PARIS, 25 janvier (Xinhua) -- Les forces de sécurité ont enregistré en 2017 moins de vols, mais plus de violences sexuelles, selon le bilan publié jeudi de la délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie en 2017, a indiqué le ministère français de l'Intérieur dans un communiqué.

Pour la troisième année consécutive, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure, dirigé par un inspecteur général de l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), a publié jeudi le bilan de la délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie dans l'Hexagone en 2017.

Au-delà de certaines disparités territoriales, les chiffres font ressortir deux tendances principales: la baisse des vols avec violences et l'augmentation des violences sexuelles, qui reflète, selon le ministre de l'Intérieur cité dans le communiqué un effet "affaire Weinstein" dans la foulée du scandale international qui a impliqué le producteur hollywoodien.

"Les vols avec violence, avec ou sans arme, sont en net recul (respectivement de -3% et -5%); les cambriolages ont augmenté de 2% en 2017, soit une augmentation moins sensible que celle de 2016 (4%); les vols d'automobiles sont en revanche orientés à la baisse (-6%)", indique le communiqué.

Un vol sur sept se déroule dans les transports en commun (30% en Ile de France).

Le nombre de victimes de coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels sur personne de quinze ans ou plus a connu une quatrième année de hausse (+4 %), indique le bilan. La région PACA, les Hauts-de-France et l'Île-de-France sont particulièrement concernées.

"En 2017, les morts violentes restent à un niveau relativement élevé après deux années affectées par des attentats terroristes ayant fait de nombreuses victimes: il y a eu 825 victimes d'homicides en 2017 (dont 3 victimes d'attentats terroristes), après 892 en 2016 et 872 en 2015", peut-on lire dans le bilan.

Les violences sexuelles ont quant à elles enregistré en 2017 une nette augmentation: +12% pour les viols, +10% pour les autres agressions sexuelles. "Il y a eu un effet "affaire Weinstein" puisque la fin de l'année 2017 est marquée par une hausse très nette des plaintes pour violences sexuelles: + 31,5% de hausse des faits d'agression sexuelle autres que les viols (sur le seul 4ème trimestre). Je salue ce phénomène de libération de la parole et le fait qu'aujourd'hui plus globalement, on n'hésite moins à porter plainte", a réagi jeudi matin, au micro d'Europe 1, le ministre de l'Intérieur.

Une plate-forme de signalement en ligne pour les victimes de violences, harcèlement et discriminations qui leur permettra d'être orientées et accompagnées dans leurs démarches sera prochainement mise en place, rappelle le communiqué.

Concernant les cambriolages de logements (commis ou tentés), le ministère de l'Intérieur enregistre une légère augmentation pour l'année 2017 qui "appelle une mobilisation accrue des services". "Le déploiement en 2017 de 4 antennes territoriales de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) de même que la généralisation des groupes d'enquête anti-cambriolage en zone gendarmerie et le développement des outils d'analyse sériel par les services de police permettront d'intensifier la lutte contre les groupes criminels organisés itinérants", affirme le communiqué.

Le ministère de l'Intérieur précise qu'un "bilan plus complet sera possible à l'automne lors des résultats de l'enquête Cadre de vie et sécurité réalisée chaque année par l'INSEE auprès de l'ensemble de la population".