WASHINGTON, 28 décembre (Xinhua) -- Les Etats-Unis, même s'ils entretiennent toujours des "relations médiocres" avec la Russie, ont néanmoins besoin de coopérer avec elle dans les domaines d'intérêt mutuel comme la Syrie, a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

Washington et Moscou sont restés engagés cette année dans des rapports largement conflictuels, dans un contexte d'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine et de contentieux diplomatiques sur des questions comme le conflit dans l'est de l'Ukraine.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a nié l'existence de toute preuve d'une ingérence de la Russie dans les élections américaines 2016, dans une déclaration faite peu après la mise en examen aux Etats-Unis d'un ancien membre de la campagne électorale de Donald Trump.

"Les Etats-Unis ont aujourd'hui des relations médiocres avec une Russie en pleine renaissance", a écrit M. Tillerson dans une colonne publiée dans le New York Times.

"Nous ne pouvons pas entretenir de relations normales avec la Russie" en l'absence d'une résolution pacifique de la situation ukrainienne, a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Le 22 décembre, les Etats-Unis ont décidé de vendre des armements avancés à l'Ukraine. Selon la porte-parole du Département d'Etat, Heather Nauert, Washington fournira à Kiev des "capacités défensives renforcées" dans le cadre de ses efforts visant à aider l'Ukraine à "bâtir sa défense sur le long terme, défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et se prémunir de toute agression à venir".

Dans un article faisant le bilan de la politique étrangère américaine, M. Tillerson a également relevé que les Etats-Unis avaient toujours besoin de travailler de concert avec la Russie là où leurs intérêts convergeaient, "ce qui n'est nulle part aussi flagrant qu'en Syrie".

M. Tillerson a par ailleurs salué l'engagement de la Russie en faveur du processus politique initié à Genève sous l'égide de l'ONU pour parvenir à la paix en Syrie.

Pour rappel, le 8ème cycle de pourparlers intersyriens a pris fin le 14 décembre à Genève. Aucune percée majeure n'a été enregistrée jusqu'à présent.

La Syrie est déchirée depuis 2011 par un conflit qui a fait quelque 330.000 morts et forcé environ la moitié de la population à quitter son foyer.