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Alan Chan jette un pont entre le Confucianisme et le monde

Publié le 2017-12-22 à 22:37 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 22 décembre (Xinhua) -- Après une carrière réussie dans la construction navale, Alan Chan, un Singapourien de 85 ans, s'est fait ardent défenseur du Confucianisme.

"Il y a dix ans, j'ai vendu mon entreprise et décidé d'investir dans le secteur culturel", raconte-t-il. C'est à ce moment-là qu'il a découvert la philosophie ancienne du Confucianisme.

"J'ai été fasciné par les idées confucéennes sur la culture de soi et la gouvernance", indique-t-il. Pour lui, cette sagesse vieille de 2.500 ans est encore pertinente pour le monde d'aujourd'hui.

Son proverbe favori dans les Entretiens de Confucius est : "La Vertu ne va jamais seule, elle attire toujours des imitateurs".

"La vertu, ou l'intégrité, qui a été soulignée à maintes fois par Confucius, est la clé du succès, tant pour la vie des personnes que pour le bien-être des pays", fait-t-il observer.

L'expérience personnelle de M. Chan témoigne également de la sagesse confucéenne.

Né dans la province chinoise du Guangdong (sud), M. Chan a suivi ses parents pour s'installer à Singapour en 1937 à l'âge de cinq ans afin d'échapper à la guerre avec le Japon.

Il a travaillé comme animateur radio bilingue et fonctionnaire, puis a gravi tous les échelons, d'abord comme commercial, avant de devenir armateur.

"Je pensais alors que le fait de rencontrer plusieurs mentors qui m'ont beaucoup aidé dans ma carrière était le plus pur fruit du hasard", se souvient-il.

"Après avoir acquis une certaine compréhension du Confucianisme, j'ai découvert que c'était ma manière de m'entendre avec les autres, c'est-à-dire d'être honnête et prêt à aider les autres, qui était en accord avec le Confucianisme et m'attirait des amis", indique-t-il.

En 2007, à la veille de la crise mondiale de l'industrie du transport maritime, M. Chan a vu l'expansion fulgurante de l'industrie de la construction navale et a senti le danger d'un effondrement. Il a vendu son entreprise et a réussi à éviter la crise de l'année suivante.

"Cela est également en accord avec le Confucianisme, qui apprécie la clairvoyance", explique M. Chan. "Comme Confucius a dit : 'Celui dont la pensée ne va pas loin verra ses ennuis de près'".

"Les gens sont habitués à agir en fonction de ce qu'ils apprennent, alors que moi, je suis le contraire, j'agis avant d'apprendre", fait remarquer-t-il.

"Peut-être que le Confucianisme est depuis toujours dans mes gènes", dit-t-il.

La première fois que M. Chan est rentré en Chine à la recherche de ses racines, c'était en 1978, l'année où la Chine a commencé sa réforme et son ouverture.

Il a voyagé dans de nombreuses villes, y compris Qufu, dans la province du Shandong, ville natale de Confucius.

En 2013, M. Chan, qui avait décidé de se consacrer au Confucianisme, a commencé la construction d'une académie du Confucianisme à Qufu.

Cette académie, qui est toujours en construction, se concentrera sur la recherche et la diffusion de la culture chinoise, surtout le Confucianisme.

Dans le même temps, il a écrit des livres sur le Confucianisme et la culture chinoise en anglais, et a donné des conférences afin de présenter la sagesse chinoise au monde anglophone.

Le Confucianisme a été introduit pour la première fois en Occident au 16e siècle par le prêtre italien Matteo Ricci qui avait traduit en latin plusieurs oeuvres classiques sur le Confucianisme.

Cependant, M. Chan est convaincu qu'étudier l'importance du Confucianisme est loin d'être suffisant, et qu'il doit être fait beaucoup plus pour que les Occidentaux acceptent mieux la pensée confucianiste.

"L'enseignement du Confucianisme doit être soigneusement sélectionné, ce qui veut dire que nous devons exclure les contenus obsolètes qui ne sont pas applicables à la société contemporaine", explique-t-il.

Dans son livre baptisé "Analects renovated" -- "Les Entretiens revisités" -- il n'a retenu qu'environ 20% de la version originale des "Entretiens de Confucius".

"La partie la plus intéressante des Entretiens sont les enseignements relatifs à la nature humaine", indique-t-il. "C'est pour cela que les gens du monde entier peuvent s'y retrouver."

M. Chan raconte toujours qu'il a vécu sous six drapeaux nationaux différents : le drapeau de la République de Chine quand il est né, les drapeaux du Royaume-Uni, du Japon, de la Malaisie qui avait régné sur Singapour, le drapeau de Singapour après son indépendance, et celui de la République populaire de la Chine d'aujourd'hui.

En août, il a été nommé citoyen d'honneur de la province du Shandong pour ses contributions à la promotion de la culture chinoise.

"J'ai grandi en recevant une éducation occidentale, et j'ai principalement parlé anglais au cours de ma vie", rappelle M. Chan.

Il a eu habitude de voyager partout et s'est réjoui d'apprendre de différentes cultures. "Le Confucianisme est ce qu'il y a de plus cher et de plus précieux à mon coeur", explique-t-il.

"J'espère que mon bagage multiculturel contribuera à rapprocher le Confucianisme et le monde", conclut-t-il.

(contact du rédacteur : xinhuafr@xinhua.org)

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