la France soutiendra à Bruxelles une initiative législative européenne, et appuiera la finalisation par Europol de la base des données européennes de contenu illicite, a dit Edouard Philippe.

Selon lui le combat contre la radicalisation ne peut être mené seulement par l'Etat mais nécessite la mobilisation de tous, notamment des préfets, des collectivités territoriales, la mobilisation du monde sportif car "des dérives sont parfois identifiées dans le monde sportif".

"C'est un combat pour la cohésion de notre nation et la pérennité de nos valeurs républicaines. Mais l'Etat ne pourra pas le mener et le gagner sans les musulmans de France", a-t-il ajouté.

Lutter contre la radicalisation islamique c'est lutter contre ceux qui veulent faire croire que l'islam ne serait pas compatible avec la République, a dit le Premier ministre français, tout en reconnaissant que la menace "endogène demeure sur notre territoire, sur ses frontières intérieures".

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