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Un conflit israélo-palestinien d'envergure est peu probable (ANALYSE)

Publié le 2018-02-19 à 22:00 | french.xinhuanet.com

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Par Oussama Radi et Saoud Abou Ramadan

GAZA, 19 février (Xinhua) -- Il est peu probable que les nouvelles tensions entre Israël et les militants palestiniens de Gaza, la plus sérieuse depuis 2014, dégénère en un conflit à grande échelle, ont estimé dimanche plusieurs analystes.

L'armée israélienne a annoncé samedi que quatre de ses soldats avaient été blessés par une bombe artisanale placée en bordure de route par des militants palestiniens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. L'armée israélienne a ensuite bombardé des cibles à Gaza, tuant deux Palestiniens et détruisant 18 installations militaires et tunnels.

Les avions de combat de Tsahal ont mené une série de frappes intensives contre des postes, des sites d'entraînement et des dépôts d'armes du Hamas et du Djihad islamique.

On craint que ces pires affrontements entre Israël et les militants palestiniens depuis l'offensive israélienne à grande échelle de 2014 n'engendrent un conflit de grande ampleur, à un moment où le processus de paix israélo-palestinien est dans l'impasse, surtout après que le président américain Donald Trump a annoncé qu'il reconnaissait Jérusalem comme la capitale de l'Etat d'Israël malgré les protestations de la communauté internationale.

Adnan Abou Amer, un analyste israélien, juge dans un entretien à Xinhua que l'attentat de samedi est "inhabituel" depuis la guerre de 2014, car cela montre que les militants de Gaza se sont coordonnés avec les dirigeants du Hamas.

Cependant, Abou Amer exclut la possibilité qu'Israël lance une offensive militaire à grande échelle dans la bande de Gaza. Pour lui, "la chose ne dépassera pas la routine habituelle et les représailles régulières de l'armée israélienne contre les attaques des militants".

Depuis 2008, Israël a mené trois offensives à grande échelle contre les groupes palestiniens dans la bande de Gaza, dont le Hamas et le Djihad islamique, pour les empêcher de tirer des roquettes et de creuser des tunnels sous la frontière israélienne.

Un autre expert israélien, Yukhai Ofer, prédit que l'attentat de samedi a alerté l'armée israélienne sur le danger des manifestations palestiniennes, estimant que les militants pourraient utiliser ces manifestations pour poser des bombes le long de la frontière.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Ronin Manlis, a d'ailleurs accusé le Hamas de chercher à transformer la zone frontalière en zone de confrontation, soulignant que l'armée ne le permettrait pas.

Les factions palestiniennes ont récemment annoncé qu'elles organiseraient le mois prochain des rassemblements de masse près de la frontière.

Pour Mustafa Ibrahim, un analyste politique de Gaza, on peut s'attendre à ce que Tsahal prenne dans les jours à venir des mesures plus strictes pour empêcher les manifestants d'atteindre la frontière, ce qui pourrait accroître les tensions.

"Il est probable qu'Israël essaie de retarder la prochaine attaque sur la bande de Gaza pour achever la construction du mur souterrain sous la barrière frontalière", pense-t-il.

Pour Israël, la priorité est maintenant de faire face à la menace du front nord, à savoir la Syrie et le Liban, selon M. Ibrahim.

"Une guerre là-bas serait plus dangereuse et plus coûteuse et Israël estime qu'en jouant sur le facteur temps, les choses à Gaza pourraient continuer de se calmer", affirme-t-il.

Akram Atallah, écrivain et analyste politique à Gaza, explique à Xinhua qu'il existe néanmoins des facteurs pour que la situation entre Israël et la bande de Gaza soit explosive, à la lumière de nombreux développements régionaux, notamment la tension sur les frontières de l'Etat hébreu avec le Liban et la Syrie.

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