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Les relations UE-USA-Russie au centre de la Conférence de sécurité de Munich (SYNTHESE)

Publié le 2018-02-19 à 17:20 | french.xinhuanet.com

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MUNICH, 18 février (Xinhua) -- La Conférence sur la sécurité de Munich a été et continue d'être une bonne plateforme pour discuter des relations entre l'Union européenne, les Etats-Unis et la Russie.

Gu Xuewu, directeur du Centre des études mondiales à l'Université de Bonn, a déclaré à Xinhua que l'Europe est de plus en plus déçue des Etats-Unis en matière de défense. "Le sentiment de sécurité et de confiance est en train de disparaître", selon lui.

De leur côté, les Etats-Unis ne font qu'exhorter l'UE à assumer plus de responsabilités, mais négligent les positions de l'UE, ce qui a abouti à une déficit de confiance entre les deux côtés, a analysé M. Gu.

Quant à la Russie, l'expert a indiqué que l'unité qui demeure malgré tout entre l'UE et les Etats-Unis va susciter les préoccupations de la Russie concernant sa propre sécurité stratégique.

ENTRE L'UE ET LES ETATS-UNIS

Si l'UE envisage réellement de devenir un acteur global, elle doit prendre davantage de décisions en matière de politique extérieure, a souligné le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors de la 54e conférence de Munich.

Pour l'UE, la défense commune est un thème crucial pour réduire sa dépendance aux Etats-Unis, comme en témoigne la signature en novembre dernier et le lancement en décembre suivant de l'accord sur la Coopération structurée permanente (CSP), permettant 25 Etats membres de mener une coopération plus large dans les affaires de défense et de sécurité.

M. Juncker a dit avoir beaucoup apprécié les progrès faits l'année dernière à cet égard. "Nous voulons nous émanciper dans le domaine de la défense et des questions de politique sécuritaire", a-t-il lancé, même s'il ne s'agit pas de se distancer de l'OTAN ou des Etats-Unis.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a rappelé que la coopération entre l'Europe et les Etats-Unis était importante pour maintenir l'architecture occidentale de liberté née à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, il a fait part de certaines interrogations. "Aujourd'hui, les Allemands ne sont pas particulièrement sûrs de savoir si l'on reconnaît encore notre Amérique. Est-ce des actes, des mots ou des tweets que nous devons regarder pour jauger l'Amérique?".

ENTRE LES ETATS-UNIS ET LA RUSSIE

Le conseiller américain de sécurité nationale, Herbert Raymond McMaster, a déclaré à cette occasion que les preuves montrant que la Russie avait tenté de s'immiscer dans l'élection présidentielle américaine de 2016 étaient "irréfutables".

"Comme on peut le constater avec l'acte d'inculpation du FBI, les preuves sont désormais vraiment irréfutables et disponibles dans le domaine public, alors que par le passé, il était difficile d'imputer (les responsabilités) pour un certain nombre de raisons", a-t-il noté.

Le FBI accuse 13 ressortissants russes d'avoir participé à une vaste campagne secrète sur les réseaux sociaux visant en partie à aider Donald Trump à vaincre Hillary Clinton.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réagi en estimant que "tant qu'il n'y a pas de faits, tout ça n'est que du baratin".

En dépit des querelles diplomatiques entre les deux pays, l'ancien vice-président américain Joseph Biden a toutefois confié à Munich : "Même s'il faut demeurer fermes dans la défense de notre démocratie, nous ne pouvons pas arrêter de parler à la Russie, ni de travailler avec elle sur des questions cruciales telles que la stabilité stratégique, car les enjeux sont beaucoup trop élevés".

ENTRE L'UE ET LA RUSSIE

M. Lavrov a accusé l'OTAN, les Etats-Unis et l'UE de s'être livrés à une propagande anti-russe qui a abouti à "la paralysie" des contacts mutuels, appelant à ce que la Russie soit davantage respectée. Il a ainsi estimé samedi que son pays avait été traité comme un petit écolier dans les années 1990, alors qu'on ne parle pourtant plus aujourd'hui que de "menace russe".

L'influence croissante du Kremlin a été traitée dans un contexte négatif, mais la Russie a pour objectif d'être un partenaire fiable, a assuré le chef de la diplomatie russe.

"Nous sommes prêts à avoir un dialogue ouvert, caractérisé par le respect", a-t-il martelé, ajoutant : "Nous souhaiterions avoir une UE stable et forte qui soit un acteur responsable sur la scène diplomatique".

Sigmar Gabriel a par ailleurs appelé à une réduction graduelle des sanctions européennes contre la Russie.

Il était irréaliste d'insister sur une application complète des accords de paix de Minsk avant d'offrir un certain soulagement des sanctions occidentales imposées pour le rôle russe dans l'est de l'Ukraine, a-t-il dit, ajoutant que réduire pas à pas ces sanctions était dans "l'intérêt du monde" afin de briser l'impasse actuelle.

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