KUNMING, 15 décembre (Xinhua) -- L'itinéraire de transport international que constitue un fleuve majeur traversant la Chine et l'Asie du Sud-Est fourmille comme d'habitude d'activité, les gens s'affairant à charger et décharger diverses marchandises.
Le Mékong prend sa source dans le plateau Qinghai-Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, et cette voie d'eau est appelée fleuve Lancang sur le territoire chinois. Le Mékong traverse le Myanmar, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam avant de se jeter dans la mer de Chine méridionale.
Plus de 326 millions de personnes vivent le long de ce fleuve qui s'étend sur 4.880 km, et traverse une zone d'une superficie de plus de 795.000 kilomètres carrés.
Le Chinois Ran Mujiang pilote son bateau entre le port de Guanlei dans la province chinoise du Yunnan et le port de Chiang Saen en Thaïlande. Un trajet dans un sens nécessite neuf heures.
Son bateau transporte des engrais, du thé et des grenades quand il part de Chine et rapporte au retour des caoutchoucs et des fruits séchés.
"Je sillonne le fleuve depuis plus de 20 ans. Le commerce le long du fleuve se développe très rapidement", constate-t-il.
En 2016, environ 97.000 tonnes de cargaisons ont été transportées via le port de Guanlei, soit une hausse de 45,9% en base annuelle.
Actuellement, des navires pesant jusqu'à 420 tonnes peuvent naviguer sur le fleuve. Avant, seuls les navires de moins de 50 tonnes pouvaient y circuler.
"Grâce à l'intensification de la coopération intergouvernementale, la navigation sur le fleuve est devenue plus sûre", affirme M. Ran.
Vendredi, la 3e réunion des ministres des Affaires étrangères sur la Coopération Lancang-Mékong (CLM) se tient à Dali, dans le Yunnan. Les six pays riverains du fleuve ont officiellement lancé la CLM en mars 2016.
"Avec les efforts conjoints des six parties, la CLM est devenue un des mécanismes sous-régionaux les plus dynamiques et son potentiel est très important", indique jeudi Huang Xilian, directeur adjoint du Département des Affaires d'Asie du ministère chinois des Affaires étrangères.
"Il est évident que la coopération Lancang-Mékong se développe rapidement, et les six pays doivent dresser le bilan du développement de ces deux dernières années, afin de poser un fondement solide pour la coopération future", estime-t-il.
"Les trois piliers de la CLM -- politique et sécurité, économie et développement durable , société et culture -- correspondent aux fondements de la construction de la communauté de l'ASEAN (Association des Nations de l'Asie du Sud-Est)", explique de son côté Lu Guangsheng, professeur de l'Université du Yunnan.
"La CLM contribuera à approfondir la coopération régionale et pourrait devenir un bon exemple en matière de construction par la Chine d'une communauté de destin avec les pays du Lancang-Mékong," souligne-t-il.
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