VIENNE, 18 décembre (Xinhua) -- Le nouveau gouvernement de coalition autrichien a été investi lundi au palais présidentiel de la Hofburg par le président Alexander Van der Bellen, sur fond de manifestations contre ses orientations d'extrême-droite.

Le chef du Parti populaire autrichien (ÖVP), le conservateur Sebastian Kurz, est désormais chancelier du pays. A 31 ans, il devient ainsi le plus jeune dirigeant d'Europe.

Le Parti de la Liberté (FPÖ), un parti d'extrême-droite, revient quant à lui au pouvoir grâce à ce gouvernement de coalition, formé au terme de longues négociations avec l'ÖVP après les élections du 15 octobre. Heinz-Christian Strache, chef du parti, est à présent vice-chancelier du nouveau gouvernement.

Dans un discours prononcé à l'occasion de cette investiture, M. Van der Bellen a indiqué que les négociations sur la formation du gouvernement de coalition avaient été conduites dans un esprit de respect mutuel.

Pour que le nouveau gouvernement puisse aller de l'avant, il est cependant important qu'il respecte les droits de l'Homme et les droits élémentaires des citoyens, qu'il fasse preuve de considération à l'égard des minorités et des couches les plus fragiles de la société, et qu'il reconnaisse clairement l'appartenance de l'Autriche à l'Union européenne (UE), a souligné M. Van der Bellen.

Plusieurs groupes de manifestants se sont réunis sur la Heldenplatz, la place publique située devant la Hofburg. La police a estimé à 6 000 environ le nombre des manifestants.

Les manifestants ont dénoncé l'orientation extrême-droitiste de cette coalition, agitant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non aux porcs nazis", ou "Mort au fascisme".

M. Van der Belten a par la suite reconnu que des avis divergents pouvaient exister sur le nouveau gouvernement, qu'ils soient positifs, indifférents ou négatifs - des avis qui ont tout à fait le droit d'exister en démocratie, a-t-il affirmé.